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MESSE DOMINICALE À 10H15
Chapelet tous les samedis à 16h00
Mois de Septembre : Mois de Notre-Dame des Sept Douleurs
Jeudi 21 Septembre : Saint Matthieu
Samedi 23 Septembre : Padre Pio de Pietrelcina
✟✟✟ Dimanche 24 Septembre : Solénnité de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus ✟✟✟
Dimanche 24 Septembre : XVIIème Dimanche après la Pentecôte
Mardi 26 Septembre : Saint Cyprien et Sainte Justine
Mercredi 27 Septembre : Saint Côme et Saint Damien
Vendredi 29 Septembre : Dédicace de Saint Michel Archange
Samedi 30 Septembre : Saint Jérôme
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Mois d'Octobre : Mois du Saint Rosaire
Dimanche 1er Octobre : Solennité de Notre-Dame du Saint Rosaire
Mercredi 04 Octobre : Saint François d'Assise
Vendredi 06 Octobre : Saint Bruno
Samedi 07 Octobre : Premier samedi du mois d'Octobre
Dimanche 08 Octobre : XIXème Dimanche après la Pentecôte
Mercredi 11 Octobre : Maternité de la Très Sainte Vierge Marie
Dimanche 15 Octobre : XXème Dimanche après la Pentecôte
Dimanche 15 Octobre : Sainte Thérèse d'Avila
Mardi 17 Octobre : Sainte Marguerite-Marie Alacoque
Mercredi 18 Octobre : Saint Luc
Jeudi 19 Octobre : Saint Pierre d'Alcantara
Dimanche 22 Octobre : XXIème Dimanche après la Pentecôte
Mardi 24 Octobre : Saint Raphaël Archange
Dimanche 29 Octobre : Christ-Roi
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Mois de Novembre : Mois consacré aux Âmes du Purgatoire
Mercredi 1er Novembre : Toussaint
Jeudi 02 Novembre : Commémoraison de tous les Fidèles Défunts
Samedi 04 Novembre : Premier samedi du mois de Novembre
Dimanche 05 Novembre : XXIIIème Dimanche après la Pentecôte
✟✟✟ Samedi 11 Novembre : Saint Martin de Tours ✟✟✟
Dimanche 12 Novembre : Vème Dimanche après l'Épiphanie (Transféré)
Mercredi 15 Novembre : Saint Albert le Grand
Jeudi 16 Novembre : Sainte Gertrude
Vendredi 17 Novembre : Saint Grégoire le Thaumaturge
Dimanche 19 Novembre : VIème Dimanche après l'Épiphanie (Transféré)
Mardi 21 Novembre : Présentation de la Très Sainte Vierge Marie au Temple
Mercredi 22 Novembre : Sainte Cécile
Vendredi 24 Novembre : Saint Jean de la Croix
Samedi 25 Novembre : Sainte Catherine d'Alexandrie
Dimanche 26 Novembre : XXIVème et dernier Dimanche après la Pentecôte
Jeudi 30 Novembre : Saint André
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Mois de Septembre
Mois de Notre-Dame des Sept Douleurs

Ce fut Pape Pie X (1904-1914) qui a établi la date du 15 Septembre, mais le culte de Notre-Dame des Douleurs et de ses Sept Douleurs existait déjà à la fin du XIème siècle. Au début, les douleurs n’étaient que 5, comme 5 étaient les joies. Il s’agit de moments de la vie de Marie racontés dans les évangiles, ou transmis dans la dévotion populaire, liés à la Passion et à la mort de Jésus, mais pas seulement. Les douleurs de Marie étaient déjà à l’époque représentées par cinq épées transperçant son cœur.
Saint Anselme et Saint Bernard contribuèrent principalement à la diffusion de cette forme de dévotion qui exaltait la figure de Marie en tant que mère et vénérait son chagrin accordé aux pieds de la Croix. Le « Liber de passione Christi et dolore et planctu Matris eius », un texte écrit par un anonyme, ne fut qu’une des premières compositions dédiées au Pleur de la Vierge, que tant de place aurait trouvé par après dans les Laudi populaires et dans les Mystères.
Au XIIème siècle, Jacopone da Todi (même si l’attribution n’est pas certaine) composa le Stabat Mater, une composition poétique musicale liturgique qui était récitée ou chantée pendant la célébration eucharistique avant la proclamation de l’Évangile. Il s’agit d’une poignante méditation sur la douleur de Marie aux pieds de la Croix.

En 1233, sept nobles florentins de la compagnie des Laudesi, une confrérie de Florence particulièrement dévouée à la Sainte Vierge, assistèrent à un miracle: ils virent l’image de la Vierge représentée sur le mur d’une rue citadine prendre vie. La Vierge apparaissait affligée par une grande douleur, et portait les couleurs du deuil. Les jeunes interprétèrent cette vision comme un signe de la douleur que la mère de Jésus éprouvait à cause de la haine qui divisait les familles de Florence. Ils décidèrent ainsi de porter eux aussi des habits de deuil, jetèrent leurs armes, se retirèrent en pénitence et en prière sur le Mont Sanario et instituèrent une nouvelle confrérie: la compagnie de Notre-Dame des Douleurs, ou des Servites.
De nombreuses confréries furent instituées par la suite, pendant que la dévotion à Notre-Dame des Douleurs et aux Sept Douleurs de Marie se répandait à tous les niveaux sociaux de la population. Cette incroyable diffusion est encore bien visible aujourd’hui, grâce aux innombrables fêtes populaires en l’honneur de Notre-Dame des douleurs qui ont lieu partout en Italie. Mais des nobles, voire des souverains européens, furent aussi dévoués à Notre-Dame des Douleurs et encouragèrent son culte. Pensons à Charles V, Empereur du Saint-Empire romain germanique, qui commissionnait des tableaux représentant les Douleurs de Marie afin d’instruire le peuple analphabète, ou à la famille royale espagnole. Les Servites et les franciscains contribuèrent en large mesure à cette diffusion.
Dans un premier temps, les rites en l’honneur de la Mater Dolorosa étaient concentrés pendant la Semaine Sainte, mais ensuite d’autres nouvelles dates et célébrations furent instituées, jusqu’à la décision de Pie X.
(Source: holyart.fr)
Saint Matthieu
Jeudi 21 Septembre 2023

Mais d’où vient que Jésus-Christ n’a point appelé l’apôtre dont nous venons de lire la vocation, avec saint Pierre, saint Jean et les autres? Il avait choisi pour appeler ceux-ci le temps où il savait que ces hommes répondraient à leur vocation. De même il appela saint Matthieu lorsqu’il eut la certitude que ce publicain se rendrait à sa parole. C’est ainsi encore qu’il pêcha saint Paul, après sa résurrection. Car celui qui sonde les coeurs et qui voit à nu les pensées des hommes, n’ignorait pas le moment le plus propre pour se faire suivre de chacun de ses apôtres. Il n’appela point d’abord saint Matthieu, parce que son cœur était encore trop endurci; mais après tant de miracles, et cette grande réputation qu’il s’était acquise, il l’appela enfin, parce qu’il savait qu’il ne lui résisterait pas.
Mais nous devons admirer ici la grande humilité de cet évangéliste, qui ne dissimule point sa vie passée, et qui marque expressément son nom de « Matthieu (Mt 9:9) », lorsque tous les autres le cachent et l’appellent Lévi.
Pourquoi marque-t-il qu’il était « assis au bureau des impôts (Mt 9:9) »? C’est pour faire voir la force toute-puissante de Celui qui l’appela, et qui le choisit pour son disciple, avant qu’il eût renoncé à une profession si déshonorante, avant qu’il eût cessé ses coupables exactions et lorsqu’il y était actuellement occupé. C’est ainsi qu’il appela ensuite le bienheureux apôtre saint Paul, lorsqu’il était plein de rage et de furie contre les disciples. Ce saint apôtre exprime lui-même quelle était la toute-puissance de Celui qui l’appelait, lorsqu’il dit aux Galates: « Vous savez, mes frères, de quelle manière j’ai vécu autrefois dans le judaïsme, avec quelle fureur je persécutais l’Église de Dieu (Ga 1:13) »
(Saint Jean Chrysostome, Homélie XXX sur l'Évangile de saint Matthieu)
Padre Pio de Pietrelcina
Samedi 23 Septembre 2023

« Fais en sorte que le triste spectacle de l'injustice humaine ne trouble pas ton âme; elle aussi a sa valeur dans l'économie des choses. C'est sur elle que tu verras un jour s'élever le triomphe infaillible de la Justice Divine »
« L'Humilité et la Charité vont ensemble. La première glorifie, la deuxième sanctifie »
« Le temps le mieux employé est celui qui est donné à la sanctification du prochain »
« Tu dois toujours avoir de la prudence et de l'amour. La prudence a les yeux, l'amour a les jambes. L'amour qui a les jambes voudrait courir à Dieu, mais la force qui le pousse vers Dieu est aveugle, et il pourrait souvent trébucher, s'il n'était pas conduit par la prudence qui possède les yeux. Quand la prudence voit que l'amour a besoin d'être discipliné, elle lui donne ses yeux. De cette façon, l'amour se retient et guidé par la prudence, il agit comme il doit et non comme il voudrait »
« Le diable est comme un chien enragé attaché à une chaîne; au-delà de la chaîne, il ne peut happer personne. Tiens-toi loin de lui. Si tu approches trop, tu te feras prendre. Souviens-toi que le diable a une seule porte pour entrer dans notre intérieur: notre volonté. Il n'y a pas de portes cachées, ni secrètes »
« Aie patience pour persévérer dans le saint exercice de la méditation et sois content de le commencer à petits pas, jusqu'au moment où tu auras des jambes pour courir ou, mieux encore, des ailes pour voler: sois content d'obéir, ce qui n'est jamais une petite chose pour une âme qui a choisi Dieu pour sa portion, et résigne-toi à être, pour le moment, une petite abeille de ruche qui deviendra bientôt une abeille capable de produire du miel »
(Citations de Padre Pio)
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face
Dimanche 24 Septembre 2023

« L'Esprit de Vérité lui ouvrit et lui fit connaître ce qu'il a coutume de cacher aux sages et aux savants pour le révéler aux tout-petits. Ainsi, selon le témoignage de notre prédécesseur immédiat, elle a possédé une telle science des réalités d'en-haut qu'elle peut montrer aux âmes une voie sûre pour le salut »
(Pie XI , Lors de la canonisation de Sainte Thérèse de Lisieux)
« Bien des âmes disent: Mais je n'ai pas la force d'accomplir tel sacrifice. Qu'elles fassent donc ce que j'ai fait: un grand effort. Le bon Dieu ne refuse jamais cette première grâce qui donne le courage d'agir »
(Sainte Thérèse de Lisieux à mère Agnès)
« Je sentis, en un mot, la charité entrer dans mon cœur, le besoin de m'oublier pour faire plaisir, et depuis lors je fus heureuse »
« On ne peut faire aucun bien en se recherchant soi-même »
« Ah, je comprends maintenant que la charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres, à ne point s'étonner de leurs faiblesses, à s'édifier des plus petits actes de vertus qu'on leur voit pratiquer… »
« Puisqu'on prend mes petits actes de vertu pour des imperfections, on peut tout aussi bien se tromper en prenant pour vertu ce qui n'est qu'imperfection »
(Les écrits de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus)

Lecture du prophète Isaïe 66:12-14
[12]Voici ce que dit le Seigneur: Je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve: Je vais faire couler sur elle la paix comme un fleuve, et la gloire des nations comme un torrent qui déborde; et vous serez allaités, portés sur le sein, caressés sur les genoux.
[13]Comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai, et vous serez consolés dans Jérusalem.
[14]Vous le verrez, et votre coeur sera dans la joie, et vos os reprendront vigueur comme l'herbe. Et la main du Seigneur se fera connaître à ses serviteurs; et son indignation à ses ennemis.
Évangile selon saint Matthieu 18:1-4
[1]En ce temps-là, les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent: "Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux?"
[2]Jésus, faisant venir un petit enfant, le plaça au milieu d'eux
[3]et leur dit: "Je vous le dis, en vérité, si vous ne vous changez de façon à devenir comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.
[4]Celui donc qui se fera humble comme ce petit enfant, est le plus grand dans le royaume des cieux".
Commentaire de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face sur l'Évangile de Saint Matthieu (Lettre 197, à Sœur Marie du Sacré-Cœur)
"Celui donc qui se fera humble comme ce petit enfant, est le plus grand dans le royaume des cieux... (Mt 18:4)"
Ma sœur bien-aimée, je ne suis pas embarrassée pour vous répondre... Comment pouvez-vous me demander s'il vous est possible d'aimer le bon Dieu comme je l’aime?... Mes désirs du martyre ne sont rien; je ne leur dois pas la confiance illimitée que je sens en mon cœur. À vrai dire, on peut les appeler ces richesses spirituelles qui rendent injuste (Luc 16:11), lorsqu'on s'y repose avec complaisance, et que l'on croit qu'ils sont quelque chose de grand... Ces désirs sont une consolation que Jésus accorde parfois aux âmes faibles comme la mienne — et ces âmes sont nombreuses. — Mais, lorsqu'il ne donne pas cette consolation, c'est une grâce de privilège; rappelez- vous ces paroles d'un saint religieux: « Les martyrs ont souffert avec joie et le Roi des Martyrs a souffert avec tristesse! » Oui, Jésus a dit: « Mon Père, éloignez de moi ce calice (Luc 22:42) ». Comment pouvez-vous penser maintenant que mes désirs sont la marque de mon amour? Ah! je sens bien que ce n'est pas cela du tout qui plaît au bon Dieu dans ma petite âme. Ce qui lui plaît, c'est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c'est l'espérance aveugle que j'ai en sa miséricorde... Voilà mon seul trésor. Marraine chérie, pourquoi ce trésor ne serait-il pas le vôtre?
N'êtes-vous pas prête à souffrir tout ce que le bon Dieu voudra? Oui, je le sais bien; alors, si vous désirez sentir de la joie, avoir de l'attrait pour la souffrance, c'est donc votre consolation que vous cherchez, puisque, lorsqu'on aime une chose, la peine disparaît. Je vous assure que si nous allions ensemble au martyre, vous auriez un grand mérite, et moi je n'en aurais aucun, à moins qu'il ne plaise à Jésus de changer mes dispositions.
Ô ma sœur chérie, je vous en prie, comprenez-moi! comprenez que pour aimer Jésus, être sa victime d'amour, plus on est faible et misérable, plus on est propre aux opérations de cet amour consumant et transformant... Le seul désir d'être victime suffit; mais il faut consentir à rester toujours pauvre et sans force, et voilà le difficile, car le véritable pauvre d'esprit, où le trouver? Il faut le chercher bien loin (Imitation II, ch. XI, 4), dit l'auteur de l'Imitation... Il ne dit pas qu'il faut le chercher parmi les grandes âmes, mais bien loin, c'est-à-dire dans la bassesse, dans le néant... Ah! restons donc bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir; alors nous serons pauvres d'esprit, et Jésus viendra nous chercher, si loin que nous soyons; il nous transformera en flammes d’amour!... Oh! que je voudrais pouvoir vous faire comprendre ce que je sens! C'est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l'Amour... La crainte ne conduit-elle pas à la justice sévère telle qu'on la représente aux pécheurs? Mais ce n'est pas cette justice que Jésus aura pour ceux qui l'aiment.
Le bon Dieu ne vous donnerait pas ce désir d'être possédée par son Amour miséricordieux, s'il ne vous réservait cette faveur; ou plutôt, il vous l'a déjà faite, puisque vous êtes toute livrée à Lui, puisque vous désirez être consumée par Lui, et que jamais le bon Dieu ne donne de désirs qu'il ne veuille réaliser.
Puisque nous voyons la voie, courons ensemble. Je le sens, Jésus veut nous faire les mêmes grâces, il veut nous donner gratuitement son Ciel.
Marraine chérie, vous voudriez encore entendre les secrets que Jésus confie à votre petite fille; mais la parole humaine est impuissante à redire des choses que le cœur humain peut à peine pressentir. D'ailleurs, ses secrets, Jésus vous les confie aussi, car c'est vous qui m'avez appris à recueillir ses divins enseignements; c'est vous qui, en mon nom, avez promis au jour de mon baptême que je ne voulais servir que Lui seul; vous avez été l'ange qui m'a conduite et guidée sur la route de l'exil, c'est vous qui m'avez offerte au Seigneur! Aussi je vous aime comme une enfant sait aimer sa mère; au ciel seulement vous connaîtrez toute la reconnaissance qui déborde de mon cœur.
Votre petite fille,
Thérèse de l'Enfant-Jésus
XVIIème Dimanche après la Pentecôte
Dimanche 24 Septembre 2023 (Messe à 10h15)

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4:1-6
[1]Mes frères: je vous prie donc instamment, moi qui suis prisonnier dans le Seigneur, d'avoir une conduite digne de la vocation à laquelle vous avez été appelés,
[2]en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant mutuellement avec charité,
[3]vous efforçant de conserver l'unité de l'esprit par le lien de la paix.
[4]Il n'y a qu'un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés par votre vocation à une même espérance.
[5]Il n'y a qu'un Seigneur, une foi, un baptême,
[6]un Dieu, Père de tous, qui est au-dessus de tous, qui agit par tous, qui est en tous.
Évangile selon saint Matthieu 22:34-46
[34]En ce temps-là, les Pharisiens ayant appris que Jésus avait réduit au silence les Sadducéens, s'assemblèrent.
[35]Et l'un d'eux, docteur de la loi, lui demanda pour le tenter:
[36]"Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi?"
[37]Jésus lui dit: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.
[38]C'est là le plus grand et le premier commandement.
[39]Le second lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
[40]À ces deux commandements se rattachent toute la Loi, et les Prophètes".
[41]Les Pharisiens étant assemblés, Jésus leur fit cette question:
[42]"Que vous semble du Christ? De qui est-il fils?" Ils lui répondirent: "De David".—
[43]"Comment donc, leur dit-il, David inspiré d'en haut l'appelle-t-il Seigneur, en disant:
[44]Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds?
[45]Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils?"
[46]Nul ne pouvait rien lui répondre, et, depuis ce jour, personne n'osa plus l'interroger.
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de Saint Matthieu (Homélie LXXI)
"Tu aimeras ton prochain comme toi-même… (Mt 22:39)"
Vous me direz peut-être que vous désirez de recevoir de la gloire. Mais ne vous suffit-il pas que le pauvre à qui vous faites votre aumône en secret, et que Dieu pour qui vous la faites, vous estiment et vous louent de cette bonne oeuvre? Est-ce que vous voudriez que les hommes vous en louassent? Prenez garde que le contraire ne vous arrive, et qu’on ne dise de vous que ce n’est point par un mouvement de compassion, mais par un désir de gloire que vous faites votre aumône. Craignez de passer pour cruel, lorsque vous insultez de la sorte à l’affliction des misérables, et que vous tirez votre gloire de leur malheur.
L’aumône est un mystère. Fermez donc les portes afin que personne ne voie un secret qu’il ne lui est pas permis de voir. Les plus augustes mystères de nos églises sont comme l’aumône et la miséricorde que Dieu fait aux hommes. Car c’est par une bonté pure et ineffable qu’il a eu compassion de nous, lorsque nous étions ses ennemis. La première oraison qui se dit à la célébration de nos mystères témoigne notre compassion, puisque nous y prions pour les possédés. Dans la seconde qui est pour les pénitents, nous demandons la miséricorde de Dieu pour eux. Dans la troisième, qui est pour nous-mêmes, nous présentons les enfants à Dieu, afin que leur innocence soit plus propre pour attirer sur nous sa miséricorde. Car, après avoir reconnu nos péchés, nous implorons la bonté de Dieu pour ceux qui en ont déjà commis beaucoup ou qui en peuvent commettre encore, mais nous faisons prier pour nous les enfants, sachant que Jésus-Christ a promis le ciel à ceux qui deviendraient comme des enfants. Ce qui nous apprend que ceux qui imitent leur simplicité et leur innocence sont plus capables d’implorer la bonté de Dieu pour ceux qui l’ont offensé. Que si nous considérons le mystère même de l’Eucharistie, ceux qui ont reçu le saint baptême, les initiés, savent qu’il est tout rempli des marques de la miséricorde et de la grâce de Dieu sur les hommes.
Lors donc que vous voulez faire l’aumône, imitez-nous et fermez les portes; qu’il n’y ait que celui qui la reçoit qui en soit témoin, et si cela se pouvait, qu’il ne sache pas même d’où lui vient la charité qu’il reçoit. Que si vous ouvrez les portes, et si vous découvrez votre mystère, souvenez-vous que celui même dont vous recherchez l’estime, vous méprisera comme un superbe, et qu’il condamnera lui-même votre vanité. S’il est votre ami, il la blâmera dans son coeur, et s’il est votre ennemi, il la décriera devant tout le monde. Ainsi il vous arrivera le contraire de ce que vous souhaitez. Vous désirez qu’on vous admire, et qu’il s’écrie en vous voyant: Que cet homme est charitable! qu’il est compatissant! et l’on dira au contraire en vous détestant: Que cet homme est vain! qu’il est aisé de voir qu’il pense plus à plaire aux hommes qu’à Dieu! Si au contraire vous cachez les charités que vous faites, c’est alors qu’il les louera devant tout le monde. Dieu ne souffrira pas qu’une action si sainte soit longtemps cachée. Si vous avez soin de l’étouffer, il la publiera lui-même et il la rendra publique, plus que vous ne l’auriez pu faire. C’est pourquoi, laissez faire Dieu, abandonnez-vous à lui, et vous en serez plus heureux en l’autre vie, et plus estimé en ce monde même.
Vous voyez donc, mes très-chers frères, qu’il n’y a rien de plus opposé à la gloire que nous recherchons, que de faire nos aumônes à la vue des hommes. C’est le moyen de faire tout le contraire de ce que nous prétendons, puisqu’au lieu de signaler notre vertu, nous serons cause que notre vanité sera connue des hommes et punie de Dieu. Gravons ces vérités dans notre coeur. Qu’elles nous servent à mépriser la gloire humaine, et à ne chercher que celle de Dieu, et nous serons estimés en cette vie et heureux en l’autre, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Saint Cyprien et Sainte Justine
Mardi 26 Septembre 2023

Les parents de Cyprien, très superstitieux, le vouèrent au démon dès son enfance; ils le firent élever dans le paganisme; il se livra à l'astrologie judiciaire et à la magie. Avec le secours de ses connaissances, il s'abandonna à toutes sortes de crimes et se déclara ennemi acharné de la religion chrétienne.
Il y avait à Antioche une jeune vierge nommée Justine, non moins distinguée par ses rares qualités que par sa naissance. Ses parents étaient idolâtres; mais elle avait eu le bonheur de connaître Jésus-Christ, et sa conversion fut bientôt suivie de celle de sa famille. Un jeune homme nommé Agladius, païen, conçût pour elle une violente passion, et pria Cyprien de l'aider par les secours de son art. Ce magicien mit tout en oeuvre, sans que rien pût lui réussir. Il consulta le démon, qui lui promit de lui servir d'auxiliaire; mais de nouvelles tentatives ne furent pas plus heureuses; la vierge priait, elle imprimait sur elle le signe du salut, et le démon s'enfuyait confondu. Cyprien, désespérant du succès, dit au démon: "Eh bien! Te voilà vaincu? -- Oui, dit l'esprit infernal, j'ai vu un signe, et j'ai été vaincu. -- Quel est ce signe? reprit Cyprien. -- J'ai vu le signe du Crucifié. -- Le Crucifié est donc plus grand que toi? Fuis loin de moi, imposteur! Tu m'as trompé trop longtemps".
Le démon chercha à étouffer Cyprien, mais il le mit en fuite par l'invocation du Dieu de Justine et par le signe de la Croix. Le jeune Agladius, plein d'admiration au récit que lui fit Cyprien, se convertit lui-même à Jésus-Christ. Emprisonnés par les persécuteurs après avoir été préservés l'un de l'huile bouillante et l'autre des flammes du bûcher, ils eurent la tête tranchée.
Saints Côme et Damien
Mercredi 27 Septembre 2023

Saint Côme et saint Damien étaient deux frères, venus d'Arabie en Cilicie. On croit qu'ils étaient frères jumeaux. Leur profession de médecin leur fournit l'occasion d'exercer un véritable apostolat; car à travers les corps ils savaient voir les âmes, les toucher, les convertir. La grâce divine vint relever leur science par le don des guérisons miraculeuses: de toutes parts, on accourait à eux pour obtenir la délivrance des maux les plus invétérés et les plus incurables. Le résultat ne trompait jamais leur foi et leur confiance, et il ne se passait pas de jour sans qu'ils eussent opéré quelque cure souvent désespérée.
Auprès d'eux, les aveugles recouvraient la vue, les boiteux marchaient droit, les sourds entendaient, les estropiés étaient guéris. Leur puissance s'étendait même au-delà de ce monde visible, et, à leur voix, les démons abandonnaient leurs victimes. Tout cela, ils le faisaient par pure charité, ne recevant jamais aucune rétribution.
À cette gloire devait se joindre celle du martyre. Un jour on les accusa de séduire le peuple et de faire déserter les temples des dieux. Le préfet leur infligea une si longue et si rude flagellation, que les bourreaux n'en pouvaient plus de fatigue; les deux martyrs bénissaient le Seigneur. À la vue d'une foule immense, ils furent précipités du haut d'un rocher dans les flots; mais un Ange plana au-dessus des eaux et transporta les martyrs au rivage. Les deux martyrs furent jetés dans une fournaise ardente; mais ils s'y promenèrent comme sur des fleurs. Après beaucoup d'autres supplices, le préfet leur fit trancher la tête.
Dédicace de Saint Michel Archange
Vendredi 29 Septembre 2023

Avec saint Michel, l'Église, en ce jour, honore tous les bons Anges, dont il a été le chef et le modèle au jour de la révolte de Lucifer et des mauvais anges. D'après nos Saints Livres, ils sont divisés en neuf Choeurs et en trois Hiérarchies: Les Anges, les Archanges et les Vertus; les Puissances, les Principautés et les Dominations; enfin, plus haut encore, les Trônes, les Chérubins et les Séraphins. Leur occupation est de contempler Dieu, de L'aimer, de Le louer et d'exécuter Ses Volontés pour la conduite de l'univers et pour le salut des hommes. Aussi les voyons-nous chargés de différentes missions sur la terre, auprès des personnes, des familles, des paroisses, des diocèses, des royaumes, de l'Église entière.
Ceux dont l'Écriture fait une mention particulière sont, outre saint Michel, l'archange Gabriel, à qui semble avoir été confié le soin de tout ce qui regarde le mystère de l'Incarnation, et l'Archange Raphaël, qui conduisit et ramena si merveilleusement le jeune Tobie. – Saint Michel a été fait non seulement Prince des anges, mais aussi Prince des âmes qui doivent remplir les places demeurées vides par la chute des démons. Son nom marque sa fidélité, car il signifie: Qui est semblable à Dieu!
Les Saints lui attribuent la plupart des apparitions mentionnées dans l'Ancien Testament. C'est lui, disent-ils, qui retint la main d'Abraham prêt à immoler son fils Isaac; c'est lui qui apparut à Josué et le rendit maître de Jéricho par la chute de ses tours et de ses murailles; c'est lui qui dirigea l'arche de Noé par-dessus les eaux du déluge; c'est lui qui lutta contre Jacob et le bénit; c'est lui qui donna la loi à Moïse sur la montagne du Sinaï; qui rendit David victorieux de Goliath et le préserva de la persécution de Saül, etc. Il a été le protecteur de la Synagogue; il est le protecteur de l'Église.
L'Histoire nous rapporte tant de merveilles de cet Ange sublime, qu'on ne peut douter qu'il ne soit, dans les desseins de Dieu, l'un des principaux instruments de Sa puissance et de Sa bonté.
✟✟✟ L'assistance que la France a souvent reçue de lui le fait regarder comme le protecteur spécial de ce royaume ✟✟✟

Lecture de l'Apocalypse bu Bienheureux Apôtre Jean 1:1-5
[1]En ces jours-là: Dieu a manifesté les choses qui doivent arriver bientôt en envoyant son Ange, à son serviteur Jean
[2]qui a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ en tout ce qu'il a vu.
[3]Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de cette prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites, car le temps est proche!
[4]Jean aux sept Églises qui sont en Asie: grâce et paix vous soient données de la part de Celui qui est, qui était et qui vient,
[5]et de la part des sept esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus-Christ; c'est le Témoin fidèle, le Premier-né d'entre les morts et le Prince des rois de la terre, qui nous a aimés et nous a lavés de nos péchés par son sang.
Évangile selon saint Matthieu 18:1-10
[1]En ce temps-là, les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent: "Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux?"
[2]Jésus, faisant venir un petit enfant, le plaça au milieu d'eux
[3]et leur dit: "Je vous le dis, en vérité, si vous ne vous changez de façon à devenir comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.
[4]Celui donc qui se fera humble comme ce petit enfant, est le plus grand dans le royaume des cieux.
[5]Et celui qui reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il reçoit.
[6]Mais celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attachât au cou la meule qu'un âne tourne, et qu'on le précipitât au fond de la mer.
[7]"Malheur au monde à cause des scandales! Il est nécessaire qu'il arrive des scandales; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive!
[8]Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi: il vaut mieux pour toi entrer dans la vie mutilé ou boiteux, que d'être jeté, ayant deux pieds ou deux mains, dans le feu éternel.
[9]Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi: il vaut mieux pour toi entrer dans la vie avec un seul œil, que d'être jeté, ayant deux yeux, dans la géhenne du feu.
[10]Prenez garde de mépriser aucun de ces petits, car je vous dis que leurs anges dans le ciel voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux".
Extrait du sermon de Saint François De Sales pour la fête de l'Archange Saint Michel (Lettre 197, à Sœur Marie du Sacré-Cœur)
"Celui donc qui se fera humble comme ce petit enfant, est le plus grand dans le royaume des cieux... (Mt 18:4)"
Notre Seigneur veut et désire que nous honorions les Anges, particulièrement le glorieux saint Michel dont nous célébrons aujourd'hui la fête; car il a donné ce Prince de la milice céleste pour spécial protecteur à son Église. Nous avons tous le grand devoir de chérir, servir et honorer ces Esprits angéliques, vu qu'ils sont si désireux de notre bien et ne dédaignent pas de nous assister, puisqu'il n'y a créature, pour petite, vile et abjecte, fidèle ou infidèle, qu’elle soit, qui n'ait son Ange pour la garder et la solliciter continuellement au bien. Ils présentent nos oraisons à la divine Bonté pour les faire exaucer (Tb 12:12, Ap 8:3-4); si nous sommes lâches ils excitent notre coeur à l'amour de la vertu pour nous la faire embrasser, ils nous fortifient et nous obtiennent la force et le courage afin que nous la pratiquions; si nous sommes tristes et dans l’adversité ils sont auprès de nous pour nous réjouir et exhorter à la patience. Enfin ils ne cessent de nous donner des inspirations pour le salut et la perfection de notre âme en la dilection de l'amour divin, jusqu’à ce que nous parvenions à la patrie céleste pour demeurer éternellement en leur compagnie. C'est ce qu'ils désirent, sachant que nous avons été créés pour cela. Ils sont si jaloux de notre bonheur, qu'ils se réjouissent quand ils voient que nous sommes fidèles à Dieu et que nous correspondons à son amour; et quand nous ne le faisons pas, s'ils pouvaient avoir du déplaisir ils en auraient.
Nos bons Anges nous donnent à tous des inspirations conformes à notre vocation et condition. Or, puisque nous avons tant d'obligations à tous ces Esprits célestes pour les grands bienfaits que nous recevons d'eux et les bons offices qu'ils nous rendent en nous obtenant tant de grâces de la divine Bonté; voyons maintenant ce que nous pourrions faire pour leur être agréables, pour les consoler et réjouir en reconnaissance de tant de faveurs.
Abraham fit un festin à trois Anges sous un arbre. Il leur donna premièrement du pain cuit sous la cendre, puis du beurre, du miel et du veau rôti, et leur fit ce banquet à l'heure de midi (Gn 18:1-8). Si nous voulons faire un festin aux Anges et à Notre-Seigneur le Roi des Anges, nous leur devons donner, à l'imitation d'Abraham, du pain cuit sous la cendre de l'humilité. Chacun sait que le pain est une chose universelle que l’on mange avec toutes sortes de viandes. Le pain que nous devons donner à manger aux Anges, c'est une résolution forte, généreuse et invincible de vouloir servir, honorer et aimer Dieu, non seulement toute notre vie, mais jusqu’à l'éternité. Cette résolution doit être cuite sous la cendre de l'humilité, parce que sans cette vertu nous ne pouvons être agréables à Dieu ni aux Esprits angéliques, sinon notre édifice tombera par terre et nos résolutions ne seront point efficaces; car nous ne pouvons rien sans Notre Seigneur (Jn 15:4-5). Or, Il ne nous donnera point sa grâce si nous ne la lui demandons pas par le moyen de l'oraison; mais celle-ci n'est point agréable à Dieu sans l'humilité, car sans elle l'oraison n'est point oraison. Sa Bonté désire que nous nous rendions parfaits et signalés en cette vertu à son imitation, en nous l'ayant singulièrement recommandée, disant que nous apprenions de lui « non à former la machine du monde à ressusciter les morts et à faire des miracles » (nous en pourrions faire sans lui être agréable, comme nous pouvons lui être agréables sans faire ces prodiges et grandes choses); mais il a dit que nous apprenions de lui à être « doux et humbles de cœur (Mt 11:29) ». Donc, cette résolution forte doit être le pain universel que nous devons manger avec toutes sortes de viandes, s'entend que nous devons avoir en toutes nos actions; et par le moyen de celle-ci il nous faut demeurer fermes et stables en nos exercices et en tout ce que nous entreprenons pour la gloire de sa divine Majesté.
Nous sommes tous des poissons régénérés par l'eau baptismale, car nous voguons tous dans la mer de ce monde; mais, mon Dieu, il y en a qui sont bienheureux! Ce sont ceux que la divine Bonté retire du monde, les faisant devenir des poissons, des oiseaux, et les mettant en la Religion comme dans une cage. Encore que les oiseaux viennent souvent sur la terre et y demeurent, on ne se lasse pas de les appeler oiseaux du ciel; ainsi, ces personnes religieuses, quoiqu'elles soient sur la terre n'y ont point leur coeur, car elles le lancent si souvent du côté du Ciel et ont leurs désirs, affections et pensées tellement tournés vers Dieu, ne visant qu'à lui complaire, que ce ne sont plus des poissons, mais des oiseaux du Ciel. Qu'elles sont heureuses ces âmes! parce qu'encore qu'on puisse se sauver et arriver à la perfection parmi le monde en toutes sortes de conditions loisibles, néanmoins ceux qui voguent en cette mer sont en plus grand danger de faire naufrage et se perdre; tandis qu'en Religion l'on peut avec plus de facilité faire son salut et parvenir à la perfection. [...]
Mais, mon Dieu, qui n'admirera pas l'humilité des Esprits angéliques en les voyant abaissés en des offices si vils que de servir les hommes, non seulement ceux qui ont l'usage de raison et qui sont capables de correspondre à leurs inspirations, mais encore les petits enfants? Ô qu'ils ont bien compris la leçon de leur Maître: Apprenez de moi que je suis doux, débonnaire et humble de cœur. Ils ne dédaignent pas de s'humilier, le voyant tant abaissé et humilié jusques à la mort, voire la mort de la croix. Et nous autres misérables, qui ne sommes rien, et ne nous voulons point humilier! Si l'on va dire à un monsieur qu'il est un homme, il s'offensera de cela et répondra : Quoi, moi qui suis un monsieur, relevé en une telle dignité et grandeur, je suis prince, je suis comte, et on m'appelle homme! Voilà jusqu’où nous porte notre orgueil. Nous voulons qu'on regarde en nous tout ce qui est excellent, les qualités, offices et charges auxquelles nous sommes élevés, que l'on nous estime pour cela, quoi que vraiment nous n'en soyons pas plus à estimer ni plus grands devant Dieu; et nous voulons au contraire qu'on ignore notre vilénie et qu'on ne regarde jamais notre misère, nos défauts et imperfections. Plusieurs parlent de l'humilité et des autres vertus, mais fort peu savent en quoi elles consistent; néanmoins c'est le principal que de le savoir par pratique, plutôt que par science spéculative. Je voudrais que ceux qui en parlent et les prèchent s'étudient à les pratiquer et non pas seulement à les expliquer.
Saint Jean en l'Apocalypse voyant un Ange se prosterna devant lui; mais celui-ci, par humilité, ne voulut pas le lui permettre et le fit se lever, parce qu'il regardait saint Jean comme Apôtre de Notre Seigneur et l'honorait en cette qualité. Car cette dignité est si excellente qu'elle surpasse en certaine façon celle des Esprits angéliques, quoiqu'ils soient plus heureux, étant en lieu assuré et voyant Dieu face à face (1 Co 13:12). Ceux qui sont élevés en l'état de prêtrise ont une grande grâce et sont bien heureux de manier et toucher le précieux corps de Celui que les Anges voient et que néanmoins ils ne touchent pas comme eux. Ils ont aussi le pouvoir de remettre les péchés; ce sont les trésoriers de l'Église et dispensateurs des trésors que la divine Bonté y a laissés, à savoir des Sacrements qui nous confèrent la grâce. [...]
Soyons grandement dévots à nos bons Anges et à tous les Esprits angéliques, spécialement au glorieux saint Michel. Servons-les et les honorons; correspondons fidèlement à leurs inspirations, les consolant et réjouissant par l'amendement de nôtre vie et l'avancement de nos âmes en la dilection et pureté de l'amour divin. Imitons-les autant qu'il nous sera possible en leur résolution cuite sous la cendre de l'humilité et en leur stabilité au service de Dieu, en la pureté de l'amour divin et dénuement de tout amour propre, en leur douceur, affabilité, charité et support du prochain. Et si nous nous rendons semblables à eux en cette vie par le moyen de l'imitation de leurs vertus, nous ferons chose fort agréable à Dieu et à ses Anges, et nous nous rendrons dignes de parvenir à la gloire et felicité éternelle, où nous conduisent le Père et le Fils et le Saint Esprit, qu'à jamais nous louerons et bénirons avec eux. Amen.
Saint Jérôme
Samedi 30 Septembre 2023

« Un estomac plein est à l'aise pour discuter du jeûne. Ce n'est pas d'avoir été à Jérusalem, mais d'avoir bien vécu à Jérusalem qui mérite louange. C'est à cette cité-là, oui, à cette cité-là, qu'il faut aspirer; non pas à celle qui a tué les prophètes et versé le sang du Christ (Mt 23:37), mais à celle que réjouit un fleuve impétueux (Ps 45:5), à celle qui, juchée sur la montagne, ne saurait être cachée (Mt 5:14), à celle que l'Apôtre Paul appelle la mère des saints (Ga 4:26), où il se réjouit de posséder la citoyenneté avec les justes (Ph 3:20)!
De l'époque d'Hadrien au règne de Constantin, pendant cent quatre-vingts ans environ, sur l'emplacement de la Résurrection, une image de Jupiter, sur le rocher de la croix, une statue en marbre de Vénus, dressées là par les païens, y recevaient un culte; les auteurs de la persécution s'imaginaient qu'ils nous ôteraient la foi en la résurrection et en la croix parce qu'ils avaient souillé les lieux saints par leurs idoles.
Le vrai temple du Christ, c'est l'âme du croyant; c'est elle qu'il faut orner, combler de présents; en elle, accueille le Christ. De quoi servirait-il que des murailles rutilent de gemmes, si le Christ, en la personne d'un pauvre, meurt de faim? »
(Saint Jérôme de Stridon, Lettre 58)
Mois d'Octobre
Mois du Saint Rosaire

Le Rosaire des Dominicains date du XIIIème siècle. Au terme de trois jours de prière dans la forêt de Bouconne, aux portes de Toulouse, Saint Dominique de Guzmán aurait reçu le Rosaire comme moyen de convertir les populations adeptes du catharisme. Pour cela, les Dominicains sont attachés à la récitation du Rosaire, mais celui-ci ne s'est stabilisé que beaucoup plus tardivement, vers le XVème siècle.
C'est au frère dominicain Alain de la Roche, né en Bretagne en 1428, que l'on doit sa diffusion. Il devient alors l'apôtre du Rosaire, qu'il appelle « Psautier du Christ et de la bienheureuse Vierge Marie ». On lui doit également la division des trois cinquantaines (mystères joyeux, douloureux et glorieux) et en quinze mystères précis.

« Priez le chapelet tous les jours »
« Je veux que l’on récite le chapelet tous les jours en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre, parce qu’Elle seule peut vous secourir »
(Notre Dame de Fatima)
« Je n’ai pas de meilleur secret pour connaître si une personne est de Dieu que d’examiner si elle aime à dire l’Ave Maria et le chapelet »
(St Louis-Marie-Grignon de Monfort)
« Le Rosaire est l’hommage le plus agréable que l’on puisse offrir à la Mère de Dieu »
« L’Ave Maria vaut plus que tout l’Univers »
(St Alphonse de Liguori)
« Un Ave bien dit fait trembler tout l’enfer »
« Saint Dominique disait qu’il avait plus converti d’âmes par la récitation de l’Ave Maria que par tous ses sermons »
(Le saint curé d’Ars)
« Je ne savais que mon chapelet »
(Sainte Bernadette Soubirous)
« Ceci est mon testament et mon héritage: aimez et faites aimer la Sainte Vierge, récitez et faites réciter le Rosaire »
(Padre Pio)
« On peut affirmer que, dans les familles et parmi les peuples où la pratique du Rosaire est restée en honneur comme autrefois, il n’y a pas à craindre que l’ignorance ou le poison de l’erreur détruise la foi »
« Pour préserver ses enfants de ce grand péril de l’ignorance religieuse, l’Église ne néglige aucun des moyens que lui suggèrent sa sollicitude et sa vigilance. En bonne place parmi les aliments de la foi figure le Rosaire de Marie. Le Rosaire, en effet, suppose, avec la répétition régulière d’une prière très belle et très efficace, la méditation et la contemplation successive des principaux mystères de notre religion »
(Pape Léon XIII)
« Donnez-moi une armée qui récite le chapelet et je ferais la conquête du monde »
(Saint Pie X)
Solennité de Notre-Dame du Saint Rosaire
Dimanche 1er Octobre 2023

« Immaculée Vierge Marie, faites que la récitation de votre Rosaire soit pour moi chaque jour, au milieu de mes devoirs multiples, un lien d’unité dans les actes, un tribut de piété filiale, une douce récréation, un secours pour marcher joyeusement dans les sentiers du devoir.
Faites surtout ô Vierge Marie, que l’étude de vos quinze mystères forme peu à peu dans mon âme une atmosphère lumineuse, pure, fortifiante, embaumée, qui pénètre mon intelligence, ma volonté, mon cœur, ma mémoire, mon imagination, tout mon être.
Ainsi contracterai-je l’habitude de prier en travaillant sans le secours des formules, par des regards intérieurs d’admiration et de supplication ou par les aspirations de l’amour.
Je vous le demande, ô Reine du saint Rosaire, par Dominique, votre fils de prédilection, l’insigne prédicateur de vos mystères et le fidèle imitateur de vos vertus. Ainsi soit-il! »
(Bienheureux Hyacinthe-Marie Cormier)

Lecture du livre des Proverbes 8:22-24, 32-35
[22]Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies, avant ses oeuvres les plus anciennes.
[23]J'ai été fondée dès l'éternité, dès le commencement, avant les origines de la terre.
[24]Il n'y avait point d'abîmes quand je fus enfantée, point de sources chargées d'eaux.
[32]Et maintenant, mes fils, écoutez-moi; heureux ceux qui gardent mes voies!
[33]Écoutez l'instruction pour devenir sages; ne la rejetez pas.
[34]Heureux l'homme qui m'écoute, qui veille chaque jour à mes portes, et qui en garde les montants!
[35]Car celui qui me trouve a trouvé la vie, et il obtient la faveur du Seigneur.
Évangile selon saint Luc 1:26-38
[26]En ce temps-là, l'ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth,
[27]auprès d'une vierge qui était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph, et le nom de la vierge était Marie.
[28]L'ange étant entré où elle était, lui dit: "Je vous salue, pleine de grâce; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes".
[29]Marie l'ayant aperçu, fut troublée de ses paroles, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
[30]L'ange lui dit: "Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu.
[31]Voici que vous concevrez en votre sein, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus.
[32]Il sera grand, on l'appellera le Fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il règnera éternellement sur la maison de Jacob,
[33]et son règne n'aura point de fin".
[34]Marie dit à l'ange: "Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?"
[35]L'ange lui répondit: "L'Esprit-Saint viendra sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'être saint qui naîtra (de vous) sera appelé Fils de Dieu.
[36]Déjà Élisabeth, votre parente, a conçu elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et c'est actuellement son sixième mois, à elle que l'on appelle stérile:
[37]car rien ne sera impossible à Dieu".
[38]Marie dit alors: "Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole". Et l'ange la quitta.
Commentaire de Saint Ambroise sur l'Évangile de Saint Luc (Sur la Virginité, Exemple de Notre-Dame)
"Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?... (Lc 1:34)"
Ayez donc sous les yeux, comme une peinture et portrait de la virginité, la vie de Marie: en elle resplendit, comme en un miroir, l'image de la chasteté, la figure de la vertu. C'est là qu'il convient de prendre modèle pour votre vie; là, comme dans un original, sont formulées les leçons du bien vivre; là vous est montré ce qu'il faut redresser, fuir, observer.
Ce qui enflamme à apprendre, c'est d'abord la noblesse du maître. Y a-t-il plus noble que la Mère de Dieu? Y a-t-il objet plus splendide que celle qui fut choisie par la Splendeur? Y a-t-il plus chaste que celle qui engendra un corps sans atteinte à son propre corps? De ses autres vertus que dire? Vierge, elle l'était non seulement en son corps, mais encore en son âme, incapable de fausser la droiture de ses pensées par quelque détour trompeur. Humble de coeur, sobre de paroles, d'un jugement sage, peu adonnée à parler, assidue à la lecture, elle mettait son espérance non en des richesses précaires, mais dans la prière des pauvres (Si 21:5-6); appliquée au travail, modeste en ses discours, prenant Dieu et non l'homme pour juge de sa conscience, ne blessant personne en paroles, voulant du bien à tous. Elle se levait en présence de ses aînés, n'enviait pas ses égaux, fuyait la vaine gloire, suivait la raison, aimait la vertu. A-t-elle jamais méprisé le pauvre, raillé l'infirme, évité le nécessiteux? Elle avait coutume de n'aborder les réunions d'hommes que si la miséricorde n'en avait pas honte, si la retenue ne les faisait pas éviter. Rien de dur dans son regard, rien de déplacé en ses paroles, rien de messéant en ses actes; rien d'efféminé dans ses gestes, de négligé dans sa démarche, de hardi dans son ton de voix, si bien que l'aspect même de son corps était le reflet de son âme, l'image de sa droiture. Une maison bien tenue doit se reconnaître dès le vestibule et manifester dès l'abord que l'intérieur ne cache rien de ténébreux; de même notre âme n'étant pas gênée par les cloisons du corps, telle la lumière d'une lampe placée à l'intérieur, brille au dehors (Mt 5:14-16).
Dois-je détailler la frugalité de sa nourriture, la multiplicité de ses bons offices, celle-ci dépassant les forces naturelles, celle-là les trahissant presque? D'une part point d'instants inoccupés, de l'autre des jeûnes redoublés. Si elle se décidait à prendre quelque nourriture, c'était en général la plus commune, de quoi éviter la mort sans se procurer le plaisir. Le sommeil n'était pas cherché avant d'être nécessaire et, alors même que son corps se reposait, son esprit veillait (Ct 5:2): souvent dans ses rêves il repasse ses lectures, poursuit ce que le sommeil a interrompu, accomplit ce qu'il a décidé, prévoit ce qu'il fera.
Elle ne quittait la maison que pour se rendre au Temple, et encore accompagnée de ses parents ou de ses proches. Laborieuse à l'intérieur de sa maison, elle était accompagnée en ses sorties, n'ayant cependant pas meilleure garde qu'elle-même; digne en sa démarche et en son attitude, on aurait dit qu'elle semblait moins faire des pas que progresser en vertu. Qu'une vierge ait d'autres gardiens de son corps, mais qu'elle soit elle-même gardienne de sa conduite. Elle aura en abondance près de qui s'instruire, si elle fait elle-même son éducation en prenant les vertus pour maîtresses; car alors tout ce qu'elle fera sera une règle de conduite. C'est ainsi que Marie s'appliquait à toutes les vertus comme à autant de maîtresses, et elle en accomplissait tous les devoirs comme une maîtresse plutôt que comme une disciple.
Telle l'évangéliste nous l'a montrée, telle l'ange la trouva (Lc 1:28), telle le Saint-Esprit l'a choisie. Mais pourquoi m'arrêter aux détails, à l'amour que ses parents avaient pour elle, aux éloges des étrangers, dès lors qu'elle fut digne de donner naissance au Fils de Dieu? À son entrée l'ange la trouva à la maison, en sa retraite, sans compagnie, pour que personne ne pût interrompre son recueillement, la distraire par du bruit. Elle ne désirait pas même la société des femmes, ayant la compagnie de ses bonnes pensées. Il lui semblait même être d'autant moins seule qu'elle était seule: comment seule, ayant avec elle tant de livres, tant d'archanges, tant de prophètes?
Aussi bien Gabriel la trouva là où il avait l'habitude de la visiter (Lc 1:26-38), et Marie eut peur de l'ange, troublée par son apparence humaine, mais elle le reconnut en entendant son nom. Ainsi déconcertée par un homme, elle ne fut pas déconcertée avec un ange; reconnaissez son oreille religieusement attentive, la retenue de ses regards. Saluée elle se tut, interpellée elle répondit; troublée au premier abord, elle promit ensuite son service. [...]
Combien de vierges la verront venir à leur rencontre! Combien de vierges elle embrassera et amènera au Seigneur: « Celle-ci, dira-t-elle, a été fidèle au lit, à la chambre nuptiale de mon Fils par une pureté immaculée ». Comme le Seigneur lui-même les recommandera à son Père en répétant ses paroles: « Père saint, voici celles que j'ai gardées pour toi (Jn 17:11), celles sur lesquelles le Fils de l'homme a incliné et reposé sa tête (Lc 9:58); je te demande que là où je suis elles soient aussi avec moi (Jn 17:24). Et cette grâce, elles ne doivent pas la posséder pour elles seules, car elles n'ont pas vécu pour elles seules: que celle-ci obtienne le rachat de ses parents, celle-ci de ses frères. Père juste, le monde ne m'a pas connu (Jn 17:25), mais celles-ci m'ont connu et n'ont pas voulu connaître le monde ».
Quel cortège! Quelle joie chez les anges applaudissant l'entrée au ciel de celle qui mena sur terre une vie céleste. Alors Marie, prenant en main le tambourin, entraînera les choeurs de vierges louant le Seigneur qui leur a fait traverser la mer du siècle. Alors chacune dans l'exultation s'exclamera: « Je monterai à l'autel de mon Dieu, du Dieu qui remplit d'allégresse ma jeunesse (Ps 42:4) ». « J'immole à Dieu un sacrifice de louange, et je rends au Très-Haut ce que j'ai voué (Ps 49:14) ».
Saint François d'Assise
Mercredi 04 Octobre 2023

« Que les frères à qui le Seigneur a donné la grâce de travailler, travaillent fidèlement et dévotement, de telle sorte qu’en bannissant l’oisiveté, ennemie de l’âme, ils n’éteignent point l’esprit de sainte oraison et de dévotion, auquel les autres choses temporelles doivent servir. Mais du prix de leur travail, qu’ils reçoivent, pour eux et pour leurs frères, les choses nécessaires au corps, excepté deniers ou pécune; et ce, humblement, comme il convient aux serviteurs de Dieu et aux disciples de la très sainte Pauvreté »
(Chapitre Cinquième, Règle de Saint François)
« Que les frères qui sont ministres et serviteurs des autres frères, visitent et avertissent leurs frères, et les corrigent avec humilité et charité, ne leur commandant rien qui soit contre leur âme et notre règle. Mais que les frères, qui sont sujets, se souviennent que, pour Dieu, ils ont renoncé à leur propre volonté. C’est pourquoi, je leur commande fermement d’obéir à leurs ministres, en toutes les choses qu’ils ont promis au Seigneur d’observer, et qui ne sont pas contraires à leur âme et à notre règle. Et en quelque lieu que soient les frères, s’ils savent et reconnaissent ne pouvoir observer spirituellement la règle, qu’ils doivent et puissent recourir à leurs ministres. Et que les ministres si grande familiarité à leur égard, que ces frères puissent parler et agir avec eux, comme des maîtres avec leurs serviteurs: car ainsi doit être, que les ministres soient les serviteurs de tous les frères.
Or, j’avertis les frères, je les exhorte dans le Seigneur Jésus-Christ, de se préserver de tout orgueil, de la vaine gloire, de l’envie, de l’avarice, des soins et des sollicitudes de ce siècle, de la détraction et du murmure. Et que ceux qui ne savent pas les lettres, ne se soucient pas de les apprendre; mais qu’ils considèrent que, par-dessus toutes choses, ils doivent désirer de posséder l’esprit du Seigneur et sa sainte opération; de prier toujours Dieu avec un cœur pur; d’avoir humilité et patience dans la persécution et dans l’infirmité, et d’aimer ceux qui nous persécutent, nous reprennent et nous blâment: parce que le Seigneur a dit: Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent et calomnient. Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume des cieux est à eux. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé »
(Chapitre Dixième, Règle de Saint François)
Saint Bruno
Vendredi 06 Octobre 2023

« Je crois fermement au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit: le Père non engendré, le Fils seul engendré, le Saint-Esprit procédant de l'un et de l'autre; et je crois que ces trois Personnes sont un seul Dieu. Je confesse et je crois en la sainte et ineffable Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, qui est un seul Dieu par nature, d'une seule substance, d'une seule nature, d'une seule majesté et puissance. Nous professons que le Père n'a été ni engendré ni créé, mais qu'il est inengendré. Le Père lui-même ne tire son origine de personne. De Lui, le Fils reçoit la naissance et le Saint-Esprit la procession. Il est donc la source et l´origine de toute la Divinité. Et le Père, ineffable par essence, a, de sa substance, engendré le Fils ineffablement; sans engendrer autre chose que ce qu'il est lui-même: Dieu a engendré Dieu, la Lumière a engendré la Lumière. C'est donc de Lui que découle toute Paternité, au Ciel et sur la terre. Je crois que ce même Fils de Dieu a été conçu du Saint-Esprit dans le sein de la Vierge Marie. Je crois que la Vierge était très chaste avant l'enfantement, qu'elle est demeurée vierge dans l'enfantement et l'est restée éternellement par la suite. Je crois que ce même Fils de Dieu a été conçu parmi les hommes comme un homme véritable, sans péché. Je crois que ce même Fils de Dieu a été victime de la haine des Juifs, et qu'après avoir été injustement fait prisonnier, il a été couvert de crachats et d'insultes et flagellé; qu'il est mort, a été enseveli et qu'il est descendu aux enfers pour en libérer les siens qui s'y trouvaient captifs; qu'il est descendu (des Cieux) pour notre rédemption, est ressuscité et est remonté aux Cieux d'où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois aux Sacrements en lesquels croit l'Église catholique et qu´elle vénère; je crois particulièrement que ce qui est consacré sur l'autel est le vrai Corps, la vraie Chair et le vrai Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, que nous recevons pour la rémission de nos péchés, dans l'espérance du salut éternel. Je crois à la résurrection de la chair et à la vie éternelle. Amen »
(Credo de Saint Bruno)
Samedi 07 Octobre
Dévotion des premiers samedis du mois

09h30 : Confessions
10h00 : Chapelet
10h30 : Méditation
11h00 : Messe
La communion réparatrice des premiers samedis du mois
Le 13 juillet 1917, Notre-Dame confia aux petits voyants qu'elle viendrait demander la communion réparatrice des premiers samedis du mois dans le but de sauver les pécheurs.
Effectivement, le 10 décembre 1925, elle apparaît à sœur Lucie pour lui confier cette demande et en préciser les pratiques.
Notre-Dame a demandé ce jour-là :
-De se confesser
-De recevoir la Sainte Communion
-De réciter un chapelet
-De méditer 15 minutes sur les mystères du Rosaire
-Le tout en esprit de réparation pour les outrages commis envers le Cœur Immaculé de Marie.

XIXème Dimanche après la Pentecôte
Dimanche 08 Octobre 2023 (Messe à 10h15)

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4:23-28
[23]Mes frères: renouvelez-vous dans votre esprit et dans vos pensées,
[24]et à revêtez-vous de l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté véritables.
[25]C'est pourquoi, renonçant au mensonge, parlez selon la vérité, chacun dans ses rapports avec son prochain, car nous sommes membres les uns des autres.
[26]"Êtes-vous en colère, ne péchez point"; que le soleil ne se couche point sur votre irritation.
[27]Ne donnez pas non plus accès au diable.
[28]Que celui qui dérobait ne dérobe plus; mais plutôt qu'il s'occupe en travaillant de ses mains à quelque honnête ouvrage, afin d'avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin.
Évangile selon saint Matthieu 22:1-14
[1]En ce temps-là, Jésus, prenant la parole, leur parla de nouveau en paraboles, et il dit:
[2]"Le royaume des cieux est semblable à un roi qui faisait les noces de son fils.
[3]Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui avaient été invités aux noces, et ils ne voulurent pas venir.
[4]Il envoya encore d'autres serviteurs, en disant: Dites aux conviés: Voilà que j'ai préparé mon festin; on a tué mes bœufs et mes animaux engraissés; tout est prêt, venez aux noces.
[5]Mais ils n'en tinrent pas compte, et ils s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son négoce;
[6]et les autres se saisirent des serviteurs, et après les avoir injuriés, ils les tuèrent.
[7]Le roi, l'ayant appris, entra en colère; il envoya ses armées, extermina ces meurtriers et brûla leur ville.
[8]Alors il dit à ses serviteurs: le festin des noces est prêt, mais les conviés n'en étaient pas dignes.
[9]Allez donc dans les carrefours, et tous ceux que vous trouverez, invitez-les aux noces.
[10]Ces serviteurs, s'étant répandus par les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, bons ou mauvais; et la salle des noces fut remplie de convives.
[11]Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table et ayant aperçut là un homme qui n'était point revêtu d'une robe nuptiale,
[12]il lui dit: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir une robe de noces? Et cet homme resta muet.
[13]Alors le roi dit à ses serviteurs: Liez-lui les mains et les pieds, et jetez-le dans les ténèbres extérieures: c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents.
[14]Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus".
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de Saint Matthieu (Homélie LXIX)
"Une robe nuptiale... (Mt 22:11)"
Voulez-vous que je vous montre quels sont ceux qui ont ces vêtements divins, et qui sont revêtus de la robe nuptiale? Souvenez-vous de ces saints solitaires dont je vous parlais la dernière fois; de ces hommes austères qui sont couverts d’un cilice et qui passent toute leur vie dans le fond d’un désert. Voilà ceux qui sont parés comme Jésus-Christ veut que le soient ceux qui viennent à ses noces. Si vous présentiez à ces hommes un habillement de pourpre, ils le rejetteraient avec autant d’horreur qu’un roi rejetterait les haillons des pauvres dont on le voudrait revêtir. Ce qui leur donne un si grand mépris pour cette vaine magnificence du corps, c’est la connaissance et le désir qu’ils ont de la beauté des vêtements de leurs âmes. C’est là ce qui leur fait fouler aux pieds la pourpre et l’écarlate comme des toiles d’araignée. Le sac et le cilice dont ils sont toujours revêtus les soutiennent même dans cette pensée, puisque, dans cet état si vil et si méprisable en apparence, ils ne laissent pas d’être infiniment plus grands et plus illustres que les rois. Si vous pouviez pénétrer le dedans de ce sanctuaire, envisager de près leurs âmes, et en considérer les ornements, ce grand éclat vous éblouirait et vous ferait tomber par terre. Vous ne pourriez soutenir cette lumière si vive, et l’éclat de leur conscience toute pure et sans aucune tache vous éblouirait les yeux.
J’avoue que nous avons dans nos livres des exemples aussi admirables et des hommes aussi rares que ceux d’aujourd’hui; mais néanmoins, comme ce qui se voit des yeux touche davantage les personnes moins spirituelles, je ne me lasse point de vous prier d’aller voir ces saints solitaires dans leurs retraites et dans leurs cellules. Vous n’y verrez rien de triste, rien qui les afflige ou qui les puisse chagriner. On croirait qu’ils ont placé leurs tentes dans le ciel même, où ils demeurent paisiblement éloignés de tous ces accidents fâcheux qui traversent la vie des hommes, combattant généreusement contre le démon, et entreprenant avec autant de joie de le combattre et de le vaincre, que s’ils allaient à des noces. C’est pour ce sujet qu’ils vont chercher dans les déserts un lieu reculé pour s’y dresser une tente, et qu’ils fuient les villes et les places publiques, parce qu’un soldat ne peut être en même temps à la guerre et dans une maison. Il cherche une tente qu’il dresse à la hâte, et où il demeure comme en devant sortir bientôt.
Ces solitaires vivent donc d’une manière qui est étrangement opposée à la nôtre. Car pour nous, bien loin de vivre comme si nous étions dans un camp, nous vivons comme au milieu d’une ville et comme dans une profonde paix. Qui s’est jamais mis en peine à l’armée de creuser des fondements pour bâtir une maison où il habite, puisqu’on n’y fait que passer d’un lieu en un autre? N’est-il pas vrai, au contraire, que si quelqu’un voulait faire ainsi la guerre, on le regarderait comme un lâche, et qu’on le tuerait comme un traître? Quel est le soldat qui, étant dans le camp, pense à acquérir de grandes terres, ou à faire quelque trafic pour amasser de l’argent? Car il n’y est pas pour s’enrichir, mais pour combattre. Faisons de même, mes frères. Nous sommes soldats, et la terre est notre camp. Ne pensons point à trafiquer en un lieu que nous quitterons dans un moment. Quand nous serons arrivés en notre patrie céleste, nous nous enrichirons assez. Je vous dis donc à vous tous qui aimez à acquérir du bien: Attendez alors à devenir riches. Mais je me trompe: lorsque vous y serez arrivés, vous n’aurez pas besoin de travailler pour cela. Votre roi y prépare lui-même une abondance infinie de biens, dont il comblera tous vos désirs.
Vivons donc, mes frères, comme dans un lieu et un temps de guerre. Nous n’avons besoin que de tentes ou de huttes, nous n’avons point besoin de maisons. N’avez-vous point entendu dire quelquefois que les Scythes vivent dans des chariots sans avoir aucune demeure arrêtée? C’est ainsi, mes frères, que doivent vivre les chrétiens. Ils doivent parcourir toute la terre en combattant contre le démon, en retirant de sa tyrannie les captifs qu’il entraîne, et en méprisant généreusement ce qui ne regarde que la vie présente. Pourquoi donc, ô chrétien, vous bâtissez-vous avec tant de soin des maisons et des palais pour y demeurer? Est-ce afin de vous lier à la terre par des chaînes plus pesantes? Pourquoi cachez-vous votre argent dans la terre? Est-ce afin d’inviter votre ennemi à venir prendre son avantage pour vous combattre? Pourquoi élevez-vous des murailles si solides? Est-ce pour vous bâtir une prison?
Si vous croyez qu’il vous soit pénible de vous passer de toutes ces choses, allez au désert de ces solitaires; voyez leurs cabanes, et reconnaissez enfin combien il est facile de ne rien rechercher de tout ce que vous vous croyez si nécessaire. Ils ne demeurent que sous de petites tentes qu’ils quittent avec autant de facilité lorsqu’il le faut, qu’un soldai quitte sa hutte pour aller goûter la paix dans les villes. [...]
Si nous allons dans ces déserts, et si nous y considérons les tentes de ces soldats de Jésus-Christ, nous n’y trouverons ni lances, ni épées, ni aucune arme; ni ces draps d’or dont on pare les tentes des empereurs et des généraux d’armées; mais nous serons surpris, comme si, passant dans un pays sans comparaison plus beau et plus heureux que celui-ci, nous voyions paraître tout d’un coup un ciel nouveau sur une nouvelle terre. Car les cellules de ces saints qui y sont ne cèdent pas au ciel même, puisque les anges y viennent, et le Roi des anges. Car si ces bienheureux esprits se sont tant plu autrefois avec le saint patriarche Abraham, quoiqu’il fût engagé dans le mariage, ayant sa femme et ses enfants, parce qu’il aimait à recevoir les étrangers; combien se plairont-ils davantage, et aimeront-ils plus ardemment à ne faire qu’un même cœur avec des hommes qui sont dans une vertu et une condition beaucoup plus pure, qui sont dégagés entièrement de leurs corps, et qui, dans la chair même, se sont élevés au-dessus de la chair?
Leur table a banni pour jamais toutes sortes de voluptés et de luxe. Elle est toujours pure et sobre, et toujours digne d’un chrétien. On ne voit point là, comme dans nos villes, des ruisseaux de sang des bêtes égorgées, et des animaux coupés en cent parties. On n’y voit point ni ce feu, ni ces fumées, ni ces odeurs insupportables, ni ce bruit et ce tumulte, ni tous ces raffinements pour satisfaire le goût, suites de l’art et de l’empressement des cuisiniers. On voit pour tous mets sur leur table du pain et de l’eau. Ils ont l’une d’une fontaine voisine, et gagnent l’autre par leurs justes et saints travaux. S’ils veulent quelquefois faire quelque grand festin, cet extraordinaire se borne à quelque fruit que les arbres de leurs déserts leur produisent, et ils trouvent en cela infiniment plus de délices que d’autres n’en trouveraient dans la table des rois. Ils ne sont pas exposés en ce lieu aux craintes et aux frayeurs. Les puissances ne les inquiètent point. Ils n’ont point de femmes ni d’enfants qui les fâchent. Ils ne s’abandonnent jamais à des ris démesurés, et ils ne sont point assiégés de ces hommes lâches, qui leur puissent inspirer de la complaisance par leurs louanges et leurs flatteries.
Maternité de la Très Sainte Vierge Marie
(Théotokos)
Mercredi 11 Octobre 2023

« Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu, par l'Esprit Saint a pris chair de la Vierge Marie et s'est fait homme »: c'est en ces termes qu'est proclamé le symbole de foi énoncé par le concile de Constantinople, en 381. Cependant, l’utilisation de ce titre dans le Sub tuum præsidium, la plus ancienne des prières mariales, découverte sur un papyrus daté du IIIème siècle, indique un usage encore plus ancien et déjà une signification importante dans le christianisme.
L'habitude de conférer à Marie le titre de « Mère de Dieu » donne lieu à une polémique avec le patriarche de Constantinople Nestorius, qui souligne la distinction entre la divinité et l'humanité en Jésus. Il part en guerre contre ce qui lui apparaît comme une nouvelle hérésie:
« Je refuse de voir un Dieu formé dans le sein d'une femme ! »
Pour lui, Marie est la mère de l'homme Jésus, non du Verbe éternel. La querelle touche aussi au dogme de la divinité de Jésus. Deux camps s'opposent, celui des partisans du titre de Théotokos (Mère de Dieu) et celui des partisans d'Anthropotokos (Mère de l'Homme). Dans un premier temps, Nestorius propose le titre de Christotokos (Mère du Christ) afin de concilier les deux camps et de résoudre une querelle qui agite son Église.
Ses attaques contre le titre de Mère de Dieu se heurtent à Cyrille, évêque d'Alexandrie, grand défenseur de l'unité du Christ Dieu et homme. Ce qui est en jeu, ce n'est pas le statut de Marie, mais la réalité de l'Incarnation: Jésus fils de Marie est-il vraiment Dieu ? Si oui, sa mère peut véritablement être dite Mère de Dieu. Refuser le titre de Théotokos à Marie reviendrait à séparer la divinité de Jésus de son humanité, ou à admettre que la divinité de Jésus est postérieure à sa conception, ce qui rejoindrait alors l'hérésie d'Arius. L'accusation d'arianisme et d'adoptianisme peut aussi se retourner contre les partisans du titre de Théotokos, comme affirmation de la séparation des deux natures, divine et humaine du Christ, alors que le symbole de Nicée en affirme la parfaite union (la consubstantialité). La controverse est donc importante et délicate. À cela s'ajoute la ferveur populaire, éloignée des querelles théologiques pointues, en faveur du titre de Théotokos.
Cyrille se dépense sans compter, écrit aux moines d'Égypte, aux évêques, au pape, à Nestorius lui-même. Après bien des péripéties, des échanges de lettres et de mémoires théologiques, un concile œcuménique se tient en 431 à Éphèse, ville mariale par excellence: c'est là que, selon une tradition, Marie aurait résidé avec Jean après la Pentecôte. Cent cinquante évêques d'Orient et d'Occident y consacrent la reconnaissance par l'Église de la maternité divine de Marie.
Les pères latins du concile traduisent le terme Θεοτόκος (Théotokos) en latin par Deipara, qui est un calque sur la construction grecque. C'est de cette traduction que vient le français « Déipare »
(Source: Wikipedia)
XXème Dimanche après la Pentecôte
Dimanche 15 Octobre 2023 (Messe à 10h15)

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 5:15-21
[15]Mes frères: Ayez donc soin de vous conduire avec prudence, non en insensés,
[16]mais comme des hommes sages; rachetez le temps, car les jours sont mauvais.
[17]C'est pourquoi ne soyez pas inconsidérés, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur.
[18]Ne vous enivrez pas de vin: c'est la source de la débauche; mais remplissez-vous de l'Esprit-Saint.
[19]Entretenez-vous les uns les autres de psaumes, d'hymnes et de cantiques spirituels, chantant et psalmodiant du fond du cœur en l'honneur du Seigneur.
[20]Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
[21]Soyez soumis les uns aux autres dans le crainte du Christ.
Évangile selon saint Jean 4:46-53
[46]En ce temps-là, il y avait un officier du roi dont le fils était malade à Capharnaüm.
[47]Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla vers lui, et le pria de descendre, pour guérir son fils qui était à la mort.
[48]Jésus lui dit: "Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez point".
[49]L'officier du roi lui dit: "Seigneur, venez avant que mon enfant meure.—
[50]Va, lui répondit Jésus, ton enfant est plein de vie". Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et partit.
[51]Comme il s'en retournait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre, et lui apprirent que son enfant vivait.
[52]Il leur demanda à quelle heure il s'était trouvé mieux, et ils lui dirent: "Hier, à la septième heure, la fièvre l'a quitté".
[53]Le père reconnut que c'était l'heure à laquelle Jésus lui avait dit: "Ton fils est plein de vie", et il crut, lui et toute sa maison.
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de Saint Jean (Homélie XXXV)
"Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez point... (Jn 4:48)"
Dans sa tristesse et dans sa douleur, cet officier ne faisait pas beaucoup d'attention aux paroles de Jésus-Christ, il n'écoutait guère que celles qui tendaient à la guérison de son fils; mais dans la suite il devait se les rappeler et en faire un grand profit: c'est ce qui arriva. Mais pourquoi Jésus-Christ, sans en être prié, offre-t-il d'aller chez le centenier, et ne fait-il pas la même offre à celui qui le presse et le sollicite vivement? C'est que la foi du centurion étant parfaite, voilà pourquoi Jésus-Christ offre d'aller chez lui, afin de nous faire connaître la vertu de cet homme; mais l'officier n'avait encore qu'une foi imparfaite. Comme donc il le pressait instamment en lui disant: « Venez (Jn 4:49) », faisant voir par là qu'il ne savait point encore que Jésus pouvait guérir son fils, quoique absent et éloigné, Jésus lui montre qu'il le peut, afin que la connaissance qu'avait le centurion par lui-même, cet officier l'acquît, voyant que Jésus avait guéri son fils sans aller chez lui. Ainsi quand il dit: « Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point (Jn 4:48) », c'est comme s'il disait: Vous n'avez point encore une foi digne de moi, et vous me regardez encore comme un prophète. Jésus-Christ donc, pour manifester ce qu'il est et montrer qu'il faut croire en lui, même indépendamment des miracles, s'est servi des mêmes paroles par lesquelles il s'est fait connaître à Philippe: « Ne croyez-vous pas que je suis dans mon Père et que mon Père est en moi? (Jn 14:10) ». « Quand vous ne me voudriez pas croire, croyez à mes oeuvres (Jn 10:38) ».
« Et comme il était en chemin, ses serviteurs vinrent au-devant de lui, et lui dirent: Votre fils se porte bien. Et s'étant enquis de l'heure à laquelle il s'était trouvé mieux, ils lui répondirent: Hier, environ la septième heure du jour la fièvre le quitta. Son père reconnut que c'était à cette heure-là que Jésus lui avait dit: Votre fils se porte bien; et il crut, lui et toute sa famille (Jn 4:51-53) ».
Ne le remarquez-vous pas, mes très-chers frères, que le bruit de ce miracle se répandit aussitôt? En effet, cet enfant ne fut pas délivré d'une manière ordinaire du péril où il était, mais sa guérison eut lieu sur-le-champ; d'où il est visible qu'elle n'était point naturelle, et que c'est Jésus-Christ qui l'avait opérée par sa vertu et par sa puissance. Déjà il était arrivé aux portes de la mort, comme le déclarent ces paroles du père: « Venez avant que mon fils meure (Jn 4:49) », lorsque tout à coup il en fut arraché; voilà aussi ce qui étonna les serviteurs. Peut-être même accoururent-ils non-seulement pour apporter cette bonne nouvelle, mais encore parce qu'ils regardaient comme inutile que Jésus-Christ vînt: ils savaient effectivement que leur maître devait être arrivé; voilà pourquoi ils furent à sa rencontre par le même chemin. Au reste, cet officier cessant de craindre, ouvre son coeur à la foi, pour montrer que c'est son voyage qui lui a procuré le miracle de la guérison de son fils; il déploie toute sa diligence de peur qu'on ne croie qu'il l'ait fait inutilement; et c'est aussi pour cela qu'il s'informe exactement de tout: « Et il crut, lui et toute sa famille (Jn 4:53) ». Ce témoignage était exempt de tout doute et de tout soupçon. En effet, ses serviteurs, qui n'avaient point été présents au miracle, qui n'avaient point entendu Jésus-Christ, ni su l'heure, ayant appris de leur maître que c'était à cette même heure que lui avait été accordée la guérison de son fils, eurent une preuve très-certaine et très-évidente de la puissance de Jésus-Christ, et voilà pourquoi ils crurent aussi eux-mêmes.
Quel enseignement, mes frères, tirerons-nous de là? Que nous, ne devons point attendre des miracles, ni demander au Seigneur des gages de sa divine puissance. Je vois des gens qui font paraître un plus grand amour de Dieu lorsque leurs fils ou leurs femmes ont reçu quelque soulagement dans leur maladie; mais quand bien même nos vœux et nos désirs ne sont point exaucés, il est juste de persévérer toujours dans la prière, de ne pas cesser de chanter des cantiques d'actions de grâces et de louanges. C'est là le devoir des serviteurs fidèles; c'est là ce que doivent au Seigneur ceux qui l'aiment et le chérissent comme il faut; ils doivent, dans la prospérité et dans l'adversité, dans la paix et dans la guerre, toujours également accourir et s'attacher à lui! Rien, en effet, n'arrive que par l'ordre de sa divine providence: « Car le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de verges tous ceux qu'il reçoit au nombre de ses enfants (He 12:6) ». Celui qui ne le sert et qui ne l'honore que lorsqu'il vit dans la paix et dans la tranquillité, ne donne pas des marques d'un fort grand amour, et ne montre pas qu'il aime purement et sincèrement Jésus-Christ; mais pourquoi parler de la santé, des richesses, de la pauvreté, de la maladie? Quand même vous seriez menacés du feu, des plus cruels et des plus horribles tourments, vous ne devriez pas pour cela cesser un instant de chanter les louanges du Seigneur; mais il vous faudrait tout souffrir pour son amour: tel doit être le fidèle serviteur, telle est une âme ferme et constante. Avec ces dispositions, vous supporterez facilement, mes chers frères, les afflictions et les calamités de la vie présente, vous acquerrez les biens futurs, et vous vous présenterez avec beaucoup de confiance devant le trône de Dieu. Veuille le ciel nous la départir à tous, cette confiance, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient la gloire dans tous les siècles des siècles! Ainsi soit-il.
Sainte Thérèse d'Avila
Dimanche 15 Octobre 2023

« Il ne faut pas nous imaginer que nous sommes vides à l’intérieur de nous-mêmes… car il y a, au-dedans de nous, une autre chose plus précieuse – sans comparaison – que celle que nous voyons au-dehors »
(Chemin de perfection 28,10)
« L’oraison n’est rien d’autre, à mon avis, qu’un échange d’amitié où on s’entretient souvent et intimement avec Celui dont nous savons qu’il nous aime »
(Livre de la vie 8,5)
« Je me rappelle que lorsque ma mère est morte j’avais plus ou moins douze ans. Lorsque je compris ce que j’avais perdu, j’allai, tout affligée, devant une image de Notre-Dame, et je la suppliai d’être ma mère, avec beaucoup de larmes. Il me semble que bien que j’aie agi naïvement, ce me fut une aide, car il est visible que j’ai toujours trouvé cette Vierge souveraine chaque fois que je l’ai invoquée, et elle m’a enfin ramenée à elle »
(Livre de la vie 1,7)
« Dans les affaires, les persécutions, les épreuves, lorsqu’on n’est pas dans la paix coutumière, aux heures de sécheresse, c’est un très bon ami que le Christ, car nous voyons l’Homme en lui, nous voyons ses faiblesses, ses épreuves et il nous tient compagnie; si on en prend l’habitude, il nous est très facile de le trouver près de nous »
(Livre de la vie 22, 10)
« J’avais un très grand défaut qui me nuisit gravement; dès que je sentais que quelqu’un avait de l’inclination pour moi, s’il me plaisait, j’avais tant d’affection pour lui que ma mémoire lui demeurait fortement attachée; sans intention d’offenser Dieu, j’étais pourtant heureuse de le voir, de penser à lui et aux bonnes choses que je voyais en lui. C’était si néfaste que mon âme en était tout égarée. Après avoir vu la grande beauté du Seigneur, personne, en comparaison, ne me sembla bien, ni digne de m’occuper.… Il me suffit de me rappeler un petit peu ce Seigneur pour retrouver ma liberté »
(Livre de la vie 37,4-5)
« Je commençai, de passe-temps en passe-temps, de vanité en vanité, d’occasion en occasion, à m’exposer à de si grands dangers, mon âme se laissa ravager par de telles vanités, que j’eus désormais honte de me rapprocher de Dieu dans l’étroite intimité de l’oraison; d’autant plus qu’à mesure que croissaient mes péchés, le goût des choses vertueuses vint à me manquer. Je voyais très clairement, mon Seigneur, que cela me faisait défaut parce que je vous faisais défaut, à Vous. Le démon me tendit là ses plus dangereuses embûches, sous apparence d’humilité: voyant mon égarement, je me mis à craindre de faire oraison »
(Livre de la vie 7,1)
« Gardez-vous, mes filles, d’une certaine humilité faite d’une grande inquiétude de la gravité de nos péchés que suggère le démon; il trouve ici bien des façons d’oppresser les âmes, jusqu’à les éloigner de la communion et de la pratique personnelle de l’oraison; elles ne le méritent point, leur suggère le démon. Elles en arrivent à se croire si abandonnées de Dieu, étant donné ce qu’elles sont, qu’elles doutent presque de sa miséricorde. (…). Je connais cela pour y être passée. L’humilité n’inquiète pas, elle ne trouble pas, elle n’agite pas l’âme, si grande soit-elle, mais elle s’accompagne de paix, et d’une savoureuse tranquillité. Au contraire, elle la dilate et la rend apte à servir Dieu davantage »
(Chemin de perfection 39,1-2)
« Cette divine prison,
de l’Amour avec lequel je vis,
a fait mon Dieu captif
et libre mon cœur;
Mais voir mon Dieu prisonnier
Cause en moi une telle passion
Que je meurs de ne pas mourir »
(Poésie 1)
Sainte Marguerite-Marie Alacoque
Mardi 17 Octobre 2023

« Ô très amoureux Cœur de mon unique amour Jésus, ne pouvant vous aimer, honorer et glorifier selon l’étendue du désir que vous m’en donnez, j’invite le ciel et la terre de le faire pour moi; et je m’unis à ces ardents séraphins pour vous aimer.
Ô Cœur tout brûlant d’amour, que n’enflammez-vous le ciel et la terre de vos plus pures flammes pour en consommer tout ce qu’ils enserrent, afin que toutes les créatures ne respirent que votre amour!
Changez-moi tout en Cœur pour vous aimer, en me consommant dans vos plus vives ardeurs.
Ô feu divin, ô flammes toutes pures du Cœur de mon unique amour Jésus, brûlez-moi sans pitié, consommez-moi sans résistance!
Ô amour du ciel et de la terre, venez, venez tout dans mon Cœur pour me réduire en cendres!
Ô feu dévorant de la Divinité, venez, venez fondre sur moi! Brûlez-moi, consommez-moi au milieu de vos plus vives flammes, qui font vivre ceux qui y meurent.
Ainsi soit-il! »
(Prière au « Sacré-Cœur de Jésus », Sainte Marguerite-Marie Alacoque)
Saint Luc
Mercredi 18 Octobre 2023

Saint Luc, né à Antioche, est une des principales gloires de cette ville. On sait peu de chose de ses premières années; on ignore même si, avant sa conversion, il était païen ou observait la religion juive; cette dernière opinion est la plus généralement adoptée. Doué d'un caractère ferme et d'une belle intelligence, il fut, paraît-il, très habile médecin, et ne dédaignait pas, dans ses loisirs, de cultiver l'art de la peinture, pour lequel il avait un goût prononcé.
Luc serait sûrement arrivé à l'une des premières charges de la cité, quand il renonça à son brillant avenir pour aller voir, en Judée, ce Jésus qui venait d'inaugurer Sa vie publique, et dont le nom, la doctrine, les miracles, faisaient grand bruit dans tous les pays voisins. Il Le vit, crut en Sa mission divine, et prenant pour lui la parole du Maître: Que celui qui veut être Mon disciple quitte tout et Me suive, il suivit dès lors le Sauveur pas à pas dans Ses courses apostoliques; il fut témoin de Sa Passion, de Sa Résurrection, de Son Ascension, reçut le Saint-Esprit au Cénacle, le jour de la Pentecôte, et partit pour évangéliser Antioche sa patrie.
Plein d'enthousiasme pour le génie de saint Paul, il le prit pour son maître et se joignit à lui pour l'aider dans ses travaux; il lui fut si fidèle, qu'il l'accompagna dans tous ses voyages et supporta patiemment avec lui fatigues, souffrances et persécutions.
Saint Luc écrivit, sous l'inspiration de l'Esprit-Saint et avec une compétence personnelle qui est incontestable, l'Évangile qui porte son nom et les Actes des Apôtres. Son Évangile est surtout précieux par ses récits assez détaillés des mystères de l'Incarnation et de la Nativité du Sauveur, de l'Annonciation et de la Visitation. Les Actes des Apôtres servirent à faire disparaître beaucoup de mensonges qu'on répandait sur le christianisme naissant, et à confirmer les fidèles dans la foi.
Qui n'a entendu parler des Vierges peintes par saint Luc? D'après une tradition, il aurait obtenu de Marie la grâce de faire Son portrait, et la divine Mère aurait consenti à poser devant lui; le travail terminé, la Sainte Vierge l'aurait béni en disant: "Ma grâce sera toujours avec cette image". Les Madones de saint Luc sont vénérées en plusieurs lieux.
Après la mort du grand Apôtre, Luc continua son apostolat en Italie, dans les Gaules, la Dalmatie, la Macédoine. Il répandit son sang pour la foi, soit dans le Péloponèse, soit en Bithynie.
Saint Pierre d'Alcantara
Jeudi 19 Octobre 2023

« Et quel bon modèle de vertu Dieu vient de nous enlever en la personne du Béni Frère Pierre d'Alcantara! Le monde aujourd'hui n'est plus capable d'une telle perfection. On dit que les santés sont plus faibles et que nous ne sommes plus au temps passé. Ce Saint homme était de notre temps, mais sa ferveur était robuste comme celle d'autrefois: aussi tenait-il le monde sous ses pieds.
Sans aller déchaussé comme lui, sans pratiquer une pénitence aussi âpre, il y a bien des moyens de fouler le monde aux pieds, et le Seigneur nous les enseigne, quand il voit qu'on a du coeur.
Mais quel courage Sa Majesté a donné à ce saint pour faire quarante-sept ans si âpre pénitence, comme chacun sait! Je veux en dire quelque chose: c’est la pure vérité, je le sais. Il me l’a dit à moi et à une autre personne dont il se gardait peu... Pendant quarante ans, je crois, m’a-t-il dit, il avait dormi seulement une heure et demie par jour. Le plus dur, dans les débuts, avait été de vaincre le sommeil; pour cela, il était toujours à genoux ou debout. Le temps qu’il dormait, il était assis, et la tête appuyée sur un morceau de bois fixé au mur. Se coucher, s’il l’avait voulu, il n’eût pu le faire, car sa cellule, comme on sait, n’avait que quatre pieds et demi de long. Pendant toutes ces années, jamais il ne mit le capuchon, en dépit du soleil ou de la pluie; il n’avait rien sur les pieds; comme vêtement, un habit de bure, sans rien d’autre sur la chair, et aussi étroit que possible; et un petit manteau de même étoffe.
Il me conta que pendant les grands froids il le quittait, laissait ouvertes la porte et la petite fenêtre de la cellule; puis il mettait le manteau et fermait la porte, pour contenter le corps et l’apaiser par un meilleur abri. Manger tous les trois jours était très ordinaire. Il me dit qu’il n’y avait là rien d’étonnant: c’était très possible à qui s’accoutumait à cela.
Un sien compagnon me dit qu’il lui arrivait de rester huit jours sans manger. Ce devait être lorsqu’il se tenait en oraison, car il avait de grands ravissements et transports d’amour de Dieu. De quoi une fois je fus témoin »
(Livre de la vie, Sainte Thérèse d'Avila)
XXIème Dimanche après la Pentecôte
Dimanche 22 Octobre 2023 (Messe à 10h15)

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 6:10-17
[10]Mes frères: Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans sa vertu toute-puissante.
[11]Revêtez-vous de l'armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux embûches du diable.
[12]Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes, contre les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais répandus dans l'air.
[13]C'est pourquoi prenez l'armure de Dieu, afin de pouvoir résister au jour mauvais, et après avoir tout surmonté, rester debout.
[14]Soyez donc fermes, les reins ceints de la vérité, revêtus de la cuirasse de justice,
[15]et les sandales aux pieds, prêts à annoncer l'Évangile de paix.
[16]Et surtout, prenez le bouclier de la foi, par lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin.
[17]Prenez aussi le casque du salut, et le glaive de l'Esprit, qui est la parole de Dieu.
Évangile selon saint Matthieu 18:23-35
[23]En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole: "Le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulu régler ses comptes avec ses serviteurs.
[24]Le règlement des comptes étant commencé, on lui amena un homme qui lui devait dix mille talents.
[25]Comme il n'avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu'on le vendît, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu'il avait pour acquitter sa dette.
[26]Le serviteur, se jetant à ses pieds, le conjurait en disant: Aie patience envers moi, et je te paierai tout.
[27]Touché de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller et lui remit sa dette.
[28]Le serviteur, à peine sorti, rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers. Le saisissant à la gorge, il l'étouffait en disant: Paie ce que tu dois.
[29]Son compagnon, se jetant à ses pieds, le conjurait en disant: Aie patience envers moi, et je te paierai tout.
[30]Mais lui, sans vouloir l'entendre, s'en alla et le fit mettre en prison jusqu'à ce qu'il payât sa dette.
[31]Ce que voyant, les autres serviteurs en furent tout contristés, et ils vinrent raconter à leur maître ce qui s'était passé.
[32]Alors le maître l'appela et lui dit: Serviteur méchant, je t'avais remis toute ta dette, parce que tu m'en avais supplié.
[33]Ne devais-tu pas avoir pitié de ton compagnon, comme j'ai eu pitié de toi?
[34]Et son maître irrité le livra aux exécuteurs, jusqu'à ce qu'il eût payé toute sa dette.
[35]Ainsi vous traitera mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne à son frère du fond de son cœur".
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de Saint Matthieu (Homélie LXI)
"Un homme qui lui devait dix mille talents... (Mt 18:24)"
Il ne faut pas considérer seulement la justice de Dieu, lorsqu’il a chassé l’homme du paradis; mais encore la bonté avec laquelle il l’a traité ensuite pour le rendre digne d’y rentrer. Il l’a comblé de grâces et de bienfaits dans son bannissement même, et après lui avoir procuré tant de divers secours par la lumière de la loi et par l’instruction des prophètes, il nous a enfin envoyé son Fils pour nous ouvrir le ciel, pour nous faire rentrer dans le paradis, pour nous tirer de l’esclavage du péché, et pour mettre au rang de ses enfants des ingrats et des ennemis déclarés. C’est ce qui nous oblige de nous écrier avec saint Paul: « Ô profond abîme des trésors de la sagesse et de la connaissance de Dieu (Rm 2:33) »! Il a ensuite lavé nos péchés dans les eaux sacrées du baptême. Il nous a délivrés de la colère et de la vengeance de Dieu. Il nous a donné part à l’héritage de son royaume, il nous a comblés de biens, il nous a tendu la main pour nous soutenir dans nos faiblesses, et il a répandu son Saint-Esprit dans nos cœurs.
Après tant de grâces et tant de bienfaits, quelle devrait être notre reconnaissance, mes frères? Dans quelle disposition devrions-nous être à l’égard d’un Dieu si doux? Quand nous mourrions tous les jours pour celui qui nous a tant aimés, que lui rendrions-nous qui pût être digne de lui? Nous acquitterions-nous envers lui de la moindre partie de ce que nous lui devons? Et cette mort, même si avantageuse pour nous, ne serait-elle pas une nouvelle faveur qui nous rendrait encore plus redevables à sa bonté? Il serait raisonnable que nous eussions ces sentiments, mais dans quelle disposition sommes-nous? Nous déshonorons Dieu tous les jours de notre vie, et nous violons toutes ses lois. C’est pourquoi je vous prie encore une fois, mes frères, de souffrir que je parle avec liberté et avec force contre ceux qui l’offensent et qui le méprisent. Ce n’est pas vous seuls que j’accuserai, je m’accuserai aussi moi-même.
Je ne sais d’abord par qui commencer à me plaindre; sera-ce par les personnes libres ou par les esclaves; par les gens de guerre ou par ceux des villes; par ceux qui commandent ou par ceux qui obéissent; par les hommes ou par les femmes; par les vieillards ou par les enfants? Je vois de grands désordres dans cette diversité d’âges, de conditions et d’états. Par où commencerai-je? Commençons si vous voulez par les gens de guerre. Car peut-on nier qu’ils ne commettent de grands excès contre Dieu, par tant d’outrages et tant de violences qu’ils font tous les jours, s’enrichissant de vols et de brigandages, et cherchant leur bonheur dans la misère des autres? Ce sont des loups plutôt que des hommes. Ils se repaissent de sang et de carnage, et leur âme est comme une mer qui est sans cesse agitée par les tempêtes des passions. Y a-t-il des désordres dont ils soient exempts? Y a-t-il un vice qui ne règne en eux? Ils sont altiers et insolents; ils sont jaloux de leurs égaux, et insupportables à ceux qui leur sont soumis; et ils traitent en esclaves et en ennemis ceux qui ont recours à eux pour y trouver leur protection et leur sûreté. Que voit-on parmi eux, que des rapines, des violences, des calomnies, des mensonges honteux et des flatteries lâches et serviles?
Que serait-ce si à chacun de leurs désordres nous opposions la loi de Jésus-Christ? Si nous disons qu’il est écrit dans l’Évangile: « Qui dira à son frère: vous êtes un fou, sera coupable du feu d’enfer; qui regardera une femme avec un mauvais désir, a déjà commis l’adultère dans son cœur; si on ne s’humilie comme un petit enfant on n’entrera point dans le royaume du ciel »? Ces hommes traitent ceux qui sont au-dessous d’eux, avec un orgueil et un empire effroyable, afin qu’ils tremblent toujours devant eux. Ils sont pires envers les hommes que les bêtes les plus farouches. Ils sont bien éloignés de rien faire pour l’amour de Jésus-Christ. Ils ne font rien que pour l’argent, pour la gloire et pour le plaisir. Qui pourrait donc rapporter tous leurs excès, leur vie oisive, leurs entretiens extravagants, leurs railleries sanglantes, leurs paroles pleines d’infamie? Je ne parle point de leur avarice. Qui peut dire qu’ils ne savent ce que c’est non plus que ces solitaires qui vivent sur les montagnes, mais d’une manière bien différente. Car ceux-ci ne connaissent point l’avarice, parce qu’ils en sont très-éloignés; et ceux-là ne la connaissent point, parce qu’ils en sont possédés et comme enivrés, et qu’ils boivent l’iniquité comme de l’eau. Car cette passion s’est tellement rendue la maîtresse de leur esprit et de leur cœur, que ne sachant pas seulement ce que c’est que la vertu qui lui est opposée, ils sont comme des frénétiques qui prennent la maladie pour la santé.
Mais quittons ces hommes de sang et de désordres. Passons à d’autres qui ne sont pas si violents. Examinons la vie des artisans, qui sont ceux d’entre tous les hommes qui semblent gagner plus justement leur vie par leur peine et par leur travail. Cependant, s’ils ne prennent bien garde à eux, ils tombent aisément en beaucoup de déréglements. Souvent ils ternissent toute la gloire de leurs plus justes travaux, en jurant et se parjurant sans scrupule, et en se servant de mensonge et de tromperie pour satisfaire leur avarice. Ils ont l’esprit tout possédé du désir du gain. Ils ne pensent qu’à la terre, et sont tout occupés de leur commerce, dans lequel ils n’ont point d’autre but que d’amasser de l’argent. Ils n’ont aucun soin des pauvres, et ils ne pensent jamais à leur faire part de ce qu’ils gagnent par leur travail, parce qu’ils sont toujours dans l’ardeur d’augmenter le bien qu’ils ont. Ils ont des envies cruelles les uns contre les autres. Ils se déchirent par des injures atroces, et ils ne craignent point de mêler à leur trafic, l’usure, l’injustice et la tromperie. [...]
Quand je parle ainsi, mes frères, je n’accuse ni les arts, ni l’agriculture, ni la profession des armes, ni la possession des terres. C’est nous-mêmes que je blâme et l’abus que nous faisons de ces choses. Corneille était capitaine. Saint Paul faisait des tentes et s’occupait à ce métier même en prêchant. David était roi. Job était très-riche, et rien de cela n’a empêché ces grands hommes de devenir saints. Imprimons donc, mes frères, ces vérités dans nos âmes. Pensons continuellement à ces dix mille talents dont nous sommes redevables à la justice de Dieu. Ne sentons plus de difficulté à remettre à nos frères le peu qu’ils nous doivent. Car nous rendrons compte à Dieu de sa loi si sainte, dont il nous a faits les dépositaires. Il nous représentera ces règles d’équité et de justice qu’il nous aura fait connaître, et que nous aurons néanmoins négligées de telle sorte qu’il nous sera impossible de le satisfaire. Dieu ayant pitié de nous, et prévoyant cette extrémité où nous nous trouverons alors, nous offre ici un moyen court et facile pour nous acquitter tout d’un coup de nos dettes. C’est le pardon et l’oubli des injures qu’on nous a faites.
Pour que vous compreniez mieux ce que je vous dis, je vous prie de suivre l’ordre de la parabole que nous expliquons; Ce roi donc, ayant voulu faire rendre compte à ses serviteurs, on lui en présenta un qui lui devait dix mille talents; mais comme il n’avait pas de quoi le payer, son maître commanda qu’on le vendît, lui et sa femme et ses enfants et tout ce qu’il avait, pour satisfaire à cette dette. Ce n’était point par un mouvement de cruauté que ce roi traitait ainsi son serviteur; puisque le tort qu’il lui faisait en vendant sa femme et ses enfants retombait aussi sur lui-même, parce qu’ils étaient ses esclaves. Ce n’était que par le mouvement d’une grande charité et d’une grande tendresse. Le maître voulait que ce serviteur fût frappé par la terreur de cette menace, et qu’ensuite il eût recours à la prière pour arrêter cette sentence rigoureuse et pour en empêcher l’exécution. S'il n’eût eu cette pensée en venant redemander compte, il ne se fût point rendu aux prières de son serviteur, et il ne lui eût point remis si gratuitement une dette si considérable. Mais d’où vient donc, dites-vous, qu’il ne lui remet pas la dette avant même que d’entrer en compte? C’est parce qu’il voulait faire comprendre à ce serviteur combien il lui était redevable, et quelle était la grâce qu’il lui faisait; afin que cette connaissance le rendît ensuite plus doux à l’égard de ses confrères. Car, si après même avoir connu la grandeur de sa dette et l’excès de la miséricorde qu’on lui faisait, il ne laissa pas néanmoins d’être si inexorable, à quelle violence ne se serait-il point emporté si on ne l’avait instruit auparavant d’une manière si sage?
Mais voyons ce qu’il dit à ce roi dans le fort de sa douleur: « Le serviteur se jetant à ses pieds, le conjurait en lui disant: Seigneur, ayez un peu de patience et je vous rendrai tout. Alors le maître de ce serviteur étant touché de compassion, le laissa aller et lui remit sa dette (Mt 18:26-27) ». Admirez cet excès d’amour et de tendresse. Le serviteur ne demande qu’un peu de délai, et son maître lui donne plus qu’il ne demande en lui remettant toute sa dette. Il avait résolu d’abord de lui faire cette grâce, mais il voulait qu’il contribuât de sa part à l’obtenir par ses prières, afin qu’il ne demeurât pas sans récompense. Ce n’est pas que cette miséricorde ne soit toute gratuite, et qu’elle ne soit due tout entière à la bonté du maître; car, bien que le serviteur se jette à ses pieds, et qu’il lui demande miséricorde, on voit assez néanmoins par l’Évangile même, quelle est la cause du pardon qu’il reçoit: « Le maître », dit l’Évangile, « étant touché de compassion, lui remit toute sa dette (Mt 18:27) ». Il voulait néanmoins que ce serviteur parût avoir contribué pour quelque chose à la remise de sa dette, afin d’épargner sa pudeur; et que sa propre expérience lui apprît à être charitable envers ses frères.
Saint Raphaël Archange
Mardi 24 Octobre 2023

[1]Alors Tobie appela auprès de lui son fils et lui dit: "Que donnerons-nous à ce saint homme qui t'a accompagné dans ton voyage?"
[2]Tobie répondit à son père: "Mon père, quelle récompense pouvons-nous lui offrir? Y a-t-il quelque chose qui soit en rapport avec ses services?
[3]Il m'a conduit et ramené sain et sauf; il a été lui-même recevoir l'argent de Gabélus; il m'a fait avoir une femme, dont il a éloigné le démon, et il a rempli de joie ses parents; il m'a sauvé moi-même du poisson qui allait me dévorer; il t'a fait voir la lumière du ciel, et par lui nous avons été comblés de toutes sortes de biens. Que pouvons-nous lui donner qui égale ce qu'il a fait pour nous?
[4]Mais je te prie, mon père, de lui demander s'il ne daignerait pas accepter la moitié de tout le bien que nous avons apporté".
[5]L'ayant donc appelé, Tobie et son fils le prirent à part, et le prièrent de vouloir bien accepter la moitié de tout ce qu'ils avaient rapporté.
[6]Alors l'ange, seul avec eux, leur dit: "Bénissez le Dieu du ciel et rendez-lui gloire devant tout être qui a vie, parce qu'il a exercé envers vous sa miséricorde.
[7]Il est bon de tenir caché le secret du roi, mais il est honorable de révéler et de publier les œuvres de Dieu.
[8]La prière est bonne avec le jeûne, et l'aumône vaut mieux que l'or et les trésors.
[9]Car l'aumône délivre de la mort, et c'est elle qui efface les péchés, et qui fait trouver la miséricorde et la vie éternelle.
[10]Mais ceux qui commettent le péché et l'iniquité sont leurs propres ennemis.
[11]Je vais donc vous découvrir la vérité, et je ne veux vous rien cacher.
[12]Lorsque tu priais avec larmes et que tu donnais la sépulture aux morts; lorsque, quittant ton repas, tu cachais les morts dans ta maison pendant le jour, et que tu les mettais en terre pendant la nuit, je présentais ta prière au Seigneur.
[13]Et parce que tu étais agréable à Dieu, il a fallu que la tentation t'éprouvât.
[14]Maintenant, le Seigneur m'a envoyé pour te guérir, et pour délivrer du démon Sara, la femme de ton fils.
[15]Je suis l'ange Raphaël, un des sept qui nous tenons en présence du Seigneur".
[16]En entendant ces paroles, ils furent hors d'eux-mêmes, et, tout tremblant, ils tombèrent la face contre terre.
[17]Et l'ange leur dit: "Que la paix soit avec vous! Ne craignez point.
[18]Car, lorsque j'étais avec vous, j'y étais par la volonté de Dieu; bénissez-le donc et chantez ses louanges.
[19]Il vous a paru que je mangeais et buvais avec vous; mais je me nourrissais d'un aliment invisible et d'une boisson que l'œil de l'homme ne peut atteindre.
[20]Il est donc temps que je retourne vers celui qui m'a envoyé; mais vous, bénissez Dieu et publiez toutes ses merveilles".
[21]Après avoir ainsi parlé, il fut dérobé à leurs regards, et ils ne purent plus le voir.
[22]Alors, s'étant prosternés pendant trois heures le visage contre terre, ils bénirent Dieu et, s'étant levés, ils racontèrent toutes ses merveilles.
(Livre de Tobie, 12:1-22)
Dimanche du Christ-Roi
Dimanche 29 Octobre 2023

« [2]De mon cœur jaillit un beau chant;
je dis: "Mon œuvre est pour un roi!"
Ma langue est comme le roseau rapide du scribe,
[3]Tu es le plus beau des fils de l'homme,
la grâce est répandue sur tes lèvres;
c'est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours.
[4]Ceins ton épée sur ta cuisse, ô héros,
revêts ta splendeur et ta majesté.
[5]Et dans ta majesté avance-toi, monte sur ton char,
combats pour la vérité, la douceur et la justice;
et que ta droite te fasse accomplir des faits merveilleux.
[6]Tes flèches sont aiguës;
des peuples tomberont à tes pieds;
elles perceront le cœur des ennemis du roi.
[7]Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours;
le sceptre de ta royauté est un sceptre de droiture.
[8]Tu aimes la justice et tu hais l'iniquité:
c'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a oint
d'une huile d'allégresse, de préférence à tes compagnons.
[9]La myrrhe, l'aloès et la casse s'exhalent de tous tes vêtements;
des palais d'ivoire, les lyres te réjouissent.
[10]Des filles de rois sont parmi tes bien-aimées;
la reine est à ta droite, parée de l'or d'Ophir.
[11]"Écoute, ma fille, regarde et prête l'oreille:
oublie ton peuple et la maison de ton père,
[12]et le roi sera épris de ta beauté;
car il est ton Seigneur: rends-lui tes hommages.
[13]La fille de Tyr, avec des présents,
et les plus riches du peuple rechercheront ta faveur".
[14]Toute resplendissante est la fille du roi dans l'intérieur;
son vêtement est fait de tissus d'or.
[15]En robe de couleurs variées, elle est présentée au roi;
après elles, des jeunes filles ses compagnes, te sont amenées.
[16]On les introduit au milieu des réjouissances et de l'allégresse;
elles entrent dans le palais du Roi.
[17]Tes enfants prendront la place de tes pères;
tu les établiras princes sur toute la terre.
Je rappellerai ton nom dans tous les âges;
- et les peuples te loueront éternellement et à jamais »
(Psaume 44)

Lettre de saint Paul Apôtre au Colossiens 1:12-20
[12]Mes frères: Rendons grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière,
[13]qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, pour nous transporter dans le royaume de son Fils bien-aimé,
[14]par le sang duquel nous avons la rédemption, la rémission des péchés.
[15]Il est l'image du Dieu invisible, né avant toute créature;
[16]car c'est en lui que toutes choses ont été créées, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre, les choses visibles et les choses invisibles, Trônes, Dominations, Principautés, Puissances; tout a été créé par lui et pour lui.
[17]Il est, lui, avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
[18]Il est la tête du corps de l'Église, lui qui est le principe, le premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses, il tienne, lui, la première place.
[19]Car Dieu a voulu que toute la plénitude habitât en lui;
[20]et il a voulu réconcilier par lui toutes choses avec lui-même, celles qui sont sur la terre, et celles qui sont dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.
Évangile selon saint Jean 18:33-37
[33]En ce temps-là, Pilate dit à Jésus: "Es-tu le roi des Juifs?"
[34]Jésus répondit: "Dis-tu cela de toi-même, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi?"
[35]Pilate répondit: "Est-ce que je suis Juif? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi: qu'as-tu fait?"
[36]Jésus répondit: "Mon royaume n'est pas de ce monde; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs, mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas".
[37]Pilate lui dit: "Tu es donc roi?" Jésus répondit: "Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité: quiconque est de la vérité écoute ma voix".
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de Saint Jean (Homélie LXXXIII)
"Es-tu le roi?... (Jn 18:33)"
Ne remarquez-vous pas, mes chers frères, combien ce gouverneur était étranger à leurs sentiments d'ambition et d'envie? Voyant Jésus lié et traduit à son tribunal, il ne crut pas pour cela qu'on eût contre lui des chefs d'accusations certains et indubitables; voilà pourquoi il interroge, pensant bien qu'il était absurde, qu'après l'avoir jugé eux-mêmes les premiers, ils ne vinssent à lui que pour lui demander le supplice et son arrêt de mort, sans nouveau jugement. Que répondirent donc les Juifs? « Si ce n'était point un méchant, nous ne vous l'aurions pas livré entre les mains (Jn 18:30) ». Ô folie! Pourquoi donc ne déclarez-vous pas son crime au lieu de le cacher? Pourquoi ne découvrez-vous pas le mal qu'il a fait? Vous le voyez: ils refusent obstinément de procéder selon les règles de la justice, et ils ne sauraient se justifier. Anne a interrogé Jésus touchant sa doctrine, et après l'avoir ouï, il l'a envoyé chez Caïphe. Caïphe l'ayant interrogé, et n'ayant trouvé en lui aucun crime, l'a renvoyé à Pilate. Pilate dit: « Quel est le crime dont vous accusez cet homme? (Jn 18:29) » Et ils n'ont rien à lui répondre, mais ils usent encore de détours, et ils allèguent quelques soupçons.
Pilate donc, incertain et irrésolu sur ce qu'il doit faire, leur dit: « Prenez-le vous-mêmes, et le jugez selon votre loi. Mais les Juifs lui répondirent: Il ne nous est pas permis de faire mourir personne (Jn 18,31) ». Et ils disaient cela, « afin que ce que Jésus avait dit, lorsqu'il avait marqué de quelle mort il devait mourir, fût accompli (Jn 18:32) ». Et comment ces paroles: « Il ne nous est pas permis de faire mourir personne (Jn 18:31) », le marquaient-elles? L'évangéliste dit cela, ou parce que Jésus-Christ ne devait pas seulement mourir pour les Juifs, mais encore pour les gentils; ou parce qu'il n'était pas permis aux Juifs de le crucifier. Mais s'ils disent: « Il ne nous est pas permis de faire mourir personne (Jn 18:31) », ils veulent dire: « présentement ». Car ils ont fait mourir, et encore d'une autre manière Étienne, qu'ils ont lapidé, en est une preuve. Au reste, ils voulaient crucifier Jésus-Christ, afin de pouvoir se glorifier d'une mort si ignominieuse.
Pilate donc, voulant se débarrasser de leurs importunités, ne tira point le jugement en longueur. Étant rentré dans le palais, il interrogea Jésus, et lui dit: « Êtes-vous le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Dites-vous cela de vous-même, ou d'autres vous l'ont-ils dit de moi? (Jn 18:33-34) » Pourquoi Jésus-Christ lui fit-il cette question? Pour découvrir la malignité des Juifs, car Pilate en avait déjà beaucoup entendu parler. Comme ils n'avaient donc rien de nouveau à dire contre Jésus, Pilate, pour ne pas entrer dans de longues discussions, expose à Jésus ce que les Juifs lui objectaient éternellement. Et comme il avait dit aux Juifs: « Jugez-le selon votre loi (Jn 18:31) »; eux, pour montrer que le crime dont ils accusaient Jésus ne regardait point leur religion ni leur loi, répondent: « Cela ne nous est pas permis (Jn 18:31) ». Il n'a point péché contre notre loi, son crime est un crime public. Voyant cela, Pilate, comme s'il eût été lui-même en péril, dit: « Êtes-vous le roi des Juifs? (Jn 18:33) » Sur quoi Jésus-Christ, qui connaissait sa crainte, l'interroge à son tour: mais comme il voulait que Pilate accusât lui-même les Juifs, il dit: « D'autres vous l'ont-ils dit de moi? (Jn 18:34) » Et Pilate déclare que les Juifs sont les auteurs de cette accusation, en disant: « Ne savez-vous pas bien que je ne suis pas Juif? Ceux de votre nation, et les princes des prêtres, vous ont livré entre mes mains, qu'avez-vous fait (Jn 18:35)? » Pilate fait cette réponse pour s'excuser. Ensuite, Jésus-Christ le reprenant de lui avoir dit: « Êtes-vous roi? (Jn 18:33) » lui réplique: Ce sont les Juifs qui vous l'ont dit? Pourquoi ne faites-vous pas une enquête exacte? Les Juifs vous ont dit que je suis un méchant; informez-vous, recherchez quel est le mal que j'ai fait. Mais vous ne le faites pas; et vous m'exposez seulement leur accusation: « Le dites-vous de vous-même, ou d'ailleurs? (Jn 18:34) » Après quoi Pilate, ne pouvant répondre sur-le-champ aux répliques que lui fait Jésus-Christ, se borne à alléguer ce qu'a fait le peuple: « Ils vous ont livré entre mes mains (Jn 18:35) », dit-il, il faut donc que je vous interroge sur ce que vous avez fait.
Que lui repartit Jésus-Christ? « Mon royaume n'est pas de ce monde (Jn 18:36) ». Le Sauveur relève l'esprit de Pilate, qui n'était ni aussi méchant que les Juifs, ni semblable à eux, et il veut lui montrer qu'il n'est pas un pur homme, mais qu'il est Dieu et Fils de Dieu. Et que dit-il? « Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour m'empêcher de tomber entre les mains des Juifs (Jn 18:36) ». Par cette réponse Jésus dissipe le soupçon de rébellion et de tyrannie que Pilate avait gardé jusqu'à ce moment.
Mais est-ce que le royaume de Jésus-Christ n'est pas de ce monde? Certes, il en est. Comment alors expliquer ces paroles: « Il n'en est pas? (Jn 18:36) » Cela ne signifie pas que Jésus-Christ ne commande point en ce monde, mais qu'il a aussi son royaume dans le ciel: et ce royaume n'est point humain, mais il est beaucoup plus grand et plus brillant. Si donc ce royaume est plus grand, comment a-t-il été pris par les gens du royaume de ce monde? C'est en se livrant lui même volontairement à eux: mais il ne le cache point. Et que dit-il? « Si j'étais de ce monde, mes gens auraient combattu pour m'empêcher de tomber entre les mains des Juifs (Jn 18:36) ». Par où Jésus-Christ fait connaître la faiblesse du royaume terrestre, qui tire toute sa force et sa puissance de ses sujets. Mais le royaume céleste se suffit à lui-même et n'a besoin de personne.
Les hérétiques saisissent ces paroles et s'en servent pour appuyer leur erreur: ils disent que Jésus-Christ n'a rien de commun avec le Créateur. Mais que répondront-ils à ce que l'Écriture dit de ce même Jésus-Christ: « Il est venu chez soi? (Jn 1:11) » Que répondront-ils à ce qu'il dit lui-même; « Ils ne sont point du monde, comme je ne suis point » moi-même « du monde? (Jn 17:14) » C'est ainsi, c'est en ce sens qu'il dit que son royaume n'est point d'ici. En quoi il n'exclut pas le monde de son royaume, mais il montre, comme je l'ai dit, que son royaume n'est point humain, ni passager, ni périssable.
Que répliqua Pilate? « Vous êtes donc roi? Jésus lui repartit: Vous le dites, que je suis roi. C'est pour cela que je suis né (Jn 18:37) ». Donc s'il est né roi, il est également né avec toutes les dépendances de la royauté; et il n'a rien qu'il ait reçu, mais il possède tout par lui-même. Lors donc que vous entendez ces paroles: « Comme le Père a la vie en lui-même, il a aussi donné au Fils d'avoir la vie (Jn 5:26) », ne les entendez d'aucune autre chose que de la génération. Entendez et expliquez de même tous les autres endroits de l'Écriture, qui sont semblables à celui-là. « Et je suis venu afin de rendre témoignage à la vérité (Jn 18:37) »; c'est-à-dire afin d'enseigner la vérité à tous les hommes, et de la leur persuader.
Mois de Novembre
Mois consacré aux Âmes du Purgatoire

« Moi, leur mère, je descendrai par grâce auprès d’eux, le samedi après leur décès, et tous ceux que je trouverai en purgatoire, je les délivrerai et les amènerai à la Vie Éternelle »
(La Mère de Dieu au Pape Jean XXII en 1317, en lui demandant de prendre les Carmes sous sa protection)
« Pour parvenir à cette contemplation de Dieu, une étape de purification, appelée purgatoire, peut être nécessaire. Il ne s'agit ni d'un lieu, ni d'un temps; on peut parler plutôt d'un état. En tout cas, le purgatoire, qui est bien une peine, n'est pas à concevoir comme une punition par laquelle Dieu se vengerait en quelque sorte de nos infidélités. La communion avec Dieu, dans laquelle nous introduit la mort, nous fait prendre conscience douloureusement de nos imperfections et de nos refus d'aimer, et du besoin de nous laisser purifier par la puissance salvatrice du Christ. [...] C'est Dieu lui-même qui purifie et transforme. Mais la Tradition de l'Église catholique affirme que ceux qui sont au purgatoire bénéficient des prières et des supplications adressées en leur faveur à Dieu par leurs frères, et aussi de l'intercession des saints déjà introduits dans la béatitude de la vision de Dieu »
(Catéchisme de l'Église Catholique)

Sainte Gertrude eut un jour une révélation. Elle vit en esprit l'âme d'une religieuse qui avait passé sa vie dans l'exercice des plus hautes vertus. Elle se tenait en présence de Notre-Seigneur, revêtue des ornements de la charité; mais elle n'osait lever les yeux pour le regarder. Elle les tenait baissés, comme si elle eût été honteuse de se trouver en sa présence, et témoignait par ses gestes le désir qu'elle ressentait de s'éloigner de lui. Gertrude, étonnée d'une telle conduite, osa s'adresser à Jésus pour en savoir la cause: « Dieu de bonté, dit-elle, pourquoi ne recevez-vous pas cette âme dans le sein de votre infinie charité? Que signifient ces étranges mouvements de défiance que je remarque en elle? » Alors Notre-Seigneur étendit son bras droit vers l'âme de la religieuse pour l'attirer à lui; mais elle, avec un sentiment de profonde humilité et de grande modestie, se retira de lui. La sainte, en proie à un étonnement toujours croissant, lui demanda pourquoi elle fuyait les caresses d'un époux si digne d'être aimé; et la religieuse lui répondit: « Parce que je ne suis pas entièrement purifiée des taches que mes péchés ont laissés après eux; et même si mon Dieu me permettait d'entrer librement dans le ciel dans l'état où je suis, je ne l'accepterais pas; car si brillante que je puisse paraître à vos yeux, je sais que je ne suis pas encore une épouse digne du Seigneur »
(Sainte Gertrude)
Sainte Thérèse d'Avila parle de trois religieux qui entrèrent au ciel tout de suite après leur mort sans passer par le purgatoire...
Du second, un Carme, elle raconte qu'assistant à la messe, plongée dans un profond recueillement, elle vit ce Père rendre l'esprit et monter au ciel sans entrer au purgatoire.
« J'ai appris depuis, écrit-elle, qu'il était mort à l'heure même où j'avais eu cette vision. Je fus fort étonnée de ce qu'il n'avait pas passé par le purgatoire; mais il me fut dit, qu'ayant été très fidèle observateur de sa Règle, il avait joui de la grâce accordée à l'Ordre par des bulles particulières touchant les peines du purgatoire. J'ignore à quelle fin cela me fut dit. Ce fut sans doute pour me faire comprendre que ce n'est pas l'habit qui fait le religieux, mais que pour jouir des biens d'un état aussi parfait, il faut en accomplir fidèlement tous les devoirs...
Parmi tant d'âmes dont le sort m'a été révélé, je n'en ai vu que trois aller au ciel sans passer par le purgatoire... »
(Saint Thérèse d'Avila, Livre de sa Vie, Chap. XXXVIII)
« Il me semblait qu'on me disait mystérieusement que mon père était mort. Je cherchais à me distraire de ces pensées et à me résigner à la volonté de Dieu. Peu après, je vis mon père en songe. Il était très malade et dans son agonie se recommandait à mes prières. Je m'éveillai, mais je demeurai sous le coup d'une appréhension telle que j'eus comme la certitude que tout cela n'était pas un songe. La nuit suivante, je revis encore mon père: il était mourant, je le vis expirer. Je m'éveillai sous une poignante impression de douleur et je pleurai beaucoup. Mon cœur était gros de larmes, j'étais persuadée que je venais d'assister à la mort de mon père. J'avais reçu cependant, très peu de temps avant, une lettre où il me disait qu'il se portait bien. Mais après cette dernière nuit, je n'écoutais plus celles qui venaient pour me persuader que je me trompais et qu'il ne fallait pas croire aux rêves. Je cherchai à me distraire, mais je ne doutai pas de cette mort. Enfin, la nouvelle arriva. Il était vraiment mort à l'heure où je l'avais vu expirer. Mon chagrin fut extrême parce que je craignais pour son âme. Aussi je priai avec ardeur pour lui. Je vis alors une vision: un endroit horrible et plein d'épouvante et je compris que l'âme de mon père s'y trouvait. Jamais je ne pourrais exprimer ma douleur: je craignais que ce ne fût l'enfer! Je demeurai longtemps dans cette peine cruelle. Je ne me souviens pas de lui avoir appliqué des suffrages. Je ne pouvais me mettre à rien, je ne voulais pas davantage dire la vision que j'avais eue, craignant que ce ne fût une vision diabolique. Mais cette même vision revint et je vis cette âme torturée d'une façon affreuse. Dans sa détresse, elle me criait: « C'est à toi d'obtenir cette grâce ». Je la vis souvent dans cet état et elle me disait qu'elle souffrait encore et qu'elle savait bien qu'elle était dans un lieu de salut. Je fis beaucoup de pénitences et de prières pour cette âme et je crus un jour entendre le Seigneur me dire: « Sois tranquille: pour telle fête, je délivrerai l'âme de ton père des tourments où elle se trouve. Si tu veux qu'il en soit ainsi, il faut que tu souffres beaucoup ». J'étais prête à tout souffrir pour obtenir cette grâce. Mes souffrances furent très grandes. Après la fête de sainte Claire, je crus voir l'âme de mon père, mais non dans le même lieu d'horreur. C'était encore le purgatoire, cependant. J'ai longtemps supplié le Seigneur de me donner la délivrance de cette âme. Bien des semaines après, j'eus cette révélation que je devais avoir beaucoup de regrets de n'avoir pas osé parler à mon père avec la liberté qu'il eût fallu. Je connaissais bien le lamentable état de sa conscience, et si je lui en avais dit quelque chose il se serait amendé. Je fis donc tous les jours mes oraisons pour cette âme et je la vis souffrir beaucoup. Je suppliai Dieu de toutes les forces de mon cœur de vouloir bien la délivrer de ses tourments. Je vis cette âme pendant la nuit de Noël. Un ange vint la prendre par la main et je vis mon père tel qu'il était pendant sa vie, mais revêtu de blanc. Il me salua et me remercia de ma charité. Aussitôt, il devint éclatant de lumière. Je ne le vis plus sous une forme humaine, il disparut avec l'ange. Le matin, après la communion, je revis encore cette âme toute belle et resplendissante. Elle me dit qu'elle n'avait pas été la seule délivrée du purgatoire, beaucoup d'autres avaient été délivrées aussi. Je les vis toutes, en grand nombre. La plume est incapable de décrire le bonheur que je ressentais. Je pense que Dieu m'a accordé cette grâce d'abord par les prières de la Sainte Vierge Marie, puis par celles de mes Sœurs »
(Sainte Véronique Giuliani)
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Toussaint
Mercredi 1er Novembre 2023

« L'Église triomphante est cette Société si brillante et si heureuse des esprits célestes, et de tous ceux qui ont remporté la victoire sur le monde, la chair, et le démon notre ennemi acharné, et qui maintenant délivrés sans retour des misères de la vie, jouissent de la Béatitude éternelle »
(Catéchisme de Trente, 1002)

Lecture de l'Apocalypse bu Bienheureux Apôtre Jean 7:2-12
[2]En ces jours-là : Voici que moi, Jean, je vis un autre ange qui montait du côté où le soleil se lève, tenant le sceau du Dieu vivant, et il cria d'une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de nuire à la terre et à la mer,
[3]en ces termes: "Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau, sur le front, les serviteurs de notre Dieu".
[4]Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, cent quarante quatre mille de toutes les tribus des enfants d'Israël:
[5]de la tribu de Juda, douze mille marqués du sceau; de la tribu de Ruben, douze mille [marqués]; de la tribu de Gad, douze mille [marqués];
[6]de la tribu d'Aser, douze mille [marqués]; de la tribu de Nephthali, douze mille [marqués]; de la tribu de Manassé, douze mille [marqués];
[7]de la tribu de Siméon, douze mille [marqués]; de la tribu de Lévi, douze mille [marqués]; de la tribu d'Issachar, douze mille [marqués];
[8]de la tribu de Zabulon, douze mille [marqués]; de la tribu de Joseph, douze mille [marqués]; de la tribu de Benjamin, douze mille marqués du sceau.
[9]Après cela, je vis une foule immense que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Ils étaient debout devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches et tenant des palmes à la main.
[10]Et ils criaient d'une voix forte, disant: "Le salut vient de notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l'Agneau!"
[11]Et tous les anges se tenaient autour du trône, autour des vieillards et des quatre animaux; et ils se prosternèrent sur leurs faces devant le trône,
[12]en disant: "Amen! La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu, pour les siècles des siècles!"
Évangile selon saint Matthieu 5:1-12
[1]En ce temps-là, Jésus, voyant cette foule, monta sur la montagne, et lorsqu'il se fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui.
[2]Alors, ouvrant sa bouche, il se mit à les enseigner, en disant:
[3]"Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux!
[4]Heureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre!
[5]Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés!
[6]Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!
[7]Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde!
[8]Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu!
[9]Heureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu!
[10]Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le royaume des cieux est à eux!
[11]Heureux êtes-vous, lorsqu'on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
[12]Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux: c'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous.
Commentaire de Saint Ambroise sur l'Évangile de Saint Matthieu (Traité sur l'Évangile de Saint Luc)
"Heureux les pauvres en esprit... (Mt 5:3)"
« Bienheureux les pauvres en esprit », dit-II, « parce que pour eux est le Royaume des cieux (Mt 5:3) ». Cette béatitude a été placée la première par l'un et l'autre évangéliste. Elle est en effet la première selon l'ordre, et comme mère et génératrice des vertus: car c'est en méprisant les biens du monde qu'on méritera les éternels; et nul ne saurait obtenir la récompense du Royaume des cieux, si, captif de la convoitise de ce monde, il est incapable d'en émerger.
Seconde béatitude: « Bienheureux, dit-II, les doux (Mt 5:4) »; troisième: « Bienheureux ceux qui pleurent (Mt 5:5) »; quatrième: « Bienheureux ceux qui ont faim (Mt 5:6) »; cinquième: « Bienheureux les miséricordieux (Mt 5:7) »; sixième: « Bienheureux les cœurs purs (Mt 5:8) »; septième: « Bienheureux les pacifiques (Mt 5:9) » et c'est bien la septième, car c'est au jour correspondant que Dieu s'est reposé de tout l'ouvrage du monde: c'est le jour du repos et de la paix; huitième: « Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice (Mt 5:10) ».
Venez, Seigneur Jésus; enseignez-nous l'ordre de vos béatitudes. Car ce n'est pas sans ordre que vous avez dit d'abord: bienheureux les pauvres en esprit, en second lieu bienheureux les doux, en troisième bienheureux ceux qui pleurent. [...]
« Bienheureux », dit-II, « les pauvres (Mt 5:3) ». Les pauvres ne sont pas tous bienheureux; car la pauvreté est chose neutre: il peut y avoir de bons et de méchants pauvres. À moins d'entendre que le pauvre bienheureux est celui qu'a décrit le Prophète en disant que « mieux vaut un pauvre juste qu'un riche menteur (Pr 19:22) ». Bienheureux le pauvre qui a crié et que le Seigneur a exaucé (Ps 33:7) : pauvre de faute, pauvre de vices, pauvre chez qui le prince du monde n'a rien trouvé (Jn 14:30); pauvre à l'imitation de ce pauvre qui, étant riche, s'est fait pauvre pour nous (2 Co 8:9). Aussi Matthieu donne-t-il l'explication complète: « Bienheureux », dit-il, « les pauvres en esprit (Mt 5:3) »: car le pauvre en esprit ne se gonfle pas, ne s'exalte pas en sa pensée charnelle. Telle est donc la première béatitude. Ayant laissé tout péché, dépouillé toute malignité, étant content de ma simplicité, dénué de mal, il me reste à modérer mon caractère. À quoi me sert-il de manquer des biens du monde si je ne suis doux et tranquille? Car suivre le droit chemin, c'est bien entendu suivre Celui qui dit: « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur (Mt 11:29) ». Donc quittez toute improbité, soyez dépourvu de vices, conformément à la véritable pauvreté; adoucissez vos sentiments, pour ne pas vous irriter ou du moins ne pas pécher en vous irritant, ainsi qu'il est écrit: « Irritez-vous, mais ne péchez pas (Ps 4:5) ». Il est glorieux de calmer l'émotion par la sagesse; et il n'est pas réputé moins vertueux de contenir son irritation, de réprimer son indignation, que de ne pas s'irriter du tout: encore que généralement le premier soit jugé plus calme, le second plus courageux. Cela fait, souvenez-vous que vous êtes pécheur: pleurez vos péchés, pleurez vos fautes. Et il est bien que la troisième béatitude soit pour qui pleure ses péchés, car c'est la Trinité qui pardonne les péchés. Purifiez-vous donc par vos larmes et lavez-vous par vos pleurs. Si vous pleurez sur vous-même, un autre n'aura pas à vous pleurer: car si Saûl avait pleuré ses péchés, Samuel n'aurait pas pleuré sur lui (1 Sa 15:35). Chacun a ses morts à pleurer. Nous sommes morts quand nous péchons, quand nous nous rassasions des ossements des morts. Morte est la parole mauvaise qui sort de la bouche: car elle sort d'un mauvais tombeau: « Leur gorge est un tombeau béant (Ps 5:11) ». Aussi l'Apôtre dit-il: « Soyez mes imitateurs (1 Co 4:16) »: il veut que nous ayons la mémoire de nos fautes. Paul n'avait rien à déplorer à partir du moment où il crut au Christ; et pourtant il pleurait sa vie passée: « Je ne suis pas digne », dit-il, « d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu (1 Co 15:9) ». Lui donc fut pécheur avant de croire, mais nous péchons, nous autres, même après avoir cru. Que celui qui est pécheur pleure donc sur soi et se reprenne, afin de devenir juste; car « le juste s'accuse lui-même (Pr 18:17) ».
Commémoraison de tous les Fidèles Défunts
Jeudi 02 Novembre 2023

« Ne pleure pas si tu m'aimes.
Si tu savais le don de Dieu et ce que c'est que le Ciel.
Si tu pouvais d'ici entendre le chant des Anges et me voir au milieu d'eux.
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux les horizons et les champs éternels, les nouveaux sentiers où je marche!
Si, un instant, tu pouvais contempler comme moi la Beauté devant laquelle toutes les beautés pâlissent.
Quoi, tu m'as vu, tu m'as aimé dans le pays des ombres et tu ne pourrais ni me revoir, ni m'aimer dans le pays des immuables réalités!
Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens comme elle a brisé ceux qui m’enchaînaient et, quand un jour que Dieu connaît et qu'il a fixé, ton âme viendra dans ce ciel où l'a précédée la mienne, ce jour-là tu me reverras, tu retrouveras mon affection épurée.
À Dieu ne plaise qu'entrant dans une vie plus heureuse, infidèles aux souvenirs et aux vraies joies de mon autre vie, je sois devenu moins aimant.
Tu me reverras donc, transfiguré dans l'extase et le bonheur, non plus attendant la mort, mais avançant d'instant en instant avec toi dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie.
Essuie tes larmes et ne pleure plus si tu m'aimes »
(Saint Augustin)

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 15:51-57
[51]Mes frères: Voici un mystère que je vous révèle: Nous ne nous endormirons pas tous, mais tous nous serons changés,
[52]en un instant, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette, car la trompette retentira et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés.
[53]Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité.
[54]Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: "La mort a été engloutie pour la victoire".
[55]"Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon?"
[56]Or l'aiguillon de la mort, c'est le péché et la puissance du péché, c'est la loi.
[57]Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous a donné la victoire par Notre-Seigneur Jésus-Christ!
Évangile selon saint Jean 5:25-29
[25]En ce temps-là, Jésus dit à la foule des Juifs: En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront.
[26]Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même;
[27]et il lui a aussi donné le pouvoir de juger, parce qu'il est Fils de l'homme.
[28]Ne vous en étonnez pas; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix.
[29]Et ils en sortiront, ceux qui auront fait le bien, pour une résurrection de vie; ceux qui auront fait le mal, pour une résurrection de condamnation.
Commentaire de Saint Cyprien de Carthage sur l'Évangile de Saint Jean
"Et ceux qui l'auront entendue vivront.... (Jn 5:25)"
« Mes frères bien-aimés, ranimons notre Foi, fortifions notre âme, préparons-nous à accomplir la Volonté divine et, bannissant toute crainte de la mort, songeons à l'Immortalité qui doit la suivre. Que notre conduite s'accorde avec notre croyance: ne pleurons plus la perte de ceux qui nous sont chers et, quand l'heure du départ sonnera pour nous, allons, sans hésitation et sans retard auprès du Dieu qui nous appelle.
Considérons, mes frères bien-aimés, que nous avons renoncé au monde, et que nous sommes sur la terre comme des étrangers et des voyageurs. Saluons le jour qui assigne à chacun son Domicile véritable, le jour qui nous délivre des liens de cette vie pour nous rendre au Paradis et au Royaume céleste.
Qui donc, vivant sur la terre étrangère, ne se hâterait de revenir vers sa Patrie?
Quel homme, traversant les mers pour rejoindre sa famille, ne désirerait un vent favorable pour embrasser plus tôt ces êtres si chers?
Notre Patrie c'est le Ciel: là se trouvent nos ancêtres, c'est-à-dire, les patriarches; pourquoi ne pas nous hâter de jouir de leur vue?
Là nous attendent ceux qui nous sont chers: nos pères, nos frères, nos fils, l'assemblée entière des bienheureux, assurée de son immortalité, mais inquiète de notre salut. Quel bonheur pour eux et pour nous de se rencontrer, de se réunir à nouveau! Quelle volupté d'habiter le royaume céleste sans craindre de mourir et avec la certitude de vivre éternellement!
Peut-il exister une félicité plus complète? Là, se trouve l'assemblée glorieuse des Apôtres, le chœur des Prophètes, le peuple innombrable des Martyrs victorieux dans les combats et dans la souffrance. Là sont les Vierges triomphantes, qui ont soumis aux lois de la chasteté la concupiscence de la chair. Là sont les Miséricordieux qui ont distribué aux pauvres d'abondantes aumônes et qui, selon le Précepte du Seigneur, ont transporté leur patrimoine terrestre dans les Trésors du Ciel.
Hâtons-nous, mes frères, de nous joindre à cette auguste Assemblée; souhaitons d'être bientôt avec eux en présence du Christ. Que cette pensée soit connue de Dieu; que le Christ, notre Maître, la trouve gravée dans nos cœurs. Plus nos désirs seront ardents, et plus la récompense qu'Il nous destine sera abondante ».
Samedi 04 Novembre
Dévotion des premiers samedis du mois

09h30 : Confessions
10h00 : Chapelet
10h30 : Méditation
11h00 : Messe
La communion réparatrice des premiers samedis du mois
Le 13 juillet 1917, Notre-Dame confia aux petits voyants qu'elle viendrait demander la communion réparatrice des premiers samedis du mois dans le but de sauver les pécheurs.
Effectivement, le 10 décembre 1925, elle apparaît à sœur Lucie pour lui confier cette demande et en préciser les pratiques.
Notre-Dame a demandé ce jour-là :
-De se confesser
-De recevoir la Sainte Communion
-De réciter un chapelet
-De méditer 15 minutes sur les mystères du Rosaire
-Le tout en esprit de réparation pour les outrages commis envers le Cœur Immaculé de Marie.

XXIIIème Dimanche après la Pentecôte
Dimanche 05 Novembre 2023 (Messe à 10h15)

Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 3:17-21, 4:1-3
[17]Mes frères: Soyez mes imitateurs, et ayez les yeux sur ceux qui marchent suivant le modèle que vous avez en nous.
[18]Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix du Christ: je vous en ai souvent parlé, et j'en parle maintenant encore avec larmes.
[19]Leur fin, c'est la perdition, eux qui font leur Dieu de leur ventre, et mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, n'ayant de goût que pour les choses de la terre.
[20]Pour nous, notre cité est dans les cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ,
[21]qui transformera notre corps si misérable, en le rendant semblable à son corps glorieux, par sa vertu puissante qui lui assujettit toutes choses.
[1]C'est pourquoi, mes chers et bien-aimés frères, ma joie et ma couronne, tenez ainsi ferme dans le Seigneur, mes bien-aimés.
[2]J'exhorte Évodie et j'invite Syntyché à être en bonne intelligence dans le Seigneur.
[3]Et toi aussi, mon fidèle compagnon, je te prie de leur venir en aide, elles qui ont combattu pour l'Évangile avec moi, avec Clément, et mes autres collaborateurs dont les noms sont dans le livre de vie.
Évangile selon saint Matthieu 9:18-26
[18]En ce temps-là, comme Jésus parlait à la foule, un chef de la synagogue entra, et se prosternant devant lui, il lui dit: "Ma fille vient de mourir; mais venez, imposez votre main sur elle, et elle vivra".
[19]Jésus se leva et le suivit avec ses disciples.
[20]Et voilà qu'une femme, affligée d'un flux de sang depuis douze années, s'approcha par derrière et toucha la houppe de son manteau.
[21]Car elle disait en elle-même: "Si je touche seulement son manteau, je serai guérie".
[22]Jésus se retourna, et la voyant, il lui dit: "Ayez confiance, ma fille, votre foi vous a guérie". Et cette femme fut guérie à l'heure même.
[23]Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef de la synagogue, voyant les joueurs de flûte et une foule qui faisait grand bruit, il leur dit:
[24]"Retirez-vous; car la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort"; et ils se riaient de lui.
[25]Lorsqu'on eut fait sortir cette foule, il entra, prit la main de la jeune fille, et elle se leva.
[26]Et le bruit s'en répandit dans tout le pays.
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de Saint Matthieu (Homélie XXXI)
"Une foule qui faisait grand bruit... (Mt 9:22)"
Pourquoi donc déshonorez-vous la mort de votre ami par vos larmes? Pourquoi en pleurant ainsi la mort apprenez-vous aux autres à craindre la mort? Pourquoi donnez-vous sujet aux faibles d’accuser Dieu même, de ce qu’il-nous a exposés à tant de malheurs? Mais je vous demande, au contraire, pourquoi, après la mort de vos proches, vous assemblez les pauvres? Pourquoi vous appelez les prêtres, afin qu’ils offrent pour ceux que vous pleurez leurs prières et, leurs sacrifices? Vous en répondrez que c’est afin, que celui qui est mort entre bientôt dans le repos éternel, et que son Juge lui soit favorable. Et cependant vous ne cessez point de crier, et de répandre des larmes. Ne vous combattez-vous pas vous-même? Vous croyez que votre ami est dans le port, et pour cela, vous vous jetez vous-même dans le trouble et dans la tempête?
Mais que ferai-je? me direz-vous. C’est la faiblesse de la nature qui fait cela. Et moi je vous dis: N’accusez point la nature, accusez-vous vous-même et votre propre mollesse, qui, vous fait dégénérer de cette haute dignité que la foi vous avait donnée, et qui vous rend pires que les infidèles. Comment après cela oserons-nous parler aux païens de l’immortalité de l’âme? Comment leur persuaderons-nous que nous ressusciterons un jour, puisque nous craignons la mort plus qu&rs