
Un nouveau site internet de la FSSP dédié à la formation spirituelle et intellectuelle des âmes : https://claves.org/
MESSE DOMINICALE À 10H15
Mois de Mars : Mois de Saint Joseph
Mois d'Avril : Mois de la Divine Miséricorde
Samedi 01er Avril : Premier samedi du mois d'Avril
Dimanche 02 Avril : Dimanche des Rameaux
Vendredi 07 Avril : Vendredi Saint
Samedi 08 Avril : Samedi Saint
Dimanche 09 Avril : Dimanche de la Résurrection
Dimanche 16 Avril : Dimanche In Albis
Dimanche 23 Avril : IIème Dimanche après Pâques
Mardi 25 Avril : Saint Marc Évangéliste
Dimanche 30 Avril : IIIème Dimanche après Pâques
Mois de Mai : Mois de la Très Sainte Vierge
Lundi 01er Mai : Saint Joseph Artisan
Mardi 02 Mai : Saint Athanase d'Alexandrie
Mois de Mars
Mois de Saint Joseph

« Je pris pour avocat et patron le glorieux Saint Joseph et je me recommandai instamment à lui. J’ai vu bien clairement que c’est lui, mon père et mon protecteur qui m’a guérie de cette infirmité, comme il m’a tirée également de dangers très grands où il s’agissait de mon honneur et du salut de mon âme. Son assistance m’a procuré plus de bien que je ne savais lui en demander. Je ne me souviens pas de lui avoir jamais rien demandé, jusqu’à ce jour, qu’il ne me l’ait accordé. C’est une chose merveilleuse que les grâces insignes dont Dieu m’a favorisée, et les dangers tant du corps que de l’âme dont il m’a délivrée par la médiation de ce bienheureux Saint.
Le Très-Haut donne seulement grâce aux autres Saints pour nous secourir dans tel ou tel besoin. Mais le glorieux Saint Joseph, je le sais par expérience, étend son pouvoir à tous nos besoins. Notre Seigneur veut nous faire comprendre que, s’il a été soumis sur la terre à celui qu’il appelait son père, parce que c’était son gouverneur qui pouvait lui commander, il défère également au Ciel, à toutes ses suppliques. Et c’est ce qu’ont vu comme moi par expérience, d’autres personnes auxquelles j’avais conseillé de se recommander à cet incomparable protecteur. A l’heure actuelle, elles sont nombreuses les âmes qui l’honorent et constatent de nouveau la vérité de ce que j’avance.
Il m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances... Je faisais célébrer sa fête avec toute la solennité dont j’étais capable... Je voudrais porter tout le monde à la dévotion envers ce glorieux Saint tant j’ai d’expérience de son crédit auprès de Dieu. Je n’ai jamais vu personne lui être vraiment dévoué et l’honorer d’un culte spécial sans avancer dans la vertu, car il favorise singulièrement les progrès spirituels des âmes qui se recommandent à lui. Depuis plusieurs années, ce me semble, je lui demande une grâce le jour de sa fête, et je l’ai toujours obtenue. Lorsque ma supplique est quelque peu de travers, il la redresse pour le plus grand bien de mon âme... Je demande, pour l’amour de Dieu, à celui qui ne me croirait pas d’en faire l’épreuve. Il verrait, par sa propre expérience, combien il est avantageux de se recommander à ce glorieux patriarche et d’avoir pour lui une dévotion spéciale ».
« Les âmes d’oraison, en particulier, lui doivent un culte tout filial. Je ne sais d’ailleurs comment on pourrait penser à la Reine des Anges et à toutes les souffrances qu’elle a endurées en compagnie de l’Enfant Jésus, sans remercier Saint Joseph de les avoir si bien aidés alors, l’un et l’autre. Que celui qui n’a pas de maître pour lui enseigner l’oraison prenne ce glorieux Saint pour guide, et il ne risquera pas de s’égarer.... Il m’a bien montré ce qu’il est, puisque, grâce à lui, j’ai pu enfin me lever, marcher et être délivrée de ma paralysie ».
« Un jour, après la communion, le Sauveur me commanda de travailler de toutes mes forces à l’établissement de ce monastère. Il donnait la plus complète assurance que cet établissement se ferait et que lui-même y serait fidèlement servi. Il voulait qu’il fut dédié à Saint Joseph: ce Saint nous protégerait à l’une des portes, Notre-Dame, à l’autre, et lui-même, le Christ, se tiendrait au milieu de nous ».
(Témoignage de Sainte Thérèse d'Avila)
Mois d'Avril
Mois de la Divine Miséricorde

« Dieu a promis une grande grâce – particulièrement à toi et à tous ceux qui proclameront ma grande miséricorde. Moi-même je les défendrai à l'heure de la mort comme ma propre gloire et même si ses péchés étaient noirs comme la nuit, lorsqu'un pécheur se tourne vers ma miséricorde, il me rend la plus grande gloire et fait honneur à ma passion. Lorsqu'une âme glorifie ma bonté, alors le démon tremble à cette vue et s'enfuie au fond de l'enfer »
(Paroles de Jésus à Sainte Faustine)
Samedi 1er Avril
Dévotion des premiers samedis du mois

09h30 : Confessions
10h00 : Chapelet
10h30 : Méditation
11h00 : Messe
La communion réparatrice des premiers samedis du mois
Le 13 juillet 1917, Notre-Dame confia aux petits voyants qu'elle viendrait demander la communion réparatrice des premiers samedis du mois dans le but de sauver les pécheurs.
Effectivement, le 10 décembre 1925, elle apparaît à sœur Lucie pour lui confier cette demande et en préciser les pratiques.
Notre-Dame a demandé ce jour-là :
-De se confesser
-De recevoir la Sainte Communion
-De réciter un chapelet
-De méditer 15 minutes sur les mystères du Rosaire
-Le tout en esprit de réparation pour les outrages commis envers le Cœur Immaculé de Marie.

Dimanche des Rameaux
Dimanche 02 Avril 2023
10h15 : Bénédiction des rameaux et procession
10h30 : Messe

Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 2:5-11
[5]Mes frères, ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus:
[6]bien qu'il fût dans la condition de Dieu, il n'a pas retenu avidement son égalité avec Dieu;
[7]mais il s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'esclave, en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui;
[8]il s'est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix.
[9]C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom,
[10]afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers,
[11]et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur.
Évangile selon saint Matthieu 26:36-75, 27:1-60
[36]Alors Jésus arriva avec eux dans un domaine appelé Gethsémani, et il dit à ses disciples: "Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour prier".
[37]Ayant pris avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à éprouver de la tristesse et de l'angoisse.
[38]Et il leur dit: "Mon âme est triste jusqu'à la mort; demeurez ici et veillez avec moi".
[39]Et s'étant un peu avancé, il se prosterna la face contre terre, priant et disant: "Mon Père, s'il est possible, que ce calice passe loin de moi! Cependant, non pas comme je veux, mais comme vous voulez".
[40]Il vint ensuite à ses disciples, et, les trouvant endormis, il dit à Pierre: "Ainsi, vous n'avez pu veiller une heure avec moi!
[41]Veillez et priez, afin que vous n'entriez point en tentation; l'esprit est prompt, mais la chair est faible".
[42]Il s'éloigna une seconde fois et pria ainsi: "Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté soit faite!"
[43]Étant venu de nouveau, il les trouva encore endormis, car leurs yeux étaient appesantis.
[44]Il les laissa, et s'en alla encore prier pour la troisième fois, disant les mêmes paroles.
[45]Puis il revint à ses disciples et leur dit: "Dormez maintenant et reposez-vous; voici que l'heure est proche, où le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs.
[46]Levez-vous, allons, celui qui me trahit est près d'ici".
[47]Il parlait encore, lorsque Judas, l'un des Douze, arriva, et avec lui une troupe nombreuse de gens armés d'épées et de bâtons, envoyée par les Princes des prêtres et les Anciens du peuple.
[48]Le traître leur avait donné ce signe: "Celui que je baiserai, c'est lui, arrêtez-le".
[49]Et aussitôt, s'approchant de Jésus, il dit: "Salut, Maître", et il le baisa.
[50]Jésus lui dit: "Mon ami, pourquoi es-tu ici?" En même temps, ils s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et le saisirent.
[51]Et voilà qu'un de ceux qui étaient avec Jésus, mettant l'épée à la main, en frappa le serviteur du grand prêtre et lui emporta l'oreille.
[52]Alors Jésus lui dit: "Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui se serviront de l'épée, périront par l'épée.
[53]Penses-tu que je ne puisse pas sur l'heure prier mon Père, qui me donnerait plus de douze légions d'anges?
[54]Comment donc s'accompliront les Écritures, qui attestent qu'il en doit être ainsi?"
[55]En même temps, Jésus dit à la foule: "Vous êtes venus, comme à un voleur, avec des épées et des bâtons pour me prendre. J'étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas saisi;
[56]mais tout cela s'est fait, afin que s'accomplissent les oracles des prophètes". Alors tous les disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite.
[57]Ceux qui avaient arrêté Jésus l'emmenèrent chez Caïphe, le grand prêtre, où s'étaient assemblés les Scribes et les Anciens du peuple.
[58]Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du grand prêtre, y entra, et s'assit avec les serviteurs pour voir la fin.
[59]Cependant les Princes des prêtres et tout le Conseil cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus afin de le faire mourir;
[60]et ils n'en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin il en vint deux
[61]qui dirent: "Cet homme a dit: Je puis détruire le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours".
[62]Le grand prêtre, se levant, dit à Jésus: "Ne réponds-tu rien à ce que ces hommes déposent contre toi?"
[63]Jésus gardait le silence. Et le grand prêtre lui dit: "Je t'adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu?"
[64]Jésus lui répondit: "Tu l'as dit; de plus, je vous le dis, dès ce jour vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel".
[65]Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant: "Il a blasphémé, qu'avons-nous encore besoin de témoins? Vous venez d'entendre son blasphème:
[66]que vous en semble?" Ils répondirent: "Il mérite la mort".
[67]Alors ils lui crachèrent au visage, et le frappèrent avec le poing; d'autres le souffletèrent,
[68]en disant: "Christ, devine qui t'a frappé".
[69]Cependant Pierre était dehors, assis dans la cour. Une servante l'aborda et lui dit: "Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen".
[70]Mais il le nia devant tous en disant: "Je ne sais ce que tu veux dire".
[71]Comme il se dirigeait vers le vestibule, pour s'en aller, une autre servante le vit et dit à ceux qui se trouvaient là: "Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth".
[72]Et Pierre le nia une seconde fois avec serment: "Je ne connais pas cet homme".
[73]Peu après, ceux qui étaient là s'approchèrent de Pierre, et lui dirent: "Certainement, tu es aussi de ces gens-là; car ton langage même te faire reconnaître".
[74]Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer qu'il ne connaissait pas cet homme. Aussitôt le coq chanta.
[75]Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: "Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois"; et étant sorti, il pleura amèrement.
[1]Dès le matin, tous les Princes des prêtres et les Anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir.
[2]Et, l'ayant lié, ils l'emmenèrent et le livrèrent au gouverneur Ponce Pilate.
[3]Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, fut touché de repentir, et rapporta les trente pièces d'argent aux Princes des prêtres et aux Anciens,
[4]disant: "J'ai péché en livrant le sang innocent". Ils répondirent: "Que nous importe? Cela te regarde".
[5]Alors, ayant jeté les pièces d'argent dans le Sanctuaire, il se retira et alla se pendre.
[6]Mais les Princes des prêtres ramassèrent l'argent et dirent: "Il n'est pas permis de le mettre dans le trésor sacré, puisque c'est le prix du sang".
[7]Et, après s'être consultés entre eux, ils achetèrent avec cet argent le champ du Potier pour la sépulture des étrangers.
[8]C'est pourquoi ce champ est encore aujourd'hui appelé Champ du sang.
[9]Alors fut accomplie la parole du prophète Jérémie: "Ils ont reçu trente pièces d'argent, prix de celui dont les enfants d'Israël ont estimé la valeur;
[10]et ils les ont données pour le champ du Potier, comme le Seigneur me l'a ordonné".
[11]Jésus comparut devant le gouverneur, et le gouverneur l'interrogea, en disant: "Es-tu le roi des Juifs?" Jésus lui répondit: "Tu le dis".
[12]Mais il ne répondait rien aux accusations des Princes des prêtres et des Anciens.
[13]Alors Pilate lui dit: "N'entends-tu pas de combien de choses ils t'accusent?"
[14]Mais il ne lui répondit sur aucun grief, de sorte que le gouverneur était dans un grand étonnement.
[15]A chaque fête de Pâque, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule.
[16]Or ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas.
[17]Pilate, ayant fait assembler le peuple, lui dit: "Lequel voulez-vous que je vous délivre, Barabbas ou Jésus qu'on appelle Christ?"
[18]Car il savait que c'était par envie qu'ils avaient livré Jésus.
[19]Pendant qu'il siégeait sur son tribunal, sa femme lui envoya dire: "Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste; car j'ai été aujourd'hui fort tourmentée en songe à cause de lui".
[20]Mais les Princes des prêtres et les Anciens persuadèrent au peuple de demander Barabbas, et de faire périr Jésus.
[21]Le gouverneur, prenant la parole, leur dit: "Lequel des deux voulez-vous que je vous délivre?" Ils répondirent: "Barabbas".
[22]Pilate leur dit: "Que ferai-je donc de Jésus, appelé Christ?"
[23]Ils lui répondirent: "Qu'il soit crucifié!" Le gouverneur leur dit: "Quel mal a-t-il donc fait?" Et ils crièrent encore plus fort: "Qu'il soit crucifié!"
[24]Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, prit de l'eau et se lava les mains devant le peuple, en disant: "Je suis innocent du sang de ce juste; à vous d'en répondre".
[25]Et tout le peuple dit: "Que son sang soit sur nous et sur nos enfants!"
[26]Alors il leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié.
[27]Les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte.
[28]L'ayant dépouillé de ses vêtements, ils jetèrent sur lui un manteau d'écarlate.
[29]Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et lui mirent un roseau dans la main droite; puis, fléchissant le genou devant lui, ils lui disaient par dérision: "Salut, roi des Juifs".
[30]Ils lui crachaient aussi au visage, et prenant le roseau, ils en frappaient sa tête.
[31]Après s'être ainsi joués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier.
[32]Comme ils sortaient, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, qu'ils réquisitionnèrent pour porter la croix de Jésus.
[33]Puis, étant arrivés au lieu appelé Golgotha, c'est-à-dire, le lieu du Crâne,
[34]ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel; mais, l'ayant goûté, il ne voulut pas le boire.
[35]Quand ils l'eurent crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en les tirant au sort, afin que s'accomplit la parole du Prophète: "Ils se sont partagés mes vêtements, et ils ont tiré ma robe au sort".
[36]Et, s'étant assis, ils le gardaient.
[37]Au-dessus de sa tête ils mirent un écriteau indiquant la cause de son supplice: "Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs".
[38]En même temps, on crucifia avec lui deux brigands, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche.
[39]Et les passants l'injuriaient, branlant la tête
[40]et disant: "Toi, qui détruis le temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix!"
[41]Les Princes des prêtres, avec les Scribes et les Anciens, le raillaient aussi et disaient:
[42]"Il en a sauvé d'autres, et il ne peut se sauver lui-même; s'il est roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui.
[43]Il s'est confié en Dieu; si Dieu l'aime, qu'il le délivre maintenant; car il a dit: Je suis Fils de Dieu".
[44]Les brigands qui étaient en croix avec lui, l'insultaient de la même manière.
[45]Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre.
[46]Vers la neuvième heure, Jésus cria d'une voix forte: "Eli, Eli, lamma sabacthani, c'est-à-dire, mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné?"
[47]Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: "Il appelle Elie".
[48]Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il emplit de vinaigre, et, l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui présenta à boire.
[49]Les autres disaient: "Laisse; voyons si Elie viendra le sauver".
[50]Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l'esprit.
[51]Et voilà que le voile du sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent,
[52]les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs saints, dont les corps y étaient couchés, ressuscitèrent.
[53]Étant sortis de leur tombeau, ils entrèrent, après la résurrection de Jésus, dans la ville sainte et apparurent à plusieurs.
[54]Le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, voyant le tremblement de terre et tout ce qui se passait, furent saisis d'une grande frayeur, et dirent: "Cet homme était vraiment Fils de Dieu".
[55]Il y avait là aussi plusieurs femmes qui regardaient de loin; elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée, pour le servir.
[56]Parmi elles étaient Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
[57]Sur le soir, arriva un homme riche d'Arimathie, nommé Joseph, qui était aussi un disciple de Jésus.
[58]Il alla trouver Pilate, et lui demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna qu'on le lui remît.
[59]Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un linceul blanc,
[60]et le déposa dans le sépulcre neuf, qu'il avait fait tailler dans le roc pour lui-même; puis, ayant roulé une grosse pierre à l'entrée du sépulcre, il s'en alla.
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de saint Matthieu (Homélie LXXXIII)
"Veillez et priez... (Mt 26:41)"
Comme ces trois disciples étaient plus attachés à Jésus-Christ que tous les autres, il les prend avec lui, et il leur dit: « Asseyez-vous ici pendant que j’irai là pour prier ». C’était son habitude de se retirer à l’écart pour prier: il le faisait pour nous apprendre à chercher, par son exemple, le repos et la tranquillité, lorsque nous nous appliquons à la prière. Il choisit donc ces trois disciples pour être près de lui, et il leur dit: « Mon âme est triste jusqu’à la mort ». Pourquoi ne mène-t-il pas aussi tous les autres? C’est parce qu’il craignait qu’ils ne tombassent dans l’abattement en le voyant dans une si grande tristesse. Il ne voulut en rendre témoins que ceux qui avaient vu sa gloire sur la montagne, et alors même il les laissa un peu loin de lui.
« Et s’en allant un peu plus loin, il se prosterna le visage contre terre, priant et disant: Mon Père, s’il est possible que ce calice passe loin de moi; toutefois, non ma volonté, mais la vôtre ». Ensuite, étant venu vers ses disciples et les ayant trouvés qui dormaient, il dit à Pierre: « Quoi! vous n’avez pu veiller une heure avec moi? Veillez et priez, afin que vous ne tombiez point dans la tentation: l’esprit est prompt, mais la chair est faible ». Ce n’est pas sans sujet qu’il s’adresse particulièrement à saint Pierre, quoique les autres fussent aussi endormis que lui. Il voulut le piquer ainsi par la raison que nous avons déjà rapportée, et lui reprocher sa tiédeur après tant de protestations qu’il avait faites de mourir pour lui. Mais comme tous les autres disciples avaient dit aussi bien que saint Pierre qu’ils mourraient plutôt que de le renoncer: « Tous ses disciples », dit l’Évangile, « dirent la même chose »; après avoir fait ce reproche en particulier à saint Pierre, il leur parle à tous pour leur représenter leur faiblesse, à eux qui, après avoir promis de mourir même avec lui, ne peuvent pas veiller durant une heure pour prendre part à la profonde tristesse de leur maître. Ils se laissent abattre de sommeil pendant que Jésus-Christ était dans une agonie qui faisait sortir une sueur de sang de tout son corps.
Le Fils de Dieu, mes frères, permit cette sueur si extraordinaire, afin qu’on reconnût visiblement que cette tristesse n’était point une fiction, et que les hérétiques ne pussent dire qu’il n’était triste qu’en apparence. Ce fut pour la même raison qu’un ange lui apparut pour le fortifier, et qu’il donna d’autres preuves si convaincantes de la crainte dont il était saisi, qu’il n’y a point de personne raisonnable qui les puisse faire passer pour un jeu et pour une feinte. Sa prière s’explique encore par les mêmes principes. Cette parole: « Que ce calice, s’il se peut, s’éloigne de moi », montre l’humanité; mais celle-ci: « Néanmoins, non ma volonté, mais la vôtre », fait voir la résignation d’une âme forte et vertueuse et nous apprend à obéir à Dieu en dépit des répugnances de la nature.
Comme il n’eût pas suffi pour instruire des esprits peu intelligents, de leur montrer seulement un visage empreint de tristesse, Jésus-Christ y joint des paroles. D’un autre côté, comme une démonstration en paroles eût été insuffisante aussi, si elle n’eût été appuyée d’une démonstration par les faits, Jésus-Christ unit les faits aux paroles afin de convaincre les plus opiniâtres qu’il s’est fait homme et qu’il est mort réellement. Si, malgré tant de preuves convaincantes, l’incrédulité de quelques-uns subsiste encore sur ce point, quelle n’est pas été cette incrédulité en l’absence de ces preuves! Ainsi remarquez, mes frères, en combien de manières Jésus-Christ prouve, et par ses paroles et par ses actions, la vérité de la chair et de l’humanité qu’il a prise.
« Il vient donc à Pierre », et lui dit: « Quoi! vous n’avez pu veiller une heure avec moi? » Ils dormaient tous, et il ne reprend que Pierre, pour lui reprocher sans doute cette présomption avec laquelle il venait de protester qu’il mourrait plutôt que de le renoncer jamais. Ce mot « avec moi » n’est pas mis non plus au hasard et il a bien aussi sa portée. C’est comme si le Sauveur disait: Vous n’avez pu veiller une heure avec moi, et vous pourriez mourir pour moi? On trouve encore la même intention et la même allusion dans ce qui suit: « Veillez et priez afin que vous ne tombiez point dans la tentation ». Il s’efforce par cet avis de les délivrer de la vanité, et de leur ôter cette enflure d’une vaine présomption pour leur inspirer l’humilité et la contrition du coeur, en leur apprenant qu’ils doivent rendre grâces à Dieu de tout et lui attribuer le bien qu’ils font.
Cet avertissement, tantôt il l’adresse à saint Pierre, tantôt aux autres en général. Il dit à saint Pierre: « Simon, Simon, Satan a demandé à vous cribler tous comme on crible le froment, mais j’ai prié pour vous ». Et il dit en général aux autres: « Priez afin que vous n’entriez point dans la tentation ». Ainsi il a soin partout de réprimer leur orgueil et de les tenir dans la crainte. Mais afin qu’il ne parût pas trop sévère, il adoucit ce qu’il avait dit par cette parole qu’il ajoute: « L’esprit est prompt, mais la chair est faible ». Car, même si vous désiriez mépriser la mort, la chair néanmoins en a tant d’horreur, que vous ne le pourrez faire, si Dieu ne vous assiste de son Saint-Esprit. La même pensée se retrouve encore exprimée plus loin.
« Il s’en alla donc prier encore une seconde fois en disant: Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté soit faite ». Il fait voir, dans cette prière, combien il était attaché à la volonté de Dieu, et combien nous devions travailler à nous y rendre conformes. « Il retourna ensuite vers eux, et il les trouva dormant ». Car, outre qu’ils étaient en pleine nuit, « leurs yeux étaient encore appesantis par la tristesse ».
« Et les quittant, il s’en alla encore prier pour la troisième fois, usant des mêmes paroles ». Il prie par deux ou trois fois pour prouver qu’il était homme par cette triple prière; car dans l’usage de l’Écriture, ces sortes de répétitions sont une marque de vérité. C’est ainsi que Joseph dit à Pharaon: « Pour cet autre second songe qui vous est apparu, ce n’est que pour vous confirmer la vérité du premier (Gn 41:32) ». Dieu n’a permis cela qu’afin qu’il ne vous restât plus aucun doute. C’est pour cette raison que Jésus-Christ fait ici deux et trois fois la même prière, afin qu’on ne pût douter de la vérité de sa chair.
Mais pourquoi retourne-t-il encore la seconde fois à ses disciples? Pour les reprendre de ce qu’ils étaient tellement plongés dans la tristesse qu’ils ne s’apercevaient même plus de sa présence. Il ne leur fait plus néanmoins de reproche, mais il se retire un peu; montrant quelle était leur faiblesse, puisque même après la réprimande qu’il leur avait faite, ils n’en étaient pas plus vigilants. Et il est à remarquer qu’à la troisième fois il ne les réveille point, et qu’il ne les reprend plus, de peur de les troubler encore davantage: il se retire sans leur parler, et va prier encore, puis retournant à eux, il leur dit: « Dormez maintenant et reposez-vous ». Quoiqu’ils eussent alors plus besoin de veiller que jamais, il leur commande néanmoins de dormir pour leur témoigner qu’ils n’avaient pas même la force d’envisager les maux, et qu’ils fuyaient aussitôt qu’ils en sentaient les approches. Il leur marque encore, en leur ordonnant de dormir alors, qu’il n’avait aucun besoin de leurs secours, pour se délivrer des Juifs, et que de toute nécessité il devait être livré.
« Dormez maintenant et reposez-vous. Voici l’heure qui est proche, et le Fils de l’homme va être livré entre les mains des pécheurs ». Il montre encore par ces paroles qu’il ne lui arrivait rien dans cette rencontre que par une conduite admirable de sa sagesse. Car en disant « qu’il sera livré entre les mains des pécheurs », il montre que sa mort n’était que l’effet de leurs crimes; et qu’ainsi c’était son Père même qui l’abandonnait à la fureur des méchants, quoiqu’il fût l’innocence même.
Jeudi Saint
Jeudi 06 Avril 2023
08h30 -10h00 : Ténèbres (Chantées et psalmodiées)
10h00 - 11h00 : Préparation (Monter le reposoir et préparer le chœur)
11h00 - 13h00 : Confessions
17h00 - 18h15 : Répétition liturgique (Pour les servants de messe)
18h30 - 23h30 : Cérémonie du Mandatum - Messe - Procession - Adoration

Première lettre de saint Paul Apôtre au Corinthiens 11:20-32
[20]Mes frères, lorsque vous vous réunissez ce n'est plus le repas du Seigneur que vous célébrez;
[21]car, à table, chacun commence par prendre son propre repas, en sorte que tels ont faim, tandis que d'autres se gorgent.
[22]N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire? Ou méprisez-vous l'Église de Dieu, et voulez-vous faire un affront à ceux qui n'ont rien? Que vous dirai-je? Que je vous loue? Non, je ne vous loue point en cela.
[23]Car, pour moi, j'ai reçu du Seigneur, ce que je vous ai aussi transmis, savoir, que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain,
[24]et après avoir rendu grâces, le rompit et dit: "[Prenez et mangez]; ceci est mon corps, [qui sera livré] pour vous; faites ceci en mémoire de moi".
[25]De même, après avoir soupé, il prit le calice et dit: "Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi".
[26]Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez ce calice, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.
[27]C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.
[28]Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de ce calice;
[29]car celui qui mange et boit [indignement], sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit son propre jugement.
[30]C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup de gens débiles et de malades, et qu'un grand nombre sont morts.
[31]Si nous nous examinions nous-mêmes nous ne serions pas jugés.
[32]Mais le Seigneur nous juge et nous châtie, afin que nous ne soyons pas condamnés avec ce monde.
Évangile selon saint Jean 13:1-15
[1]Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin.
[2]Pendant le souper, lorsque déjà le diable avait mis dans le cœur de Judas, fils de Simon Iscariote, le dessein de le livrer,
[3]Jésus, qui savait que son Père avait remis toutes choses entre ses mains, et qu'il était sorti de Dieu et s'en allait à Dieu,
[4]se leva de table, posa son manteau, et, ayant pris un linge, il s'en ceignit.
[5]Puis il versa de l'eau dans le bassin et se mit à laver les pieds de ses disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.
[6]Il vint donc à Simon-Pierre; et Pierre lui dit: "Quoi, vous Seigneur, vous me lavez les pieds!"
[7]Jésus lui répondit: "Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt".
[8]Pierre lui dit: "Non, jamais vous ne me laverez les pieds". Jésus lui répondit: "Si je ne te lave, tu n'auras point de part avec moi".
[9]Simon-Pierre lui dit: "Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête!"
[10]Jésus lui dit: "Celui qui a pris un bain n'a besoin que de laver ses pieds; il est pur tout entier. Et vous aussi, vous êtes purs, mais non pas tous".
[11]Car il savait quel était celui qui allait le livrer; c'est pourquoi il dit: "Vous n'êtes pas tous purs".
[12]Après qu'il leur eut lavé les pieds, et repris son manteau, il se remit à table et leur dit: "Comprenez-vous ce que je vous ai fait?
[13]Vous m'appelez le Maître et le Seigneur: et vous dites bien, car je le suis.
[14]Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres.
[15]Car je vous ai donné l'exemple, afin que, comme je vous ai fait, vous fassiez aussi vous-mêmes.

Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de saint Jean (Homélie LXX)
"Il versa de l'eau dans le bassin et se mit à laver les pieds de ses disciples (Jn 13:5)"
« Et s'étant levé de table, et ayant quitté ses vêtements (Jn 13:4) ». Remarquez, mes frères, jusqu'où va l'humilité du divin Sauveur: il ne la borne point à laver les pieds de ses disciples, mais il l'étend aussi à bien d'autres choses; car, c'est après s'être assis, après que tous s'étaient assis, qu'il se leva de table. Ensuite, non-seulement il lava leurs pieds, mais il quitta ses vêtements. Et il ne se contenta pas de cela, mais il mit un linge autour de lui, et ce ne fut pas encore assez pour lui; il remplit lui-même le bassin d'eau, et ne le donna point à un autre à remplir. Il fait tout lui-même; en quoi il montre et nous apprend que, quand nous faisons ces petites choses en manière de bonnes oeuvres, nous ne les devons point faire négligemment ni par manière d'acquit, mais avec beaucoup de zèle.
Il me semble que Jésus-Christ lava premièrement les pieds de Judas, d'après ce que dit l'évangéliste: « Jésus commença à laver les pieds de ses disciples (Jn 13:5) », et sur ce qu'il ajoute: « Il vint à Simon Pierre; qui lui dit: « Quoi! vous me laveriez les pieds (Jn 13:6)? » Avec ces mêmes mains, dit-il, avec lesquelles vous avez ouvert les yeux des aveugles, vous avez guéri les lépreux, vous avez ressuscité les morts? Ces paroles ont un grand sens et une grande force. C'est pourquoi il n'a eu besoin que de ce mot: Vous, qui seul exprime et signifie tout.
On peut ici justement demander pourquoi nul n'a fait de difficultés, si ce n'est Pierre seul, quand cette résistance n'eût pas été un médiocre témoignage d'amour et de respect quelle en est donc la raison? Il me semble que le Sauveur commença par laver les pieds du traître, avant de venir à Pierre, et que les autres après furent avertis. Car par ces paroles: « Il vint donc à Pierre », il est visible que Jésus ne lava les pieds d'aucun autre avant ceux de Judas. Mais l'évangéliste n'est pas un violent accusateur; il se borne à une insinuation, en disant: « Il commença ». Quoique Pierre fût le premier, il y a toute apparence que le traître, qui était hardi et effronté, s'assit avant son chef. Et, en effet, son insolence s'était déjà fait connaître par d'autres traits, comme lorsqu'il mit la main au plat avec son Maître (Mt 26:23), et lorsqu'ayant été repris de ses vices, il n'en fut point touché de componction: bien différent de Pierre, qu'une seule réprimande que lui avait faite son Maître longtemps auparavant, pour lui avoir indiscrètement parlé, quoique par un excès d'amour, retint et intimida si fort, qu'ayant quelque chose à lui demander dans la suite, il n'osa lui-même l'interroger, et dans sa crainte s'adressa à un autre. Mais le traître Judas fut souvent réprimandé, et il ne le sentit, et il ne s'en aperçut même pas.
« Jésus étant donc venu à Pierre, Pierre lui dit: Quoi! Seigneur, vous me laveriez les pieds? Jésus lui répondit: Vous ne savez pas maintenant ce que je fais, mais vous le saurez ensuite (Jn 13:6-7) », c'est-à-dire, vous ne connaissez pas le fruit, l'utilité, l'abondante instruction qui revient de cet exemple, ni à quelle humilité il peut porter les hommes. Que répondit Pierre? Il résiste, il s'oppose encore, et il dit: « Vous ne me laverez jamais les pieds (Jn 13:8) ». Pierre, que faites-vous? Vous ne vous souvenez pas de ce que vous a déjà répondu votre Maître, lorsque vous lui avez dit: « Épargnez-vous à vous-même tous ces maux? (Mt 16,22) » N'avez-vous pas ouï qu'il vous a répondu: « Retirez-vous de moi, Satan? (Mt 16:23) » Vous ne vous corrigez pas, et vous vous laissez encore aller à votre humeur vive et bouillante? Oui, dit-il, car ce que je vois m'étonne et me surprend prodigieusement. Mais Jésus-Christ reprend encore Pierre, et, pour cela, il se sert justement du violent amour qui lui suggérait cette résistance. Comme donc la première fois il lui fit une forte réprimande et lui dit: « Vous m'êtes un sujet de scandale (Mt 16:23) »; de même à présent il lui parle en ces termes: « Si je ne vous lave, vous n'aurez point de part avec moi ». Que répond donc cet homme vif et bouillant? « Seigneur, non-seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête (Jn 13:9) ». Il est prompt, il est vif dans sa résistance, il est encore plus vif et plus prompt dans sa soumission. Mais l'un et l'autre part de son amour.
Mais pourquoi Jésus-Christ ne lui a-t-il pas expliqué la raison qu'il avait de laver ainsi les pieds, et lui a-t-il fait des menaces? Parce qu'autrement Pierre n'aurait point obéi. Si Jésus-Christ avait dit: Laissez-moi faire, je vous apprendrai par cette action à être humble, Pierre aurait mille fois protesté qu'il serait humble, pour empêcher le Seigneur de s'humilier à ce point. Mais maintenant, que dit Jésus-Christ? Il le menace de ce que Pierre craignait le plus: savoir, d'être séparé de son Maître. C'est lui qui lui demandait souvent où il irait, et lui disait pour cette raison: « Je donnerai ma vie pour vous ». Si, ayant entendu dire à son Maître: « Vous ne savez pas maintenant ce que je fais, mais vous le saurez ensuite », il ne cessa pas de résister; bien moins aurait-il cédé, s'il avait déjà su de quoi il s'agissait. Voilà pourquoi Jésus lui dit: « Vous le saurez ensuite »; sachant bien que si Pierre avait connu son intention, il aurait encore résisté davantage. Et Pierre ne dit point: Apprenez-le-moi maintenant, afin que je vous laisse faire; mais, ce qui marquait plus de vivacité, il n'eut même pas la patience de l'apprendre, et continua à résister. Non, dit-il, « vous ne me laverez point les pieds ». Mais lorsque Jésus l'eût menacé de n'avoir point de part avec lui, il se rendit et obéit sur-le-champ.
Maintenant, que signifie cette parole: « Vous le saurez ensuite? » En quel temps? Lorsque vous chasserez les démons en mon nom, lorsque vous me verrez m'élever dans le ciel, lorsque vous aurez appris du Saint-Esprit que je suis assis à la droite de mon Père: vous saurez alors ce que je fais maintenant. Que répondit donc Jésus-Christ? Comme Pierre avait dit: « Non-seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête », le Sauveur lui dit: « Celui qui a déjà été lavé n'a plus besoin que de se laver les pieds, et il est pur dans tout le reste (Jn 13:10). Et pour vous aussi, vous êtes purs, mais non pas tous. Car il savait qui était celui qui le devait trahir (Jn 13:11) ». S'ils sont purs, pourquoi lavez-vous leurs pieds? C'est pour vous apprendre à vous abaisser et à vous humilier. Voilà pourquoi le Sauveur a lavé seulement celui des membres qui paraît le plus vil de tous.
Et que signifient ces paroles: « Celui qui a été lavé? » C'est-à-dire: Celui qui est pur. Mais les disciples étaient-ils purs, eux qui n'étaient point encore délivrés de leurs péchés, qui n'avaient pas encore reçu le Saint-Esprit? Étaient-ils purs, lorsque le péché dominait encore dans le monde, lorsque l'arrêt de notre condamnation subsistait, lorsque la victime n'avait point encore été offerte? Comment donc Jésus-Christ les dit-il purs? Il les dit purs: mais afin que vous ne croyiez pas que, pour être purs, ils fussent entièrement affranchis du péché, il a ajouté: « Vous êtes déjà purs à cause des instructions que je vous ai données (Jn 15:3) »; c'est-à-dire, vous êtes purs, en ce sens que vous avez reçu ma parole: vous avez déjà reçu la lumière: déjà vous êtes délivrés des erreurs et des superstitions juives. Le prophète dit: « Lavez-vous, purifiez-vous, chassez la malice de vos coeurs (Is 1:16) ». C'est pourquoi, celui qui a fait ces choses, est lavé et pur. Les disciples ayant donc renoncé à toutes sortes de malices, et vivant avec leur Maître dans une grande pureté d'esprit et de coeur, Jésus-Christ les dit purs, selon la parole du prophète: Celui qui a été lavé est déjà pur. Car le Sauveur n'a point en vue ici la pureté légale qui s'acquiert par l'eau et les cérémonies judaïques: il parle de la pureté de conscience.

Vendredi Saint
Vendredi 07 Avril 2023
08h30 - 10h00 : Ténèbres (Chantées et psalmodiées)
10h00 - 11h00 : Préparation (Démonter le reposoir - Préparer le chœur)
11h00 - 13h00 : Confessions
15h30 - 16h30 : Répétition du chant de la Passion
16h30 - 17h30 : Répétition liturgique (Pour les servants de messe)
17h30 - 18h30 : Chemin de Croix
18h30 - 21h30 : Office du Vendredi Saint (Chant de la passion et adoration de la Croix)

Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ (Homélie LXXXIV)
"Il versa de l'eau dans le bassin et se mit à laver les pieds de ses disciples (Jn 13:5)"
Mais nous, mes frères, ne nous contentons pas de lire l'histoire de la passion du Sauveur; portons-la continuellement dans notre esprit et dans notre coeur; ayons toujours présents à nos yeux la couronne d'épines, le manteau, le roseau, les soufflets, les coups qu'on lui a portés aux yeux, les crachats, les dérisions, les moqueries. La fréquente méditation de ces ignominies apaisera toute notre colère. Si l'on se moque de nous, si l'on nous maltraite injustement, disons alors: « Le serviteur n'est pas plus grand que le maître (Jn 15:20) ». Et rappelons-nous les paroles des Juifs, lorsque ces furieux disaient à notre divin Maître: « Vous êtes possédé du démon », et: « Vous êtes un samaritain (Jn 8:48) »; et encore: « Cet homme chasse les démons par Belzébuth ». Si Jésus-Christ a souffert toutes ces choses, c'est afin que nous suivions ses pas (1P 2:21) et que nous supportions avec fermeté les mots piquants et les railleries qui ont coutume de nous émouvoir et d'allumer le plus notre colère. Et non-seulement notre divin Sauveur a souffert tous ces outrages, mais encore il a fait tout ce qu'il a pu pour délivrer du supplice qui leur était préparé ceux qui s'étaient rendus si coupables, car il a envoyé les apôtres pour leur salut. Voilà pourquoi vous entendez les apôtres dire ces peuples: « Nous savons que vous avez agi par ignorance (Ac 3:17) »; et par ces ménagements et cette douceur, ils les engagent à faire pénitence.
Imitons ces exemples, mes frères; rien n'est plus propre à apaiser la colère de Dieu que d'aimer nos ennemis et de faire du bien à ceux qui nous font du mal. Lorsque quelqu'un vous a causé du chagrin, ce n'est pas sur lui que vous devez porter vos regards, mais sur le démon, qui l'a ému et excité. Répandez toute votre colère sur le démon et ayez pitié de celui qu'il égare. Si le mensonge vient du diable, à plus forte raison est-ce aussi par son influence qu'on se met en colère sans sujet; lorsque quelqu'un vous raille, pensez que c'est le diable qui l'anime; ces sortes de paroles ne peuvent sortir de la bouche d'un chrétien. Un chrétien, à qui il est ordonné de pleurer et qui a entendu ces paroles: « Malheur à vous qui riez (Lc 6:25) », s'il raille, s'il profère des outrages, s'il se met en colère, sûrement il ne mérite pas nos reproches, mais il est digne de nos larmes. Jésus-Christ lui-même s'est troublé en pensant à Judas.
Méditons donc toutes ces choses, mes chers frères, mais méditons-les en les mettant en pratique. Si nous ne les pratiquons pas, nous sommes vainement et inutilement venus en ce monde, ou plutôt nous y sommes venus pour notre perte. La foi toute seule ne nous peut pas faire entrer dans le ciel, mais elle ne servira même qu'à attirer une plus grande et plus rigoureuse condamnation à ceux qui vivent mal. « Car le serviteur qui aura su la volonté de son maître et n'aura pas fait ce qu'il désirait de lui, sera battu rudement (Lc 13:47) »; et encore: « Si je n'étais point venu et que je ne leur eusse point parlé, ils n'auraient point le péché (Jn 15:22) » qu'ils ont.
Quelle excuse aurons-nous donc, nous qui étant élevés dans le palais du roi, qui ayant le bonheur d'entrer dans son sanctuaire et de participer aux saints mystères, sommes pires que les gentils, qui n'ont reçu aucun de ces avantages? Si les gentils par vaine gloire ont montré tant de philosophie, à combien plus forte raison est-il juste que nous nous exercions à toutes sortes de vertus, uniquement parce que cela est agréable à Dieu. Nous, nous ne méprisons même pas les richesses, mais eux, ils sont allés souvent jusqu'à mépriser leur vie; dans la guerre, ils ont sacrifié leurs enfants à la folie des démons (2R 3:27); et pour les démons, ils ont méprisé leur propre nature. Nous, au contraire, pour Jésus-Christ, nous ne méprisons pas même l'argent; pour plaire à Dieu, nous n'apaisons pas notre colère; au contraire, nous nous y abandonnons, et nous ne différons en rien de ceux qui ont la fièvre. De même que ceux qui sont attaqués de cette maladie, sont tout bouillants et pleins de feu; nous aussi, comme si un feu violent nous dévorait, nous ne mettons jamais de fin à notre cupidité, nous attisons nous-mêmes le feu de notre colère et de notre avarice.
C'est pourquoi je rougis et je suis interdit, lorsque je vois que, parmi les gentils, il y a des gens qui méprisent les richesses, et que parmi nous, tous en sont épris jusqu'au délire. Et s'il se trouve quelqu'un parmi vous qui les méprise, il est possédé d'autres vices de la colère ou de l'envie; c'est une chose très-rare et très-difficile de trouver une véritable philosophie, une vertu bien épurée. Voici quelle en est la cause: nous ne nous attachons pas à chercher des remèdes dans les saintes Écritures, nous ne les lisons pas avec un esprit de componction, avec douleur, avec gémissement; nous les lisons en passant et par manière d'acquit; nous les lisons, si par hasard il nous reste un moment de loisir. C'est pourquoi un torrent d'affaires inondant tout, emporte le peu de fruit que nous avons pu recueillir. Si celui qui a reçu une blessure, et y applique des remèdes, ne bande point sa plaie avec soin; si, laissant tomber l'appareil, il expose sa blessure à l'eau, à la poussière, au feu, et à une infinité d'autres influences délétères, sûrement il ne la guérira point; et cela, non par l'impuissance du remède, mais par sa pure négligence. Voilà ce qui nous arrive aussi, lorsque, ne donnant que peu de temps, et qu'une légère attention aux divins oracles, nous nous livrons entièrement aux choses de ce monde. Ce sont en effet les sollicitudes de ce siècle qui étouffent la semence, et qui sont cause que nous ne recueillons aucun fruit de notre lecture.
De crainte donc qu'il ne nous arrive un semblable malheur, ne lisons pas légèrement les saintes Écritures. Levons les yeux au ciel, et abaissons-les ensuite, pour regarder les sépulcres et les tombeaux des morts. Un même sort nous attend, nous mourrons comme eux et peut-être avant le soir. Préparons-nous donc à ce voyage, nous avons besoin de grandes provisions; dans ce pays-là il y a de grands feux, de grandes chaleurs, une vaste solitude; nous n'y trouverons ni hôtellerie, ni marché, il faut tout apporter d'ici. Écoutez ce que disent les vierges sages: « Allez à ceux qui vendent (Mt 25:9) », et les vierges folles y ayant été, ne trouvent rien. Écoutez ce que dit Abraham: « Il y a pour jamais un grand abîme entre nous et vous (Lc 16:26) ». Écoutez ce qu'Ezéchiel raconte de ce jour: « Noé, Job, et Daniel ne délivreront ni leurs fils, ni leurs filles (Ez 14:14) ». Mais à Dieu ne plaise que nous nous entendions dire de semblables paroles! Fasse plutôt le ciel, qu'ayant fait les provisions nécessaires pour la vie éternelle, nous comparaissions sans crainte devant Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent, ainsi qu'au Père et au Saint-Esprit, la gloire, l'empire, l'honneur, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles! Ainsi soit-il.
À 15:00
Début de la neuvaine à la Miséricorde Divine

Pour prier la neuvaine : Lien

Samedi Saint
Samedi 08 Avril 2023
08h30 - 10h00 : Ténèbres (Chantées et psalmodiées)
10h00 - 11h00 : Préparation (Pour la Veillée Pascale, saintes huiles...)
11h00 - 13h00 : Confessions
16h30 - 17h30 : Répétition des chants (Exultet, chant de la création, préface...)
17h30 - 18h30 : Répétition liturgique (Pour les servants de messe)
21h30 - 00h30 : Veillée Pascale et messe de la Résurrection

Commentaire de Saint Jean Chrysostome (Homélie LXXXV)
La mise de Jésus au tombeau
Mais les Juifs qui filtraient un moucheron et qui avalaient un chameau (Mt 23:24), ces Juifs qui n'ont pas craint de commettre un sacrilège si énorme, sont inquiets sur la fête, et se consultent sur ce qu'ils feront, pour n'en pas violer la sainteté. « Or, de peur que les corps ne demeurassent à la croix le jour du sabbat, parce que c'en était la veille et la préparation, les Juifs prièrent Pilace qu'on leur rompit les jambes (Jn 19:31) ». Remarquez-vous combien la vérité est forte et puissante? Le soin et la précaution des Juifs servent à l'accomplissement de la prophétie, et une autre prédiction s'accomplit aussi. « Car il vint des soldats qui rompirent les jambes des autres (Jn 19:32) », mais celles de Jésus, ils ne les rompirent pas (Jn 19:33). Cependant ces mêmes soldats, par complaisance pour les Juifs, ouvrirent son côté avec une lance (Jn 19:34), et ne craignirent point d'outrager jusqu'à son cadavre. O action infâme et exécrable! Mais, mes chers frères, ne vous troublez point, ne vous abattez point. Ce que viennent de faire les Juifs, par une mauvaise intention et une horrible méchanceté, établit et confirme la vérité de la prophétie, qui disait: « Ils verront celui qu'ils ont percé (Jn 19:37 et Za 12:10) ». Et cette action impie a servi non-seulement à l'accomplissement de la prophétie, mais encore à prouver dans la suite aux incrédules, comme à Thomas et à d'autres, la vérité du crucifiement et de la résurrection de Jésus. De plus encore, par là s'accomplit un grand et ineffable mystère: car « il en sortit du sang et de l'eau (Jn 19,34) ». Ce n'est point sans sujet ou par hasard que ces deux sources ont coulé de l'ouverture du sacré côté du Sauveur: c'est d'elles que l'Église a été formée. Ceux qui sont initiés, ceux qui ont reçu le saint baptême, entendent bien ce que je dis: eux qui ont été régénérés par l'eau, et qui sont nourris de ce sang et de cette chair. C'est de cette heureuse et féconde source que coulent nos mystères et nos sacrements, afin que, lorsque vous approcherez de notre redoutable coupe, vous y veniez de même que si vous deviez boire à ce sacré flanc.
« Celui qui l'a vu en rend témoignage, et son témoignage est véritable (Jn 19:35) ». C'est-à-dire, je ne l'ai pas appris des autres, mais je l'ai vu de mes yeux, étant présent, et mon témoignage est véritable. Rien de plus juste: ce disciple raconte l'outrage qu'on a fait à son Maître; il ne vous rapporte pas quelque chose de grand et d'admirable que vous puissiez révoquer en doute et soupçonner de faux; mais, considérant le trésor que renferment et produisent ces sources, il fait en détail le récit de ce qui s'est passé: par où il ferme la bouche aux hérétiques; il prédit et annonce les mystères qui doivent s'opérer dans la suite.
De même, cette prophétie: « Ils ne briseront aucun de ses os (Jn 19:36 Ex 12:46) », a trouvé son accomplissement. Car, quoique cela ait été dit de l'agneau de la pâque des Juifs, ce n'était là pourtant qu'une figure destinée à précéder la vérité, à la prédire, et qui a eu son parfait accomplissement en Jésus-Christ: c'est pourquoi l'évangéliste cite la prophétie. Dans la crainte que s'il s'était donné partout pour témoin, il n'eût pas paru digne de foi, il apporte le témoignage de Moïse, pour insinuer que cela ne s'est point fait par hasard, mais que longtemps auparavant il avait été prédit dans l'Écriture, où il est dit: « Vous ne briserez aucun de ses os ». Et en même temps il donne une autorité nouvelle à la parole du prophète: j'ai rapporté ces choses, dit-il, pour vous apprendre et vous faire connaître qu'il y a un grand rapport et une grande liaison entre la figure et la vérité. Ne voyez-vous pas, mes frères, quelles mesures, quelles précautions prend ici l'évangéliste, pour faire croire ce qui paraît honteux et ignominieux? Car, qu'un soldat eût fait un outrage à ce corps, c'était quelque chose de pire et de beaucoup plus infamant que de l'avoir attaché à une croix; et néanmoins, je l'ai rapporté, et avec beaucoup de soin, « afin que vous le croyiez ». Que personne donc ne refuse de le croire; que la honte ne pousse personne à rejeter ce témoignage, au détriment de notre cause. Car ce qui paraît le plus honteux et le plus ignominieux, est ce qui nous élève à une plus grande gloire, et la source de tous les biens que nous recevons.
« Après cela vint Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus (Jn 19:33) ». Non des douze, mais peut-être des soixante-dix. Ces disciples, croyant que la croix avait apaisé la haine et la colère des Juifs, furent librement demander le corps à Pilate, et eurent soin de l'ensevelir. Joseph fut donc trouver Pilate; il le pria de lui permettre d'enlever le corps de Jésus, et Pilate lui accorda cette grâce; pourquoi la lui aurait-il refusée? Alors Nicodème se joignit à Joseph d'Arimathie, et l'aida à détacher et à porter le corps, et ils l'ensevelirent avec magnificence. Car ils ne voyaient encore en Jésus-Christ rien autre chose qu'un homme. Ils mirent le corps dans des linceuls avec des aromates des plus forts et des plus précieux, tels qu'ils pouvaient sûrement le conserver longtemps, et l'empêcher de se corrompre aussitôt; en quoi ils montraient bien qu'ils n'avaient pas de lui cette haute opinion qu'ils en devaient avoir; mais, néanmoins, ils lui donnaient des marques d'un grand amour.
Mais pourquoi aucun des douze ne fut-il à cette sépulture, ni Jean, ni Pierre, ni aucun autre des plus remarquables? Le disciple qui a écrit cette histoire ne le cache point. Si l'on dit que c'est par crainte des Juifs, on répondra que ceux-ci les craignaient aussi: l'évangéliste rapporte de Joseph qu'il était disciple de Jésus, mais en secret, parce qu'il craignait les Juifs. Et l'on ne saurait dire qu'il agit de la sorte par mépris pour les Juifs, puisque nous voyons au contraire qu'il ne vint pas sans crainte. Mais Jean lui-même, qui s'était tenu debout auprès de la croix de son Maître, et qui l'avait vu expirer, ne parut point et ne fit rien de semblable: que faut-il donc dire? Il me semble que Joseph était des plus qualifiés et des plus illustres d'entre les Juifs, comme il y paraît par la dépense qu'il fit pour ces funérailles: qu'il était connu de Pilate, et que c'est pour cela qu'il obtint le corps et qu'il l'ensevelit, non comme un condamné, mais comme les Juifs avaient coutume d'ensevelir un grand et une personne de considération.

Dimanche de la Résurrection
Dimanche 09 Avril 2023
10h30 : Messe de la Résurrection

Première lettre de saint Paul Apôtre au Corinthiens 5:7-8
[7]Mes frères, purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, comme aussi vous êtes des azymes; car notre Pâque, le Christ, a été immolé.
[8]Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain ni avec un levain de malice et de perversité, mais avec les azymes de la pureté et de la vérité.
Évangile selon saint Marc 16:1-7
[1]Lorsque le sabbat fut passé, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus.
[2]Et, le premier jour de la semaine, de grand matin, elles arrivèrent au sépulcre, le soleil étant déjà levé.
[3]Elles se disaient entre elles: "Qui nous ôtera la pierre qui ferme l'entrée du sépulcre?"
[4]Et, levant les yeux, elles aperçurent que la pierre avait été roulée de côté; elle était en effet fort grande.
[5]Entrant alors dans le sépulcre, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche, et elles furent saisies de frayeur.
[6]Mais il leur dit: "Ne vous effrayez pas; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié: il est ressuscité, il n'est point ici; voici le lieu où on l'avait mis.
[7]Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'il va se mettre à votre tête en Galilée; c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit".

Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de saint Matthieu (Homélie LXXXIX)
"Et voilà que Jésus se présenta devant elles... (Mt 28:9)"
« Et comme elles allaient porter cette nouvelle aux disciples, Jésus se présenta devant elles, et leur dit: Salut! Elles s’approchèrent, lui embrassèrent les pieds et l’adorèrent (Mt 28:9) ». Et après s’être ainsi approchées de lui avec ce transport de joie, et avoir, par l’attouchement de ses pieds, connu la vérité de sa résurrection, « elles l’adorèrent ». Mais que leur dit Jésus-Christ?
« Alors Jésus leur dit: Ne craignez point (Mt 28:10) ». Il bannit encore toute crainte de leur esprit, afin que cette paix prépare dans leur coeur l’entrée à la foi. « Allez dire à mes frères qu’ils s’en aillent en Galilée, c’est là qu’ils me verront (Mt 28:10) ». Considérez encore une fois, mes frères, comment Jésus-Christ se sert de ces femmes, pour annoncer ses mystères à ses disciples. Il veut relever ainsi l’honneur de ce sexe qui était tombé dans le mépris, par la chute d’Ève, il anime sa confiance et il le guérit de ses faiblesses.
Je ne doute point, mes frères, qu’il n’y en ait parmi vous qui souhaiteraient d’avoir été avec ces saintes femmes pour embrasser avec elles les pieds du Sauveur. Mais si ce désir est sincère dans votre coeur, vous pouvez encore aujourd’hui embrasser non-seulement ses pieds ou ses mains, mais même sa tête sacrée, lorsque vous participez à nos redoutables mystères avec une conscience pure et sainte. Car vous le verrez non-seulement ici, mais encore au jour de sa gloire, lorsqu’il viendra accompagné de tous ses anges, si vous êtes charitables envers les pauvres. Il ne vous dira pas seulement ces paroles: « Je vous salue »; mais celles-ci: « Venez vous que mon Père a bénis, possédez le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde (Mt 25:34) ».
Devenons donc, mes frères, reconnaissants envers Dieu et charitables envers nos frères. Ayons de l’amour pour toutes sortes de personnes. Et vous, mes soeurs, qui étant chrétiennes, avez tant de soin d’employer l’or et l’argent pour vous parer, considérez ces femmes de notre Évangile, et renoncez enfin à la vanité et à l’avarice. Si vous avez quelque zèle pour imiter ces saintes femmes, vendez ces ornements superflus dont vous êtes inutilement chargées, et revêtez-vous de la compassion et de la miséricorde comme d’un vêtement précieux. Dites-moi, je vous prie, quelle utilité vous pouvez tirer de ces pierres de si grand prix, et de ces habits si magnifiques? Vous me dites que l’esprit s’y satisfait, et qu’il trouve du plaisir dans cette magnificence. Mais, hélas! je vous demande quelle utilité vous retirez de vos vanités, et vous ne me dites que les maux qu’elles vous causent. Il n’y a rien de plus déplorable que de se plaire dans ces vains ajustements, d’y trouver de la satisfaction, et de s’y attacher. Cette servitude si basse et si honteuse devient encore plus horrible lorsqu’on y trouve du plaisir.
Comment une femme chrétienne pourra-telle s’appliquer comme elle le doit aux exercices d’une piété solide, et mépriser les folies du siècle, lorsqu’elle trouve de la joie à se parer d’or et de pierreries? N’est-il pas vrai que celui qui trouve son repos dans la prison, ne désirera jamais d’en sortir; et que cette personne qui s’est volontairement liée de ces chaînes, ne pourra, jamais se résoudre à les quitter? Elle sera comme la victime d’une passion si basse, et elle, trouvera tant de dégoût aux oeuvres de piété, qu’elle n’en pourra pas même souffrir le nom.
Je vous demande donc encore: à quoi vous servent tous ces ornements d’un si grand prix et si inutiles? Car si vous me dites que vous y trouvez votre satisfaction, je vous ai déjà fait voir que ce n’est pas là un avantage, mais un très-grand mal. Vous me répondrez peut-être que vous vous faites ainsi admirer de tous ceux qui vous regardent. Mais n’est-ce pas encore là un autre mal, que ces ornements magnifiques soient la pâture de votre orgueil? Puis donc que vous ne pouvez me dire quel avantage vous retirez de ce luxe, permettez que je vous énumère les maux qui vous en reviennent. Premièrement, vous savez vous-mêmes que vous en avez plus d’inquiétude que de plaisir. Et j’ose dire que la plupart de ceux qui vous voient, et particulièrement les esprits les plus stupides, ont plus de satisfaction de toute cette vaine magnificence que vous n’en avez vous-même. La vôtre est mêlée de chagrin, la leur est toute pure, et vous prenez bien de la peine pour leur donner de quoi contenter leurs yeux. De plus, ces préoccupations de votre vanité vous tiennent l’esprit sans cesse attaché à de basses pensées et vous exposent aux atteintes de l’envie. Les femmes qui demeurent auprès de vous, brûlant du désir d’être aussi parées que vous, s’arment ensuite contre leurs maris, et leur font une guerre furieuse.
N’est-ce pas encore un mal bien considérable que d’être livrée tout entière à des soins si vains et si inquiets; de négliger la beauté de son âme, et l’amour de son salut, de se remplir d’orgueil, de vanité et de folie, d’être comme enivrée de l’amour du siècle, de quitter volontairement ces ailes saintes qui vous élèvent à Dieu, que de se rendre semblable, non pas à l’aigle comme cela devrait être, mais aux chiens et aux pourceaux? Car au lieu de tendre toujours au ciel, vous allez comme ces animaux chercher dans la terre ce qui peut plaire à vos sens, sans craindre de prostituer la dignité de votre âme, et de l’asservir à des choses si basses et si indignes de vous.
Vous me répondrez peut-être encore que, lorsque vous paraissez dans les rues ou dans les assemblées, tout le monde vous regarde et tient les yeux arrêtés sur vous. C’est pour cela-même que vous devriez fuir ces ornements, afin de ne point attirer ainsi sur vous les regards de tous les hommes, et de ne point donner lieu à la médisance. Nul de ceux qui vous regardent ne vous estime autant que vous vous l’imaginez. Tout le monde se rit de vous, comme d’une femme vaine et ambitieuse, qui désire de se faire voir, et qui est toute plongée dans l’amour et dans la vanité du siècle.
Que si, après cela, vous entrez dans nos églises, vous n’y trouverez que des personnes qui auront de l’horreur de ces vains ajustements. Ce ne seront pas seulement les spectateurs de votre luxe qui vous détesteront de la sorte, les prophètes mêmes le feront: Isaïe, celui de tous qui a la plus grande voix, dira de vous dès que vous entrerez ici: « Voici ce que dit le Seigneur aux princesses, filles de Sion: Parce qu’elles ont marché avec pompe, la tête levée, les yeux volages et égarés, qu’elles ont traîné après elles ces longues queues de leurs robes, le Seigneur les dépouillera avec honte de tous ces vains ornements, et la boue succédera aux parfums, et les liens de cordes aux ceintures de perles et de diamants (Is 3:16) ».
C’est là, mes très-chères soeurs, la récompense que vous devez attendre de vos vanités. Mais ce n’est point seulement contre les filles de Sion que le Prophète parle. Ces menaces sont contre toutes celles qui les imitent. Saint Paul parle de même qu’Isaïe, lorsqu’il commande à Timothée « d’avertir les femmes de ne se parer ni avec des cheveux frisés, ni avec des ornements d’or ou de perles, ni des habits somptueux (1Tm 2:9) ». C’est donc toujours un mal de se parer avec l’or; mais c’est un mal encore bien plus grand, lorsqu’on vient ainsi parée à l’église, et qu’on passe en cet état parmi tant de pauvres. Si vous aviez dessein de soulever tout le monde contre vous, vous n’en pourriez pas trouver un meilleur moyen, que de sacrifier ainsi les biens que vous avez reçus de Dieu à la cruelle satisfaction de votre luxe. Considérez cette troupe de pauvres, parmi lesquels vous passez. Votre magnificence les irrite au milieu de la faim qui les presse et qui les dévore, et leur nudité crie vengeance contre ces vêtements superbes et cet appareil diabolique. Ne vaudrait-il pas mieux donner du pain à ceux qui n’en ont point, que de se percer l’oreille pour y suspendre la nourriture des pauvres et la vie d’une infinité de misérables?
Mettez-vous donc votre gloire à être riches, ou à vous parer avec l’or et les diamants? Quand votre bien serait acquis le plus justement qu’il pourrait être, vous seriez néanmoins très-coupables de le prodiguer en ces folies. Mais comme il est souvent le fruit des rapines et de l’injustice, que sera-ce que d’user si mal d’un bien mal acquis? Si vous aimez l’honneur solide, quittez tout ce faste, et le monde vous admirera, votre modestie fera votre gloire et vous comblera de joie. Mais maintenant votre vanité est votre honte, et elle est encore votre supplice. Car outre la perte que cause tout ce luxe, quel désordre est-ce dans une maison, lorsqu’une perle ou une pierre précieuse vient à s’égarer? On maltraite les femmes de service; on tourmente les hommes. On chasse les uns et on emprisonne les autres. On soupçonne, on accuse, on plaide; le mari querelle la femme et la femme le mari, ils se brouillent même avec leurs amis; ils font de la peine à tout le monde, et encore plus à eux-mêmes.
Mais supposons que vous ne perdiez rien, ce qui néanmoins est très-difficile: N’est-ce pas toujours une peine bien grande, que de garder avec tant de soin des meubles si inutiles que ces objets de toilette? Car ils ne servent ni à votre maison ni à votre personne. Ils incommodent l’une et la tiennent dans l’inquiétude, et ils déshonorent l’autre.
Comment pourriez-vous, étant ainsi parée, embrasser et baiser les pieds de Jésus-Christ, comme ces saintes femmes de notre Évangile, puisqu’il a ce faste en horreur? C’est pour cette raison qu’il a voulu naître dans la maison d’un charpentier, et non pas même dans sa maison, mais dans une étable. Comment oseriez-vous donc vous présenter à lui, n’ayant aucun des ornements qui lui sont chers et précieux, mais en ayant d’autres qui lui sont insupportables? Celui qui veut s’approcher de lui, doit se parer non d’or et de perles, mais de vertus.
Car enfin qu’est-ce que cet or que vous aimez tant, sinon un peu de terre qui, mêlée avec de l’eau, serait de la boue? C’est donc cette terre qui est votre idole; c’est de cette boue que vous vous faites un Dieu que vous portez partout, comme s’il était votre félicité et votre gloire. Vous n’épargnez pas même le temple de Dieu, dont la sainteté ne devrait pas être violée par votre luxe. Car l’Église n’a pas été bâtie afin que vous y veniez étaler vos vanités. On y doit paraître riche, mais en grâce et en vertu, et non en or et en diamants. Cependant vous vous parez pour y venir, comme si vous alliez au bal, ou comme les comédiennes qui vont paraître sur le théâtre, tant vous avez soin que tout conspire à vous faire regarder, c’est-à-dire, à vous faire moquer de ceux qui vous voient. C’est pourquoi j’ose vous dire que vous êtes ici comme une peste publique, qui tue non les corps mais les âmes. Quand cette sainte assemblée est finie, et que chacun retourne chez soi, on ne s’entretient que de vos vanités et de vos folies. On oublie les instructions importantes que saint Paul ou les prophètes nous y ont données; on ne s’entretient que du prix de vos belles étoffes et de l’éclat de vos pierreries.
C’est l’attachement à ces vanités qui vous rend aujourd’hui si froides à faire l’aumône. Il est bien rare de trouver aujourd’hui une femme qui veuille se résoudre à vendre quelque chaîne d’or ou quelqu’une de ses pierreries pour nourrir un pauvre. Et comment pourraient-elles renoncer au moindre de ces ornements pour en assister les misérables, puisqu’elles aimeraient mieux souffrir elles-mêmes les dernières extrémités que de s’en priver? On en voit de si passionnées pour tous ces ajustements, qu’elles ne les aiment pas moins que leurs propres enfants. Si vous dites que cela n’est pas, témoignez-le donc par vos actions, puisqu’elles m’assurent du contraire de ce que vous dites.
Qui d’entre toutes ces femmes qui sont attachées à ces folies, a donné jamais une perle pour sauver son fils de la mort? Mais que dis-je pour sauver son fils? Quelle est celle qui a donné quelque chose pour se sauver elle-même? On les voit perdre les journées entières pour étudier ces ajustements. Lorsqu’elles ressentent la moindre maladie du corps, elles font tout pour s’en délivrer; et lorsqu’elles ont l’âme percée de plaies, elles ne veulent rien faire pour la guérir. Elles voient périr leurs âmes et leurs enfants, et elles ne s’en mettent point en peine, pourvu qu’elles conservent cet or et cet ornement que le temps gâte peu à peu. Vous donnez mille talents pour être toute vêtue d’or, et les membres de Jésus-Christ n’ont pas même du pain à manger. Dieu, qui est le maître du pauvre comme du riche, a préparé également le ciel à l’un et à l’autre, et il leur fait part à tous deux indifféremment des richesses de sa table spirituelle. Et cependant vous ne voulez pas que le pauvre ait aucune part, ni à votre bien, ni à votre table. Vous êtes esclaves de ce que vous possédez, et vous ne pensez qu’à appesantir vos chaînes.
C’est là la source d’une infinité de maux, de ces jalousies cruelles, et de ces adultères qui déshonorent la fidélité du mariage, lorsqu’au lieu de porter les hommes par votre exemple à l’amour de la chasteté et de la modestie, vous leur apprenez au contraire à aimer toutes ces choses dont se parent les femmes prostituées. C’est là ce qui les fait tomber si facilement. Si vous leur appreniez à mépriser tout ce luxe et à se plaire dans la modestie, dans l’humilité et dans toutes les vertus, ils ne seraient pas si susceptibles de ces passions qui perdent leurs âmes; et vous vous distingueriez ainsi des comédiennes et des femmes débauchées, qui peuvent bien se parer de l’éclat des diamants, mais non de celui des vertus.
Vous donc, ô femme chrétienne, accoutumez votre mari à aimer en vous ce qu’il ne saurait jamais trouver dans ces courtisanes. Et comment l’y accoutumerez-vous, sinon en renonçant vous-même à ces ornements criminels, et en vous rendant digne de respect et d’amour par votre modestie et votre sagesse? Ainsi le bonheur de votre mariage sera en sûreté, votre mari, dans la joie, et vous, en honneur. Dieu vous bénira, et les hommes vous admireront, et vous passerez de cette vie à celle du ciel, que je vous souhaite, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Dimanche In Albis
Dimanche 16 Avril 2023

Première lettre du Bienheureux Apôtre Jean 5:4-10
[4]Mes bien-aimés, tout ce qui est né de Dieu remporte la victoire sur le monde; et la victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi.
[5]Qui est celui qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu?
[6]C'est ce même Jésus-Christ qui est venu par l'eau et par le sang, non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et avec le sang. Et c'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité.
[7]Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel: le Père, le Verbe et l'Esprit; et ces trois sont un.
[8]Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre: l'Esprit, l'eau et le sang; et ces trois sont d'accord.
[9]Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand; et c'est bien là le témoignage de Dieu, qui a rendu témoignage à son Fils.
[10]Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage (de Dieu) en lui-même; celui qui ne croit pas Dieu, le fait menteur, puisqu'il n'a pas cru au témoignage que Dieu a rendu à son Fils.
Évangile selon saint Jean 20:19-31
[19]Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, parce qu'ils craignaient les Juifs, Jésus vint, et se présentant au milieu d'eux, il leur dit: "Paix avec vous!"
[20]Ayant ainsi parlé, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
[21]Il leur dit une seconde fois: "Paix avec vous!" Comme mon Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie".
[22]Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: "Recevez l'Esprit-Saint.
[23]Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus".
[24]Mais Thomas, l'un des douze, celui qu'on appelle Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint.
[25]Les autres disciples lui dirent donc: "Nous avons vu le Seigneur". Mais il leur dit: "Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt à la place des clous, et ma main dans son côté, je ne croirai point".
[26]Huit jours après, les disciples étant encore dans le même lieu, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées, et se tenant au milieu d'eux, il leur dit: "Paix avec vous!"
[27]Puis il dit à Thomas: "Mets ici ton doigt, et regarde mes mains; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais croyant".
[28]Thomas lui répondit: "Mon Seigneur, et mon Dieu!"
[29]Jésus lui dit: "Parce que tu m'as vu, [Thomas,] tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru".
[30]Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre.
[31]Mais ceux-ci ont été écrits, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom.

Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de saint Jean (Homélie LXXXVII)
"Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru... (Jn 20:29)"
Si c'est être trop facile et trop complaisant que de croire à ta légère, c'est aussi être bien dur et bien grossier que de vouloir curieusement tout voir et tout examiner à la rigueur. Voilà de quoi on a lieu d'accuser Thomas, quand les apôtres disaient: « Nous avons vu le Seigneur »; il ne crut point, moins par défiance à leur égard que par doute au sujet de la possibilité du fait, je veux dire d'une résurrection. Car il n'a pas dit: Je ne vous crois point, mais: « Si je ne mets ma main dans la plaie, je ne le croirai point ». Comment les autres apôtres étant tous ensemble au même lieu, Thomas seul n'y était-il pas? Il est vraisemblable qu'il n'était pas encore de retour de la précédente dispersion et de sa fuite.
Pour vous, mes chers frères, voyant ce disciple incrédule, pensez à la clémence du Seigneur, à la bonté avec laquelle, dans l'intérêt d'une seule âme, il montre les plaies qu'il a reçues, et vient au secours d'un seul disciples d'esprit plus grossier que les autres. Voilà pourquoi Thomas voulait établir sa fol sur le témoignage du plus grossier de tous les sens, et il ne s'en rapportait pas même à ses yeux. Car il n'a pas dit seulement: si je ne vois, mais encore: si je ne touche; de peur que ce qui paraissait ne fût qu'un fantôme et une illusion. Mais cependant les disciples qui annonçaient cette résurrection étaient dignes de foi, et aussi le Seigneur qui l'avait promise. Et néanmoins, quoiqu'il demandât beaucoup de choses, Jésus-Christ voulut bien le satisfaire en tout.
Et pourquoi Jésus-Christ n'apparut-il pas sur-le-champ à Thomas, mais seulement huit jours après? Afin que les disciples l'ayant auparavant instruit, et ayant eu tout le temps de lui faire le récit de tout ce qu'ils avaient vu et entendu, son ardeur s'en accrût, et qu'il fût dans la suite plus ferme dans la foi. D'où avait-il appris que le côté avait été ouvert? Des disciples. Pourquoi crut il à une chose sans croire à l'autre? Parce que cette seconde chose était, de beaucoup, ce qu'il y avait de plus surprenant. Mais, mes frères, considérez ici avec quelle vérité les apôtres parlent; voyez comment ils ne cachent ni leurs défauts ni ceux des autres, et rapportent tout avec une très-grande sincérité.
Jésus-Christ se fait voir encore à ses disciples; il n'attend pas que Thomas l'en prie, ni rien de pareil; mais, de lui-même, il prévient et comble ses désirs, lui faisant connaître qu'il était présent lorsqu'il avait dit ces choses aux disciples: car il se sert des mêmes paroles, comme pour lui faire une vive et forte réprimande, et l'instruire en même temps pour l'avenir; il lui dit: « Portez ici votre doigt, et considérez mes mains, et mettez votre main dans mon côté »; et il ajoute: « Et ne soyez plus incrédule, mais fidèle (Jn 20:27)». Ne voyez-vous pas que Thomas doutait par incrédulité? Mais c'était avant que les disciples eussent reçu le Saint-Esprit; après, ils ne furent plus incrédules, ils furent parfaits. Jésus-Christ ne reprit pas Thomas seulement par ces paroles, mais encore par les suivantes. Thomas, aussitôt qu'il eut été éclairci de ses doutes, revint, et croyant, il s'écria: « Mon Seigneur et mon Dieu (Jn 20:28)! ». Et Jésus lui dit: « Vous avez cru, Thomas, parce que vous avez vu: Heureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru (Jn 20:29)! ». C'est le propre de la foi de croire les choses mêmes que l'on n'a point vues. « La foi est le fondement des choses que l'on doit espérer, et une pleine conviction de celles qu'on ne voit point (He 11:1) ». Au reste, le Sauveur ne déclare pas seulement ici les disciples heureux, mais encore ceux qui croiront dans la suite.
Cependant, direz-vous, les disciples ont vu avant de croire. - Oui, mais ils n'ont point cherché à voir et à toucher comme Thomas. Aussitôt qu'ils ont vu les linceuls et le suaire, sur ce témoignage ils ont reçu la doctrine de la résurrection; et avant de voir Jésus-Christ ressuscité, ils ont montré une foi pleine et entière. S'il vous vient donc dans l'esprit de dire: je voudrais avoir été en ce temps, je voudrais voir Jésus-Christ opérer des miracles, rappelez-vous alors cette parole. « Heureux ceux qui sans avoir vu ont cru ». Il est maintenant à propos d'examiner comment un corps incorruptible a retenu les cicatrices des clous, et a pu être touché de la main d'un homme: cela ne doit point vous ébranler, Jésus-Christ le voulut ainsi par condescendance. Ce corps, qui était si subtil et si léger, qu'il entra dans la salle où étaient les apôtres, les portes étant fermées, n'avait rien de grossier. Mais le Sauveur se montra sous cet aspect, afin de persuader sa résurrection à ses apôtres, et de leur faire connaître qu'il avait été véritablement crucifié, qu'un autre n'était ressuscité pour lui. Voilà pourquoi il ressuscita, portant sur son corps les marques de la croix, et c'est encore pour cette raison qu'il mangea. Car les apôtres faisaient souvent valoir cette preuve dans les prédications, disant « Il s'est montré à nous, qui avons mangé et bu avec lui (Ac 10:41) ». De même donc que, quand nous le voyons avant sa mort marcher sur les flots, nous ne disons pas que son corps est d'une autre nature que le nôtre; ainsi, le voyant après sa résurrection avec les cicatrices de ses plaies, nous ne dirons pas pour cela que son corps soit corruptible. Le Sauveur ne fait paraître ces cicatrices que pour guérir la maladie de son disciple.

IIème Dimanche après Pâques
Dimanche 23 Avril 2023

Première lettre du Bienheureux Apôtre Pierre 2:21-25
[21]Mes bien-aimés, le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces:
[22]lui qui "n'a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fausseté";
[23]lui qui, outragé, ne rendait point l'outrage; qui, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge avec justice;
[24]qui a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts au péché, nous vivions pour la justice; c'est "par ses meurtrissures que vous avez été guéris".
[25]Car "vous étiez comme des brebis errantes", mais maintenant vous êtes revenus à celui qui est le pasteur et l'évêque de vos âmes.
Évangile selon saint Jean 10:11-16
[11]En ce temps-là, Jésus dit aux pharisiens : Je suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.
[12]Mais le mercenaire, qui n'est pas le pasteur, et à qui les brebis n'appartiennent pas, voit venir le loup, laisse là les brebis et prend la fuite; et le loup les ravit et les disperse.
[13]Le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est mercenaire et qu'il n'a nul souci des brebis.
[14]Je suis le bon pasteur; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,
[15]comme mon Père me connaît, et que je connais mon Père, et je donne ma vie pour mes brebis.
[16]J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; il faut aussi que je les amène, et elles entendront ma voix, et il y aura une seule bergerie, un seul pasteur.
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de saint Jean (Homélie LX)
"Le bon Pasteur... (Jn 10:11)"
C'est une grande tâche que la garde de l'Église, une tâche qui requiert beaucoup de sagesse et un courage tel que celui dont parle Jésus-Christ, tel qu'on donne sa vie pour ses brebis, que jamais on ne les abandonne, qu'on soit ferrite et qu'on résiste courageusement au loup. C'est là en quoi le pasteur diffère du mercenaire. Celui-ci s'inquiète peu de ses brebis, et n'a de vigilance que pour ses propres intérêts; mais l'autre s'oublie soi-même, et veille uniquement au salut de son troupeau.
Jésus-Christ donc, après avoir caractérisé le pasteur, parle de deux autres sortes de gens qui nuisent au troupeau: du voleur, qui ne cherche qu'à ravir les brebis, qu'à les égorger, et de celui qui ne les perd pas lui-même, mais qui ne repousse pas le voleur et ne le chasse pas. Par celui-là il désigne Théodas; dans la personne de celui-ci il flétrit les docteurs des Juifs, qui ne prenaient aucun intérêt au troupeau qui leur avait été confié: c'est de quoi longtemps auparavant Ézéchiel leur avait fait des reproches, en leur disant: « Malheur aux pasteurs d'Israël! Ne se paissent-ils pas eux-mêmes? les pasteurs ne paissent-ils pas leurs troupeaux? (Ez 34:2) ». Mais les pasteurs d'Israël faisaient le contraire, ce qui est d'une extrême méchanceté et la source de tous les autres malheurs. Voilà pourquoi le prophète dit: Ils ne ramènent pas au troupeau les brebis qui se sont égarées; celles qui se sont perdues, ils ne les cherchent pas; ils ne bandent- point les plaies de celles qui se sont blessées; ils ne travaillent point à fortifier et à guérir celles qui sont faibles et malades, parce qu'ils se paissent eux-mêmes, et non leur troupeau (Ez 34:4).
Saint Paul déclare la même chose en d'autres termes: « Tous cherchent », dit-il, « leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ (Ph 2:21) »; et encore: « Que personne ne cherche sa propre satisfaction, mais le bien des autres (1 Co 10:24) ». Jésus-Christ se sépare de ces deux sortes de pasteurs, de ceux qui s'ingèrent dans ce ministère pour la ruine du troupeau, quand il dit: « Pour moi, je suis venu, afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient abondamment (Jn 10:10) »; et de ceux qui ne se soucient pas que les loups ravissent les brebis, en ne les abandonnant point, et donnant, au contraire, sa vie pour leur salut. Lorsque les Juifs cherchaient à le faire mourir, il n'a point cessé de prêcher et d'instruire, il n'a point abandonné ses disciples; mais il est demeuré ferme et il a voulu souffrir la mort. C'est pourquoi partout il dit: « Je suis le bon pasteur ».
Ensuite, comme on ne voyait point encore de preuve de ce qu'il avançait (car ce ne fut que quelque temps après que cette parole « Je donne ma vie », eut son accomplissement, et celle-ci: « Afin qu'elles aient la vie, et qu'elles l'aient abondamment », ne devait l'avoir qu'après sa mort); que fait-il? Il confirme une des choses par l'autre: en donnant sa propre vie, il prouve qu'il donne aussi la vie, et c'est là ce que saint Paul nous apprend; car il dit: « Si, lorsque nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils, à plus forte raison étant maintenant réconciliés avec lui, nous serons sauvés (Rm 5:10) ». Et encore ailleurs: « S'il n'a pas épargné son propre a Fils, mais l'a livré à la mort pour nous tous, que ne nous donnera-t-il point après nous l'avoir donné? (Rm 8:32) »
Mais maintenant, comment les Juifs ne font-ils pas des reproches à Jésus, et ne lui disent-ils pas comme auparavant: « Vous vous rendez témoignage à vous-même », ainsi « votre témoignage n'est point véritable? (Jn 8:13) » C'est parce qu'il les avait souvent obligés de se taire, et que les miracles qu'il avait faits lui donnaient plus de liberté vis-àvis d'eux.
Après cela, ayant dit ci-dessus: « Les brebis entendent sa voix, et le suivent »; de peur que quelqu'un ne demandât: et en quoi cela importe-t-il à ceux qui ne croient point? Faites attention à ce qu'il ajoute: « Et je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent ». L'apôtre l'a aussi déclaré de même: « Dieu, n'a point rejeté son peuple qu'il a connu; dans sa prescience (Rm 11:2) ». Et Moïse: « Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui (Nb 16:5 2Tm 2:19) ». Je parle de ceux, dit Jésus-Christ, que j'ai connus dans ma prescience. Et pour vous empêcher de croire que le degré de connaissance soit égal, observez avec quel soin il corrige, par ce qui suit, la fausse idée qu'on s'en pourrait former: « Je connais mes brebis », dit-il, « et mes brebis me connaissent »: mais ces connaissances, savoir, la mienne et celle des brebis, ne sont point égales. Et où y a-t-il égalité de connaissance? Dans mon Père et dans moi, car: « Comme mon Père me connaît, je connais mon Père (Jn 10:15) ». En effet, si le Sauveur n'avait pas voulu prouver cela, pourquoi aurait-il-ajouté ce qui suit immédiatement? Comme il se confond souvent d'ans la foule, de peur qu'on ne pensât qu'il connaissait son Père seulement à la manière d'un homme; il a ajouté: « Comme mon Père me connaît, je connais mon Père ». Je le connais aussi parfaitement qu'il me connaît lui-même. Voilà pourquoi il disait: « Nul ne connaît qui est le Fils, que le Père; ni qui est le Père, que le Fils »: marquant par là une connaissance qui lui est propre et particulière, et telle que nul autre n'y peut atteindre.
« Je donne ma vie ». Jésus-Christ le répète souvent, pour montrer qu'il n'est pas un imposteur, puisque saint Paul, pour faire voir qu'il est un docteur et un maître véritable, et pour confondre les faux prophètes, se prévaut des périls et des supplices qu'il a bravés, en disant: « J'ai plus reçu de coups, je me suis souvent vu tout près de la mort (2Co 11:23) ». Jésus-Christ ayant dit: Je suis la lumière, je suis la vie, des insensés l'auraient pu regarder comme un homme vain qui ne parlait que pour s'élever au-dessus des autres; mais en disant: je veux mourir, il ne s'attirait l'envie de personne. C'est ainsi pour cela que les Juifs maintenant ne lui disent pas: « Vous vous rendez témoignage à vous-même », ainsi « votre témoignage n'est point véritable ». Par cette parole, il montrait son infinie sollicitude, lui qui voulait se livrer à la mort pour ceux mêmes qui le lapidaient.

Saint Marc Évangéliste
Mardi 25 Avril 2023

Saint Marc l’Évangéliste, est l'un des soixante dix disciples de notre Seigneur Jésus Christ et rédacteur d’un des quatre Évangiles, naquit trois ans après la naissance du Christ, de parents juifs qui s’établirent plus tard en Palestine.
La maison de Saint Marc était celle où Jésus se réunissait avec les Apôtres et où Il célébra avec eux la Pâque. C’est aussi dans sa maison que les Apôtres étaient réunis lorsque le Saint Esprit descendit le jour de la Pentecôte. Ainsi la maison de Saint Marc est bien connue dans toutes les Églises Apostoliques comme la première église du monde.
Il est disciple évangéliste des apôtres Pierre et Paul et l'auteur de l'Évangile selon Marc du Nouveau Testament.
Son Évangile est le second du Nouveau Testament et le premier des trois évangiles dits « synoptiques » avec l'Évangile selon Matthieu et l'Évangile selon Luc.
Il devient le disciple de l'apôtre évangéliste Paul de Tarse qu'il suit avec son oncle Barnabé dans le premier voyage de Paul en Asie Mineure. Mais auparavant il part avec Paul et Barnabé évangéliser l'île de Chypre. Barnabé est en effet d'origine chypriote. À Paphos, alors capitale de l'île, ils convertissent le proconsul romain Sergius Paulus. Saul, qui prend désormais le nom de Paul, devient le chef de la mission à la place de Barnabé et décide de quitter Chypre pour la ville de Pergé en Asie mineure.
Sur la route de Perge, il s'oppose à Paul et repart pour Jérusalem. Cinq ans plus tard environ, au début des années 50, Marc retrouvera Paul et Barnabé à Antioche. À Barnabé qui voudrait reprendre son neveu dans la mission, Paul oppose un refus : cette fois Marc et Barnabé le quittent pour aller évangéliser Chypre, tandis que Paul repart pour l'Asie Mineure avec Silas. Ce n'est qu'une dizaine d'années plus tard (vers l'an 62) que Marc retrouve Paul alors prisonnier à Rome. Marc est devenu le disciple, le secrétaire et le compagnon inséparable de l'apôtre Pierre avec qui il a évangélisé les juifs de Judée. Il dirige alors des communautés juives de Rome. Paul le nommera dès lors « son collaborateur ». Il est l'interprète en latin de Pierre et il participe aux travaux apostoliques de celui-ci. Il évangélise et convertit les païens de Rome, leur explique la culture juive, traduit les écrits bibliques araméen et hébraïque en latin et rédige le second évangile sous la dictée des souvenirs de Pierre aux alentours de l'an 65 durant la captivité puis le martyre de Paul par les autorités romaines.
Il quitte l'Italie pour retourner évangéliser dans la Pentapole et en Égypte où il fonde l'Église d'Alexandrie, dont il devient le premier évêque.
Il est capturé et martyrisé par les idolâtres irrités de ses nombreuses conversions et meurt en martyr de la chrétienté en 67. Ses reliques furent conservées dans une petite chapelle du petit port de pêche de Bucoles proche d'Alexandrie où il avait souffert le martyr.
Près du tombeau de Saint Marc furent ensevelis tous les patriarches qui lui ont succédé jusqu’à Saint Pierre, le dernier des martyrs en 311.
Entre 815 et 828, la ville de Venise en Italie se cherche un nouveau puissant protecteur céleste pour la protéger pour remplacer saint Théodore et rivaliser avec Rome et son saint patron saint Pierre. Deux marchands vénitiens se débrouillent pour aller voler ses reliques dans la petite chapelle où elle se trouve depuis sa mort. La basilique Saint-Marc de Venise est spécialement construite pour l'occasion et il devient ainsi le saint patron de la Sérénissime avec son lion comme symbole de la ville. Marc était venu évangéliser la région par bateau et avait fait naufrage dans la lagune qui allait donner naissance en 452 à la Cité des Doges. Un ange lui était apparu et lui avait alors dit ces mots : Paix sur toi Marc mon évangéliste, tu trouveras ici le repos.
Saint Marc l'Évangéliste est le premier Primat de l'Église Copte Orthodoxe d'Alexandrie. Ses reliques ont été restituées à l'Égypte à la demande du Pape Cyrille IV en 1975. Depuis, Saint Marc reposent aujourd'hui sous l'autel de la Cathédrale portant son nom au Caire.
IIIème Dimanche après Pâques
Dimanche 30 Avril 2023

Première lettre du Bienheureux Apôtre Pierre 2:11-19
[11]Mes bien-aimés, je vous exhorte, comme des étrangers et des voyageurs, à vous garder des convoitises de la chair qui font la guerre à l'âme.
[12]Ayez une conduite honnête au milieu des Gentils, afin que, sur le point même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils arrivent, en y regardant bien, à glorifier Dieu pour vos bonnes œuvres au jour de sa visite.
[13]Soyez donc soumis à toute institution humaine à cause du Seigneur, soit au roi, comme souverain,
[14]soit aux gouverneurs, comme délégués par lui pour faire justice des malfaiteurs et approuver les gens de bien.
[15]Car c'est la volonté de Dieu que, par votre bonne conduite, vous fermiez la bouche aux insensés qui vous méconnaissent.
[16]Comportez-vous comme des hommes libres, non pas comme des hommes qui se font de la liberté un manteau pour couvrir leur malice, mais comme des serviteurs de Dieu.
[17]Rendez honneur à tous; aimez tous les frères; craignez Dieu; honorez le roi.
[18]Vous, serviteurs, soyez soumis à vos maîtres avec toutes sortes de respects, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais encore à ceux qui sont difficiles.
[19]Car c'est une chose agréable à Dieu que ce soit en vue de lui que l'on endure des peines infligées injustement.
Évangile selon saint Jean 16:16-22
[16]En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : "Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et encore un peu de temps, et vous me verrez, parce que je vais à mon Père."
[17]Sur quoi, quelques-uns de ses disciples se dirent entre eux: "Que signifie ce qu'il nous dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et encore un peu de temps, et vous me verrez, parce que je vais à mon Père?"
[18]Ils disaient donc: "Que signifie cet encore un peu de temps? Nous ne savons ce qu'il veut dire".
[19]Jésus connut qu'ils voulaient l'interroger et leur dit: "Vous vous questionnez entre vous sur ce que j'ai dit: Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus; et encore un peu de temps, et vous me verrez.
[20]En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, tandis que le monde se réjouira; vous serez affligés, mais votre affliction se changera en joie.
[21]La femme, lorsqu'elle enfante, est dans la souffrance parce que son heure est venue; mais lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de ses douleurs, dans la joie qu'elle a de ce qu'un homme est né dans le monde.
[22]Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans l'affliction; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie.
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de saint Jean (Homélie LXXIX)
"Tandis que le monde se réjouira... (Jn 16:20)"
Nous pouvons nous-mêmes aussi, mes frères, nous pouvons vaincre le monde, si nous voulons jeter les yeux sur l'auteur de notre foi, et marcher dans le chemin qu'il nous a frayé. Marchons-y, et la mort même ne nous vaincra point. Quoi donc! Direz-vous, est-ce que nous ne mourrons point? C'est alors qu'il serait évident que la mort ne nous vaincra point. Un guerrier se rend illustre, non en ne combattant point son ennemi, mais en le terrassant dans le combat. Donc, ce n'est pas à cause du combat qu'on est mortel, mais c'est à cause de la victoire qu'on devient immortel. C'est si nous demeurions toujours sous l'empire de la mort que nous serions mortels. Comme je ne dirai point immortels les animaux qui ont une très-longue vie, encore qu'avant que de mourir ils vivent longtemps, de même aussi je ne dirai point mortel celui qui doit ressusciter après sa mort. Dites-moi, je vous prie, si quelqu'un rougit un moment, dirons-nous pour cela qu'il est toujours rouge? Non, certes, car ce n'est point là une rougeur habituelle et permanente. Si quelqu'un pâlit, dirons-nous pour cela qu'il ait la jaunisse? Nullement: car sa maladie est passagère. Ne dites donc pas mortel celui qui n'est mort que pour un peu de temps. Si vous le dites mort, ceux qui dorment, dites-les aussi morts: ils sont, pour ainsi dire, morts, puisqu'ils n'agissent point; mais la mort corrompt les corps. Et que fait cela? Ils ne meurent pas pour demeurer dans la corruption, mais pour devenir incorruptibles.
Vainquons donc le monde; courons à l'immortalité. Suivons notre roi; dressons-lui des trophées, méprisons les voluptés: ce n'est point là un grand travail. Élevons nos esprits et nos coeurs au ciel, et dès lors nous aurons vaincu le monde. Ne le désirez point, et vous l'avez vaincu: riez-en, vous êtes victorieux. Nous sommes des voyageurs et des étrangers, que rien ne nous inquiète donc, que rien ne nous afflige. En effet, si étant sorti d'une patrie florissante, et d'illustres parents, vous étiez allé dans un pays éloigné, ou inconnu à tout le monde, sans enfants, sans richesses, quelqu'un vous fit un affront, vous n'auriez point tant de peine à le souffrir, que si vous étiez chez vous dans votre famille. Considérant alors que vous êtes dans une terre étrangère et éloignée, cela seul vous persuaderait aisément que vous devez tout souffrir, tout mépriser, et la faim et la soif, et tous les autres accidents. Maintenant de même, faites cette réflexion, que vous êtes ici un étranger et un voyageur, afin que, vous regardant comme dans une terre étrangère, rien ne soit capable de vous troubler.
Et certes, vous avez une cité dont Dieu est lui-même le créateur et l'architecte: ce monde-ci n'est qu'un lieu de pèlerinage, et où vous n'avez que très-peu de temps à demeurer. Nous frappe, nous charge d'injures et d'outrages qui voudra, nous sommes dans une terre étrangère, où nous vivons à peu de frais. Véritablement il nous serait dur d'avoir à souffrir de même dans notre patrie, et parmi nos concitoyens; alors cela nous ferait un grand tort, et nous couvrirait d'infamie. Mais si, au contraire, l'on se trouve en un lieu où on ne soit connu de personne, on souffre tout facilement. Car l'outrage aggrave la volonté de celui qui le fait; par exemple: offenser un magistrat qu'on connaît pour tel, c'est une mortelle offense; mais l'outrager en le croyant un particulier, [501] c'est à peine s'il serait sensible à une offense de ce genre.
Pensons qu'il en est ainsi à notre égard: ces méchants qui nous outragent ignorent ce que nous sommes; ils ne savent pas que nous sommes citoyens du ciel, que nos noms sont écrits dans la céleste patrie, et parmi ceux des chérubins. Ne nous affligeons donc pas, et ce qu'ils font contre nous ne le considérons donc pas comme injure: ils se garderaient bien de rien faire qui nous pût offenser, s'ils nous connaissaient: mais ils nous prennent pour des pauvres et des malheureux; ne regardons donc pas comme une injure ce qu'ils font. Dites-moi: si dans un voyage quelqu'un étant arrivé à l'hôtellerie avant ses gens et toute sa suite, l'hôte, ou un des voyageurs, ne sachant qui il est, se déchaînait en invectives contre lui, ne rirait-il pas de son ignorance, et ne badinerait-il pas de sa méprise? Ne s'en divertirait-il pas, comme si ces outrages tombaient sur quelqu'autre, et non pas sur lui? Usons-en de même: nous sommes dans une hôtellerie, où nous attendons nos compagnons de voyage. Lorsqu'ils seront arrivés, et que nous serons tous réunis ensemble, alors ils connaîtront qui sont ceux qu'ils ont offensés. Alors, la tête baissée, ils diront: « Insensés que nous étions! C'est là celui qui a été autrefois l'objet de nos railleries (Sg 5:3) ».
Deux choses doivent donc nous consoler: l'une, que ce n'est pas nous que cette injure attaque, puisque ceux qui nous la font ne savent pas qui nous sommes; l'autre, que si nous voulions nous venger, ce serait ajouter notre vengeance aux rigoureux supplices auxquels ils seront un jour condamnés. Mais, à Dieu ne plaise qu'il se trouvât parmi nous quelqu'un de si cruel et de si inhumain! Que si c'est d'un de nos compatriotes que nous recevons une injure, en ce cas cela paraît plus dur et plus fâcheux, ou plutôt cette offense est encore très-légère. Pourquoi? Parce que l'injure que nous dit une personne que nous aimons ne nous blesse et ne nous offense point tant que celle d'un inconnu. Souvent, pour exhorter à la patience et au pardon ceux qu'on a injuriés, nous leur disons: souffrez patiemment cette injure: celui qui vous a offensé est votre frère, c'est votre père, c'est votre oncle. Que si vous respectez ces noms de père et de frère, j'invoquerai une parenté encore plus intime: car nous ne sommes pas seulement tous frères, mais nous sommes tous aussi membres les uns des autres, et un seul corps (Rm 12:5). Or, si nous avons du respect pour le nom de frère, à plus forte raison devons-nous en avoir pour celui de membre. Ignorez-vous ce proverbe: Il faut supporter ses amis avec leurs défauts? Ne vous a-t-on pas appris ce précepte de saint Paul: « Portez les fardeaux les uns des autres (Ga 6:2) »? Ne voyez-vous pas tous les jours ce que font les amants? Car je me vois obligé de recourir à cet exemple, puisqu'il ne m'est pas donné de trouver parmi vous celui de l'affection dont je parle: et c'est ainsi qu'en use le saint apôtre, lorsqu'il dit: « Que si nous avons eu du respect pour les pères de notre corps, lorsqu'ils nous ont châtiés (He 12:9) ». Ou plutôt ce qu'il écrit aux Romains est plus propre à notre sujet: « Comme », dit-il, « vous avez fait servir les membres de votre corps à l'impureté et à l'injustice, pour commettre l'iniquité, faites-les servir maintenant à la justice (Rm 6:19) ». Vous le voyez: ce discours de l'apôtre nous autorise à vous produire l'exemple des amants, et nous donne la hardiesse d'entrer dans ce détail.
Ne savez-vous donc pas ce que font les amants qui aiment avec passion une femme prostituée, et quels maux ils endurent? Ils sont souffletés, frappés, raillés; ils endurent de sa part mille impertinences, encore qu'elle les haïsse, qu'elle ne puisse les voir, qu'elle leur fasse toutes sortes d'outrages. S'il lui échappe une fois de leur dire quelque douceur, quelque tendre parole, ils se croient au comble de la fortune, ils oublient le passé; ce ne sont plus que ris, que joie, ils se regardent comme les plus heureux de tous les hommes, soit qu'ils tombent dans la pauvreté, soit qu'il leur survienne quelque maladie, ou quelque autre fâcheux accident. Selon que les traite leur maîtresse, ils se croient heureux ou malheureux, ils ne tiennent compte ni d'une bonne réputation ni de l'ignominie: s'ils reçoivent une injure, un affront, la joie qu'ils ont d'être bien avec leur maîtresse leur fait tout souffrir sans peine. Si elle les injurie, si elle leur crache au visage, ils croient que ce sont des roses qu'elle leur jette. Et ne vous étonnez pas qu'ils aient ces sentiments pour elle: sa maison même ils la regardent comme la plus belle et la plus brillante de toutes les maisons, quand elle ne serait qu'une masure de terre, et quand elle tomberait en ruines. Et pourquoi parler de leur maison? La vue seule des lieux où elles passent la soirée, les réjouit et les embrase d'amour. Permettez-moi donc de vous citer les paroles de l'apôtre « Comme vous avez fait servir les membres de votre corps à l'impureté et à l'injustice, pour commettre l'iniquité, faites-les servir maintenant à la justice ». Je vous le dis moi aussi: comme vous avez aimé vos maîtresses, aimez-vous de même réciproquement les uns les autres; et quelqu'injure qu'on vous fasse, vous ne croirez pas souffrir grand'chose. Mais que dis-je? Aimez-vous mutuellement, aimez Dieu de même.
Vous frissonnez, vous frémissez, mes frères, de m'entendre demander autant d'amour pour Dieu que vous en avez eu pour votre maîtresse, pour une femme prostituée? Mais moi, je frémis à le voir que vous n'avez même pas pour votre Dieu un égal amour. Et, si vous le voulez bien, examinons-le, quoi qu'il puisse y avoir de choquant dans une pareille matière. Une maîtresse ne promet aucun bien à ses amants, mais elle leur attire l'ignominie, la honte, le mépris, les outrages; car c'est là ce que produit le commerce d'une femme débauchée. Ce commerce rend l'homme ridicule, le couvre de honte et d'infamie. Mais Dieu vous promet le ciel et les biens célestes, il vous fait ses enfants et les frères de son Fils unique; pendant votre vie il vous donne une infinité de choses; après votre mort il vous ressuscite, et vous comble de tant et de si grands biens, que vous ne sauriez même les concevoir, ni les imaginer; il vous rend honorables et respectables. Une maîtresse engloutit tout votre bien, vous ruine et vous fait tout dépenser pour votre perte. Dieu vous commande de semer dans le ciel même, et il vous donne le centuple et la vie éternelle. Une maîtresse se sert de son amant comme d'un esclave, et le traite plus durement que ne peut faire le tyran le plus cruel, mais Dieu dit: « Je ne vous appellerai plus serviteurs, mais mes amis (Jn 15:15) ».

Mois de Mai
Mois de la Très Sainte Vierge

"Qui peut trouver une femme vertueuse? Son prix l'emporte de loin sur celui des perles.
Le coeur de son mari a confiance en elle, et les profits ne lui feront pas défaut.
Elle lui fait du bien, et non du mal, tous les jours de sa vie.
Elle recherche de la laine et du lin, et travaille de sa main joyeuse.
Elle est comme le vaisseau du marchand, elle apporte son pain de loin.
Elle se lève lorsqu'il est encore nuit, et elle donne la nourriture à sa maison, et la tâche à ses servantes.
Elle pense à un champ, et elle l'acquiert; du fruit de ses mains, elle plante une vigne.
Elle ceint de force ses reins, et elle affermit ses bras.
Elle sent que son gain est bon; sa lampe ne s'éteint pas pendant la nuit.
Elle met la main à la quenouille, et ses doigts prennent le fuseau.
Elle tend la main au malheureux, elle ouvre la main à l'indigent.
Elle ne craint pas la neige pour sa maison, car toute sa maison est vêtue de cramoisi.
Elle se fait des couvertures, le byssus et la pourpre sont ses vêtements.
Son époux est bien connu aux portes de la ville, lorsqu'il siège avec les anciens du pays.
Elle fait des chemises et les vend, et elle livre des ceintures au marchand.
La force et la grâce sont sa parure, et elle se rit de l'avenir.
Elle ouvre la bouche avec sagesse, et les bonnes paroles sont sur sa langue.
Elle surveille les sentiers de sa maison, et elle ne mange pas le pain d'oisiveté.
Ses fils se lèvent et la proclament heureuse; son époux se lève et lui donne des éloges:
« Beaucoup de filles se sont montrées vertueuses; mais toi, tu les surpasses toutes ».
Trompeuse est la grâce, et vaine est la beauté; la femme qui craint le Seigneur est celle qui sera louée.
Donnez-lui du fruit de ses mains, et que ses oeuvres disent sa louange aux portes de la ville.
(Livre des Proverbes 31:10-31)

“Tout ce que le Fils demande au Père lui est accordé. Tout ce que la Mère demande au Fils lui est pareillement accordé”
(Saint curé d’Ars)
“Je souhaiterais avoir une voix assez forte pour dire à tous les pécheurs du monde d’aimer Marie. Elle est l’océan que l’on doit traverser pour atteindre Jésus”
(Saint Padre Pio)
“Marie peut nous enseigner le silence, comment garder toutes choses dans nos coeurs ainsi qu’elle le fit, comment prier dans le silence de nos coeurs”
(Sainte Mère Teresa)
“Qui n’a pas Marie pour Mère n’a pas Dieu pour Père”
(Saint Louis-Marie Grignion de Montfort)
“Il est impossible que le vrai serviteur de Marie se damne”
(Saint Alphonse de Liguori)
Saint Joseph Artisan
Lundi 1er Mai 2023

Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 3:14-15,17,23-24
[14]Mes frères, surtout revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection.
[15]Et que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés de manière à former un seul corps, règne dans vos cœurs; soyez reconnaissants.
[17]Et quoi que ce soit que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père.
[23]Quoi que vous fassiez, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur, et non pour des hommes,
[24]sachant que vous recevrez du Seigneur pour récompense l'héritage céleste. Servez le Seigneur Jésus-Christ.
Évangile selon saint Matthieu 13:54-58
[54]En ce temps-là, étant venu dans sa patrie, il enseignait dans la synagogue; de sorte que, saisis d'étonnement, ils disaient: "D'où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles?
[55]N'est-ce pas le fils du charpentier? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie, et ses frères Jacques, Joseph, Simon et Jude?
[56]Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D'où lui viennent donc toutes ces choses?"
[57]Et il était pour eux une pierre d'achoppement. Mais Jésus leur dit: "Un prophète n'est sans honneur que dans sa patrie et dans sa maison".
[58]Et il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur incrédulité.
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de saint Matthieu (Homélie XLVIII)
"N'est-ce pas le fils du charpentier? (Mt 13:55)"
Pourquoi le Sauveur s’en alla-t-il de là? - Pour répandre de toutes parts la semence de sa parole. « Et étant venu en son pays il les instruisait dans leur synagogue (Mt 13:54) ». Je crois que ce « pays » dont l’évangile parle, est Nazareth, parce que nous allons voir dans la suite, « Que Jésus-Christ ne fit pas là beaucoup de miracles »: ce qu’on ne peut dire de Capharnaüm dont il est écrit: « Et vous, Capharnaüm qui avez été élevée jusqu’au ciel, vous serez abaissée jusques au fond des enfers, parce que si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Sodome, elle se serait conservée peut-être jusques aujourd’hui (Mt 11:23; Lc 10:15-6) ». Étant venu en son pays il n’y fait que peu de miracles, pour ne pas irriter davantage l’envie de ses concitoyens contre sa personne, et pour ne pas attirer une plus grande condamnation sur leur incrédulité si opiniâtre.
Mais il leur propose sa doctrine sainte qui ne méritait pas moins d’être admirée que les miracles. Et cependant ces insensés, bien loin d’être frappés d’étonnement et d’admirer un homme qui leur parlait de la sorte, le méprisent au contraire à cause de Joseph qui passait pour son père; quoiqu’ils eussent tant d’exemples, dans les siècles précédents, d’hommes qui, sortis d’une race obscure, s’étaient par eux-mêmes rendus très-illustres. David était fils d’un laboureur; Amos, d’un gardeur de chèvres, et gardeur de chèvres lui-même; et Moïse, ce grand législateur, était né d’un père beaucoup au-dessous de lui. Plus Jésus-Christ leur paraissait un homme simple, plus ils devaient être frappés des grandes choses qu’il leur disait, puisque c’était une preuve que sa sagesse n’était point l’effet d’une étude humaine, mais de la seule grâce de Dieu. Et cependant ce qui leur devait donner de l’admiration, ne leur donne que du mépris.
Jésus-Christ fréquentait les synagogues, de peur qu’en demeurant toujours dans le désert, on ne le regardât comme un schismatique, et comme un ennemi de l’État: « Étant donc saisis d’étonnement, ils disaient: D’où est venue à celui-ci cette sagesse et cette puissance (Mt 13:54)? » Ils appelaient ses miracles du nom de puissance, ou bien ils marquaient par ce terme la prédication de son Evangile. «N’est-ce pas là le fils de ce charpentier? (Mt 13,55) ». Mais c’est précisément ce qui augmente le miracle et le prodige. « Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie? et ses frères, Jacques, Joseph, Simon et Jude? Et ses soeurs ne sont-t-elles pas toutes parmi nous? D’où lui viennent donc toutes ces choses (Mt 13:56)? Et ils se scandalisaient à son sujet (Mt 13:57) ». Quoi donc! n’était-ce pas cela même qui devait surtout vous porter à le croire? Mais l’envie est une étrange passion, et elle se combat souvent elle-même. Ce qu’il y avait de plus surprenant, de plus merveilleux, de plus capable d’attirer ces hommes à Jésus-Christ, c’était là ce qui les en éloignait le plus. Que leur dit donc le Fils de Dieu?
« Un prophète n’est sans honneur que dans son pays et dans sa maison (Mt 13:57). Et il ne fit pas là beaucoup de miracles à cause de leur incrédulité (Mt 13:58) ». Saint Luc dit la même chose. Mais, dira quelqu’un, n’était-ce pas au contraire une raison d’en faire davantage? Car puisque l’Évangile marque qu’il était admiré à cause de ces miracles, pourquoi n’en faisait-il pas un grand nombre dans un pays où il n’était pas considéré comme il méritait? C’est parce qu’il ne cherchait jamais sa gloire dans ses oeuvres miraculeuses, mais le seul avantage des hommes. Comme donc les miracles ne gagnaient rien sur ceux-ci, Jésus-Christ méprisa la gloire qui lui en serait revenue, et il ne voulut pas qu’un plus grand abus de ses grâces rendît ces hommes plus punissables. Cependant remarquez combien il avait laissé passer de temps, et combien il avait fait de miracles avant que de revenir à Nazareth. Et néanmoins ils ne le peuvent encore souffrir, et leur envie en devient plus furieuse.
Mais d’où vient, me direz-vous, qu’il a voulu faire parmi eux quelques miracles? C’était pour ne pas donner sujet à ce peuple de lui dire: « Médecin, guérissez-vous vous-même ». C’était pour l’empêcher de se plaindre de lui et de dire qu’il les haïssait, qu’il était leur ennemi, et qu’il méprisait ses concitoyens. C’était encore pour les empêcher de s’excuser et de dire: s’il avait fait des miracles parmi nous nous aurions cru en lui. C’est pourquoi il en fait quelques-uns et s’abstient d’en faire davantage, pour accomplir d’un côté ce qui était de son devoir, et pour éviter de l’autre d’attirer sur eux une plus grande condamnation.
Considérez, mes frères, quelle était la force des paroles de Jésus-Christ, puisque malgré leur envie, ces hommes ne laissaient pas d’être frappés d’admiration. Mais comme, dans les miracles de Jésus-Christ, ils n’accusaient pas l’action qui paraissait au dehors, mais se formaient seulement-de vaines chimères qui n’avaient point de fondement, en disant: « Il chasse les démons au nom de Béelzébub (Mt 12:24 Lc 11:14) », de même lorsqu’il s’agit de sa doctrine, ils ne la blâment point en elle-même, mais ils se rejettent sur sa personne pour le décrier par la bassesse de sa naissance.
Considérez, mes frères, la modestie du Fils de Dieu: il ne les méprise point, il ne les traite point avec aigreur, mais il leur dit avec une douceur extrême: « Un prophète n’est sans honneur que dans son pays »; et il ne s’arrête pas là, mais il ajoute « et dans sa maison », pour marquer, je crois, ses propres frères.
Saint Athanase d'Alexandrie
Mardi 02 Mai 2023

Saint Athanase naquit à Alexandrie, métropole de l'Égypte. Sa première éducation fut excellente; il ne quitta le foyer paternel que pour être élevé, nouveau Samuel, dans le temple du Seigneur, par l'évêque d'Alexandrie.
Athanase était simple diacre, quand son évêque le mena au concile de Nicée, dont il fut à la fois la force et la lumière. Cinq mois après, le patriarche d'Alexandrie mourut, et Athanase, malgré sa fuite, se vit obligé d'accepter le lourd fardeau de ce grand siège. Dès lors, ce fut une guerre acharnée contre lui. Les accusations succèdent aux accusations, les perfidies aux perfidies; Athanase, inébranlable, invincible dans la défense de la foi, fait à lui seul trembler tous ses ennemis.
La malice des hérétiques ne servit qu'à faire ressortir l'énergie de cette volonté de fer, la sainteté de ce grand coeur, les ressources de cet esprit fécond, la splendeur de ce fier génie. Exilé par l'empereur Constantin, il lui fit cette réponse:
"Puisque vous cédez à mes calomniateurs, le Seigneur jugera entre vous et moi".
Avant de mourir, Constantin le rappela, et Athanase fut reçu en triomphe dans sa ville épiscopale. Le vaillant champion de la foi eut à subir bientôt un nouvel exil, et deux conciles ariens ne craignirent pas de pousser la mauvaise foi et l'audace jusqu'à le déposer de son siège.
Toujours persécuté et toujours vainqueur, voilà la vie d'Athanase; il vit périr l'infâme Arius d'une mort honteuse et effrayante et tous ses ennemis disparaître les uns après les autres. Jamais les adversaires de ce grand homme ne purent le mettre en défaut, il déjoua toutes leurs ruses avec une admirable pénétration d'esprit. En voici quelques traits.
En plein concile, on le fit accuser d'infamie par une courtisane; mais il trouve le moyen de montrer que cette femme ne le connaissait même pas de vue, puisqu'elle prit un de ses prêtres pour lui.
Au même concile, on l'accusa d'avoir mis à mort un évêque nommé Arsène, et coupé sa main droite; comme preuve on montrait la main desséchée de la victime; mais voici qu'à l'appel d'Athanase, Arsène paraît vivant et montre ses deux mains.
Une autre fois, Athanase, poursuivi, s'enfuit sur un bateau; puis bientôt il rebrousse chemin, croise ses ennemis, qui lui demandent s'il a vu passer l'évêque d'Alexandrie: "Poursuivez, leur dit-il, il n'est pas très éloigné d'ici".
Ses dernières années furent les seules paisibles de sa vie. Enfin, après avoir gouverné pendant quarante-six ans l'Église d'Alexandrie, après avoir soutenu tant de combats, il alla recevoir au Ciel la récompense de "ceux qui souffrent persécution pour la justice".
"C’est une exécrable hérésie de vouloir attirer par la force, par les coups, par les emprisonnements, ceux qu’on n’a pu convaincre par la raison"
"Un Dieu compréhensible ne serait pas un Dieu"
Sainte Monique
Jeudi 04 Mai 2023

Seigneur, tu sais que ce jour-là, alors que j’étais avec ma mère, comme nous parlions ainsi et que ce monde pour nous au fil des paroles perdait tout intérêt avec tous ses plaisirs, ma mère dit alors:
- Mon fils, en ce qui me concerne, plus rien n’a de charme pour moi dans cette vie. Que pourrais-je faire encore ici-bas? Pourquoi y serais-je? Je ne sais pas; je n’ai plus rien à espérer en ce siècle.
Une seule chose me faisait désirer de rester assez longtemps dans cette vie: te voir chrétien catholique avant ma mort. Je suis plus que comblée dans ce que mon Dieu m’a accordé: tu es allé jusqu’à mépriser les félicités de la terre et je te vois son serviteur.
Qu’est-ce que je fais ici? Que lui ai-je répondu? Je ne m’en souviens pas bien, d’autant que sur ces entrefaites, dans les cinq jours à peine ou ce ne fut guère plus, la fièvre la mit au lit.
Et pendant sa maladie, un jour, elle subit une défaillance et son esprit perdit un instant conscience de ce qui l’entourait. Nous accourûmes, mais elle eut vite repris ses sens; elle nous vit, mon frère et moi, debout près d’elle, et nous dit avec l’air de quelqu’un qui cherche quelque chose:
- Où étais-je ?
Puis arrêtant ses regards sur nous que la tristesse consternait:
- Vous enterrerez ici votre mère, dit-elle.
Moi, je me taisais et maîtrisais mes larmes; mais mon frère lui dit quelque chose pour souhaiter, comme un sort plus heureux, qu’elle ne finît pas ses jours sur une terre étrangère, mais dans la patrie. Dès qu’elle entendit cela, son visage devint anxieux, et ses yeux lui lançaient des reproches parce qu’il avait de tels sentiments. Et puis, le regard fixé sur moi:
- Vois ce qu’il dit ! me fit-elle; et presque aussitôt, elle ajouta pour tous les deux:
- Enterrez ce corps n’importe où! Ne vous troublez pour lui d’aucun souci! Tout ce que je vous demande, c’est de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur, où que vous soyez.
Elle expliqua sa pensée en s’exprimant comme elle pouvait, puis se tut; la maladie qui s’aggravait la faisait souffrir.
Mais moi, qui songeais à tes dons, ô Dieu invisible, à ce que tu sèmes dans le cœur de tes fidèles et d’où proviennent les moissons admirables, je me réjouissais et te rendais grâce, me rappelant ce que je savais, l’inquiétude si grande qui l’avait toujours agitée au sujet de la sépulture, qu’elle avait prévue et préparée pour elle près du corps de son mari. Oui, parce qu’ils avaient vécu en parfaite concorde, elle voulait encore, tant l’âme humaine a de peine à comprendre les choses divines, ajouter à ce bonheur et faire dire à son sujet par la postérité: il lui fut accordé, après un long voyage outre-mer, qu’une terre conjointe couvrît la terre des deux conjoints.
Mais à quel moment cette vanité, par la plénitude de ta bonté, avait-elle cessé d’occuper son cœur?
Je l’ignorais et j’étais dans la joie, tout surpris que ma mère me fut apparue ainsi. Déjà cependant, lors de notre entretien à la fenêtre, elle avait dit : « Que fais-je encore ici? » et rien n’avait laissé voir qu’elle désirait mourir dans sa patrie. De plus, je l’appris plus tard, à peine étions-nous à Ostie que quelques-uns de mes amis, avec qui en toute confiance maternelle elle s’entretenait un jour sur le mépris de cette vie et le bienfait de la mort, en mon absence, furent stupéfaits d’une telle vertu dans une femme - c’est toi qui la lui avais donnée -, et lui demandèrent si elle ne redoutait pas de laisser son corps si loin de son pays.
- Rien n’est loin pour Dieu, répondit-elle, et il n’y a pas à craindre qu’il ne sache point où me retrouver à la fin du monde pour me ressusciter.
Ainsi donc, au neuvième jour de sa maladie, à la cinquante-sixième année de son âge, à trente-troisième de mon âge, cette âme religieuse et pieuse se détacha du corps. Je lui fermais les yeux et dans mon cœur s’amassaient les flots d’une immense tristesse…
(Saint Augustin, Les confessions BA 14, X,26- XII,29)
« Seigneur, je viens Vous prier de remettre à ma mère ses péchés. Ce qui fait couler les larmes, Seigneur, que je répands devant Vous pour votre servante, c’est l’appréhension qui s’empare de moi, quand je considère les périls de toute âme qui meurt dans la condition des enfants d’Adam. Car, quoique ma mère ait reçu en Jésus-Christ une vie nouvelle, et qu’avant de quitter sa chair, elle ait vécu de telle sorte qu’on puisse louer votre Nom pour la pureté de sa foi et de ses mœurs, je n’oserai dire cependant que, depuis sa régénération par le Baptême, il ne fût sorti de sa bouche aucune parole contraire à Vos saints Commandements. Malheur à l’homme, quelque louable que soit sa vie, si Vous jugez sans Miséricorde! Je viens donc Vous prier de remettre à ma mère ses péchés. Écoutez-moi par les Mérites de Jésus, qui fut cloué à la Croix pour se faire le Remède de toutes nos plaies, et qui, assis maintenant à Votre droite, intercède sans cesse pour nous. Je sais que ma mère a usé de miséricorde et pardonné du fond de son cœur à ceux qui l’avaient offensée; pardonnez-lui donc aussi les fautes qu’elle a pu commettre envers Vous pendant les années qu’elle a vécu depuis son Baptême; pardonnez-les-lui, Seigneur, je Vous en supplie; pardonnez-les-lui, et n’entrez point avec elle en jugement. Que votre Miséricorde l’emporte sur votre Justice, puisque votre Parole est vraie, et que Vous avez promis Miséricorde à ceux qui auront été miséricordieux. Ainsi soit-il »
(Prière de Saint Augustin pour sa mère)
Samedi 06 Mai
Dévotion des premiers samedis du mois

09h30 : Confessions
10h00 : Chapelet
10h30 : Méditation
11h00 : Messe
La communion réparatrice des premiers samedis du mois
Le 13 juillet 1917, Notre-Dame confia aux petits voyants qu'elle viendrait demander la communion réparatrice des premiers samedis du mois dans le but de sauver les pécheurs.
Effectivement, le 10 décembre 1925, elle apparaît à sœur Lucie pour lui confier cette demande et en préciser les pratiques.
Notre-Dame a demandé ce jour-là :
-De se confesser
-De recevoir la Sainte Communion
-De réciter un chapelet
-De méditer 15 minutes sur les mystères du Rosaire
-Le tout en esprit de réparation pour les outrages commis envers le Cœur Immaculé de Marie.

IVème Dimanche après Pâques
Dimanche 07 Mai 2023

Lettre du Bienheureux Apôtre Jacques 1:17-21
[17]Mes bien-aimés, tout don excellent, toute grâce parfaite, descend d'en haut, du Père des lumières, en qui n'existe aucune vicissitude, ni ombre de changement.
[18]De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité, afin que nous soyons comme les prémices de ses créatures.
[19]Mes frères bien-aimés, vous le savez, que l'homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère.
[20]Car la colère de l'homme n'opère point la justice de Dieu.
[21]C'est pourquoi, rejetant toute souillure et toute excroissance de méchanceté, recevez avec douceur la parole qui a été entée en vous, et qui peut sauver vos âmes.
Évangile selon saint Jean 16:5-14
[5]En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples: je ne vous en ai pas parlé dès le commencement, parce que j'étais avec vous.
Et maintenant que je m'en vais à celui qui m'a envoyé, aucun de vous ne me demande: "Où allez-vous?"
[6]Mais parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur.
[7]Cependant je vous dis la vérité: il vous est bon que je m'en aille; car, si je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra pas en vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai.
[8]Et quand il sera venu, il convaincra le monde au sujet du péché, de la justice et du jugement:
[9]au sujet du péché, parce qu'ils n'ont pas cru en moi;
[10]au sujet de la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus;
[11]au sujet du jugement, parce que le Prince de ce monde est [déjà] jugé.
[12]J'ai encore beaucoup de choses à vous dire; mais vous ne pouvez les porter à présent.
[13]Quand le Consolateur, l'Esprit de vérité, sera venu, il vous guidera dans toute la vérité. Car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.
[14]Celui-ci me glorifiera, parce qu'il recevra de ce qui est à moi, et il vous l'annoncera.
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'Évangile de saint Jean (Homélie LXXVIII)
"Le Consolateur... (Jn 16:7)"
Grand est l'empire de la tristesse: c'est une maladie d'esprit qui demande beaucoup de force pour lui résister courageusement, et pour rejeter ce qu'elle a de mauvais, après en avoir pris ce qu'elle a d'utile, car elle a son utilité. En effet, lorsque nous avons péché, ou que quelqu'un pèche, alors seulement la tristesse est bonne et utile; mais elle est inutile lorsqu'elle est causée par des calamités humaines. Jésus-Christ voyant donc qu'elle s'emparait du coeur de ses disciples encore imparfaits, les reprend comme on le voit [...]. Le Sauveur leur fait ce reproche, parce qu'une trop grande tristesse est dangereuse, et si dangereuse même qu'elle peut causer la mort; c'est pourquoi saint Paul disait: « De peur qu'il ne soit accablé par un excès de tristesse (2Co 2:7) » [...].
« Mais maintenant je m'en vais à celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande où je vais. Mais parce que je vous ai dit ces choses, votre coeur a été rempli de tristesse (Jn 16:5-6) ». Ce n'était pas une faible consolation pour les disciples de voir que leur Maître connaissait toute la grandeur de leur tristesse. L'inquiétude et le chagrin de son départ, et la vue des maux qui allaient fondre sur eux, tels qu'ils ne savaient pas s'ils les pourraient supporter, les accablaient et les jetaient dans cette profonde tristesse. Pourquoi le Sauveur n'a-t-il pas attendu qu'ils eussent reçu le Saint-Esprit, pour leur prédire ces choses? C'est pour vous apprendre qu'ils étaient déjà établis dans la vertu. Si, avant même que le Saint-Esprit fût descendu sur eux, ils ne se sont point retirés, encore qu'ils fussent accablés de tristesse, quelle pensez-vous qu'a dû être leur force et leur vertu, après qu'ils ont été remplis de cette grâce? Mais s'ils n'avaient appris ce qui leur devait arriver qu'après la descente de l'Esprit-Saint, nous lui attribuerions tout; au lieu que maintenant nous voyons que tout le fruit qu'ils portent vient de la bonne disposition de leur coeur, et c'est une preuve manifeste de l'ardent amour qu'ils ont pour Jésus-Christ, amour qui dévore leur âme encore dénuée d'assistance.
« Cependant je vous dis la vérité (Jn 16:7) ». Voyez comment le Sauveur console de nouveau ses disciples. Je ne vous parle point par flatterie, dit-il, mais quoique vous vous attristiez extrêmement, je dois néanmoins vous apprendre ce qui vous est avantageux. Vous désirez que je demeure avec vous, mais il est de votre intérêt que je vous quitte. Or, il est d'un bon curateur de ne pas faire ce que désirent de lui ses amis, lorsqu'ils se veulent priver d'un bien et d'un avantage: « Si je ne m'en vais point, le Consolateur ne viendra point ».
Que disent de ces paroles ceux qui combattent la divinité du Saint-Esprit? Est-il avantageux que le Maître s'en aille et que le serviteur vienne à la place? Ne voyez-vous pas combien est grande la dignité du Saint-Esprit? « Mais si je m'en vais, je vous l'enverrai ». Et quel bien cela nous procurera-t-il? « Lorsqu'il sera venu, il convaincra le monde (Jn 16:8) »; c'est-à-dire, vos ennemis ne feront pas impunément ces choses, si le Saint-Esprit vient. Les oeuvres que j'ai déjà faites suffisaient pour leur imposer silence; mais, lorsque le Saint-Esprit aura opéré les oeuvres et les prodiges que je vous ai prédits, lorsque ma doctrine sera plus parfaitement répandue, et qu'on aura fait de plus grands miracles, ils subiront un jugement plus rigoureux et une plus grande condamnation, ayant vu tant et de si grands prodiges que vous opérerez en mon nom, preuves et témoignages certains de ma résurrection.
Maintenant ils peuvent dire: c'est le Fils d'un charpentier dont nous connaissons le père et la mère (Mt 13:55). Mais quand ils verront la mort détruite, l'injustice bannie, les boiteux marchant droit, les démons chassés, les dons immenses du Saint-Esprit et toutes ces merveilles opérées par l'invocation de mon nom, que répondront-ils? Mon Père m'a rendu témoignage, le Saint Esprit me le rendra aussi: il me l'a rendu dès le commencement, et maintenant encore il me le rendra.
Au reste, ce mot: « Il convaincra touchant le péché (Jn 16:9) », signifie: il leur ôtera toute excuse, et il fera voir que leurs crimes sont impardonnables. « Et touchant la justice, parce que je m'en vais à mon Père, et que vous ne me verrez plus (Jn 16:10) »; c'est-à-dire, j'ai mené une vie irréprochable, et en voici la preuve: je m'en vais à mon Père. Comme les Juifs lui reprochaient continuellement de n'être point envoyé de Dieu, et que pour cela ils publiaient qu'il était un pécheur et un méchant; Jésus-Christ dit qu'il leur ôtera ce sujet de reproche. Si la pensée qu'ils ont que je ne suis point envoyé de Dieu, leur fait croire que je suis un méchant, lorsque le Saint-Esprit leur aura appris que je suis allé à mon Père, et que je n'y suis point allé pour une heure, mais pour y demeurer toujours; car c'est là ce que signifie ce mot: « Vous ne me verrez plus », qu'auront-ils encore à alléguer? Observez, mes frères, que Jésus-Christ détruit la mauvaise opinion qu'on avait de lui par ces deux arguments: il n'est pas d'un pécheur de faire des miracles, car un pécheur ne peut pas faire ces sortes d'oeuvres, et aussi il n'est pas d'un pécheur d'être envoyé de Dieu: donc vous ne pouvez pas dire que Jésus est un pécheur, ni qu'il n'est pas envoyé de Dieu.
« Et touchant le jugement, parce que le prince de ce monde est déjà jugé (Jn 16:11) ». Jésus-Christ parle encore ici du jugement, parce qu'il a vaincu l'ennemi, le prince de ce monde; ce qu'un pécheur ne peut faire, ni aucun juste d'entre les hommes. Que c'est à cause de moi, dit le Sauveur, qu'il est jugé et condamné: ceux qui dans la suite le fouleront aux pieds, et qui verront manifestement les signes de ma résurrection, le sauront, et ils reconnaîtront que c'est là la marque de sa condamnation: et en effet, il n'a pu me tenir. Les Juifs m'ont accusé d'être possédé du démon et d'être un séducteur: mais toutes ces accusations se montreront vaines et frivoles. Aurais-je terrassé le prince du monde, si j'étais coupable de péché? Le voilà cependant condamné et chassé.
« J'ai encore beaucoup de choses à vous dire; mais vous ne pouvez les porter présentement (Jn 16:12) ». Il vous est donc utile que je m'en aille; lorsque je m'en serai allé, alors vous pourrez les porter. Et qu'est-il arrivé? Le Saint-Esprit est donc plus grand que vous, puisque maintenant nous ne pouvons porter ces choses, et qu'il nous rendra capables de les porter? Sa vertu a-t-elle plus de force et d'efficace que la vôtre? Nullement. Car il vous enseignera ce qui est de moi. C'est pourquoi il dit: « Il ne parlera pas de lui-même; mais il dira tout ce qu'il aura entendu (Jn 16:13). Il me glorifiera, parce qu'il recevra de moi, et il vous l'annoncera (Jn 16:14). Tout ce qui est à mon Père est à moi (Jn 16:15) ». Jésus-Christ avait dit: le Saint-Esprit vous enseignera et vous fera ressouvenir, et il vous consolera dans vos afflictions, (ce qu'il n'avait pas fait lui-même). Et: il vous est utile que je m'en aille, afin qu'il vienne; et: maintenant encore, vous ne pouvez pas porter ces choses, mais alors vous le pourrez. Et: il vous introduira dans toute vérité (Jn 16:13). De peur que de ces paroles les disciples ne prissent occasion de croire que le Saint-Esprit était plus grand que le Fils, et qu'ils ne tombassent par là dans une extrême impiété, il ajoute: « Il recevra de ce qui est à moi (Jn 16,14) »; c'est-à-dire, ce que j'ai enseigné, il l'enseignera aussi lui-même, il ne dira rien de contraire, rien qui lui soit propre, rien d'étranger à ma doctrine. Comme donc le Sauveur, parlant de soi, dit: je ne parle point de moi-même: c'est-à-dire, je ne dis que ce que j'ai reçu de mon Père; je ne dis rien qui me soit propre ou qui lui soit étranger, il faut entendre de même ce qu'il dit du Saint-Esprit. « De ce qui est à moi »; c'est-à-dire, de ce que j'ai appris, de ce que je sais; car la science du Saint-Esprit et la mienne sont la même science.
« Et il vous annoncera les choses à venir (Jn 16:13) ». Par cette promesse, Jésus-Christ élève l'esprit de ses disciples, puisque l'homme ne désire rien tant que d'apprendre ce qui doit arriver. C'est là sur quoi ils faisaient de fréquentes questions, disant à leur Maître: « Où allez- vous? » Quelle est la voie? Le Sauveur voulant donc les tirer de cette inquiétude, leur dit: l'Esprit-Saint vous instruira de toutes choses, de peur que vous ne tombiez inconsidérément.
« Il me glorifiera (Jn 16:14) ». Comment? Il fera les oeuvres en mon nom. Comme après la venue du Saint-Esprit les disciples devaient faire de plus grands miracles, Jésus-Christ montre de nouveau son égalité, en disant: « Il me glorifiera ». Mais qu'est-ce qu'il appelle: «Toute vérité (Jn 16,13) »? Car il assure que le Saint-Esprit les introduira dans toute vérité. Jésus-Christ, soit à cause de l'infirmité de la chair dont il était revêtu, ou pour ne paraître point parler de soi; et aussi parce que ses disciples ne connaissaient pas la résurrection, et qu'ils étaient encore trop imparfaits; enfin, pour que les Juifs ne parussent pas avoir puni en lui un violateur de la loi; ménageait le plus souvent ses termes et ne s'éloignait pas ouvertement de la loi. Mais une fois les disciples séparés, les Juifs rejetés, alors que beaucoup allaient croire et obtenir rémission de leurs péchés, alors que le soin de parler de lui était confié à d'autres, ce n'était plus à lui, comme de juste, de se célébrer lui-même. Ainsi donc, semble-t-il dire, si je n'ai pas enseigné ce que je devais enseigner, il ne faut pas l'imputer à mon ignorance, mais à la faiblesse de mes auditeurs. Voilà pourquoi, ayant dit: « Le Saint-Esprit vous introduira dans toute vérité », il a ajouté: « Il ne parlera pas de lui-même ». Mais que le Saint-Esprit n'ait pas besoin d'apprendre, saint Paul le déclare formellement. « Nul ne connaît », dit-il, « ce qui est en Dieu, que l'Esprit de Dieu (1Co 2:11) ». De même donc que l'esprit de l'homme connaît sans avoir appris d'un autre, ainsi le Saint-Esprit « recevra de ce qui est à moi (Jn 16:14) », c'est-à-dire, il ne vous apprendra rien qui ne soit Conforme à ma doctrine. « Tout ce qui est à mon Père est à moi (Jn 16:15) ». Puis donc que ces choses sont à moi, et que le Saint-Esprit vous enseignera ce qu'il a appris de mon Père, il dira ce qui est de moi.

De 1min02 à 1min14 nous pouvons admirer le soin que prend le Padre Pio à enlever les parties fragiles de l'Hostie non consacrée pour qu'aucune parcelle ne risque de tomber après la consécration !
CHAPELLE SAINT MICHEL D'INGOUVILLE
